Certains théiculteurs font preuve d’une bonne performance, se référant aux périodes de prospérité passées de la culture du thé, tandis que d’autres se découragent et préfèrent déraciner les plants en raison de la baisse des revenus. Une telle situation n’est pas nouvelle dans le pays du lait et du miel, où la saison des pluies couvre presque toute l’année.
La culture du café a traversé une situation similaire, et cela fait un bon bout des temps qu’elle a perdu de sa valeur. Rien n’indique que le thé ne puisse subir le même sort. Pourtant, ces deux cultures étaient les principales sources de devises depuis la colonisation dans les années 1960.
Aujourd’hui, l’attention se porte beaucoup pluss sur la culture de l’avocatier. Ce qui est une bonne chose, car elle attire un grand nombre d’opérateurs économiques. Dans de nombreux endroits à travers le monde, l’avocat est même surnommé « l’or vert ». Toutefois, il est important que la distribution de ses plants soit accompagnée d’une étude préalable du sol.
L’attention est également dirigée vers les richesses du sous-sol, mais il reste des défis pour parvenir à leur transformation en produits finis. Par exemple, la modicité de l’offre énergétique ne permet pas l’exploitation du nickel et le manque d’industries rend impossible la transformation des matières premières en produits finisss.
Dans la langue maternelle, un adage stipule que « Agashitsi ka kera kavumbika umuriro », soit « Les vieilles gens jouissent d’une expérience avérée dans plusieurs domaines ».
Le cas de la culture du thé est préoccupant et mérite une attention particulière. Bien que nous n’ayons pas de chiffres sur tout le territoire national à notre disposition, ceux dont nous disposons sont alarmants. Durant les deux premières semaines de décembre 2024, sur les collines de Caguka et Nyamisagara dans la commune de Kabarore, province de Kayanza, 44 théiculteurs ont déraciné 61 000 pieds de thé. Cela s’est fait au vu de nombreux observateurs. Les raisons invoquées par les théiculteurs sont le manque d’intérêt pour la culture en raison de la faible valeur du thé vert par kilo ainsi que la pénurie récurrente du carburant, qui a impacté négativement la commercialisation du thé vert. Cette situation continue de se détériorer chaque jour, devenant de plus en plus préoccupante.
Les théiculteurs ont déjà fait leur choix et les autorités manquent désormais de temps pour sauver le thé vert de la déconfiture. A défaut, l’avenir du thé vert reste incertain et pèse sur un pays qui, auparavant, en tirait des devises.