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Le transport lacustre, prometteur malgré les défis

Investir dans le transport lacustre s’avère plus que nécessaire.  Les investisseurs et le pays vont en tirer profit. Emprunter la voie lacustre fait gagner 40% du coût de transport par rapport à la voie routière. Néanmoins, pour gagner le pari, pas mal d’efforts doivent être déployés. Il n’y a pas jusqu’aujourd’hui au Burundi de bateaux pour les passagers. La société Mango Tree Group spécialisée dans la construction des bateaux promet de contribuer au développement de ce secteur

L’API a organisé vendredi le 31 janvier 2020 un atelier sur les opportunités d’investissement  que le lac Tanganyika propose aux potentiels investisseurs locaux et étrangers qui aimeraient y investir. Désiré Musharitse, directeur général de l’API indique que c’est pour répondre à la mission de cette agence qu’il chapeaute qui est d’améliorer la vie de la population au quotidien à travers la promotion des activités susceptibles de créer des emplois. Il a fait savoir que les investissements sur le lac Tanganyika sont prometteurs car c’est un secteur presque vierge. Et, pour le gouvernement, c’est un secteur qui présentera une opportunité de création de plusieurs emplois pour la population.

Il y a encore à faire pour développer le transport maritime

Selon l’autorité maritime, il y a encore à faire pour développer le transport maritime. Il n’y a pas de  jusqu’aujourd’hui au Burundi de paquebots pour assurer le transport des passagers. Il n’y a pas non plus de quais. Selon l’autorité maritime, on a demandé aux bailleurs qui ont accepté de financer les projets pour le développement du commerce sur le lac Tanganyika de prendre en considération les quais pour les passagers. C’est pourquoi dans le projet financé par la BAD et l’Union Européenne, il y aura des quais aux ports de Bujumbura, Rumonge et Kabonga. Pour cela, les gens devraient penser à investir dans le transport sur lac Tanganyika, surtout dans la construction des paquebots pour les passagers. Aujourd’hui, un congolais qui veut aller à Mpulungu doit passer par Lusaka. Un Burundais qui veut aller à Mpulungu doit passer par Kigoma.

En développant le transport lacustre, on va jouir de pas mal d’avantages

La plupart des opérateurs économiques utilisent la voie routière suite au manque d’informations nécessaires sur le transport lacustre, indique l’autorité maritime.  Celui qui utilise la voie lacustre a beaucoup d’avantages. Un seul bateau peut transporter 2000 tonnes de marchandises. Par contre, pour transporter la même quantité par voie routière, on doit disposer de pas moins de 100 camions. De plus, un camion qui quitte le port de Mpulungu vers le port de Bujumbura  prend au moins un délai de sept à dix jours.  Nonobstant, c’est seulement deux jours pour un bateau. Et d’ajouter les probables accidents routiers qui peuvent survenir. Il s’inquiète que certains opérateurs économiques ne savent pas que le Burundi dispose d’un port à Bujumbura d’une capacité de 500 000 tonnes avec neuf magasins et quatre grues.

Selon toujours l’autorité maritime, les avantages celui qui emprunte la voie lacustre sont énormes. Il fait remarquer que la société UBUCOM a affirmé que depuis qu’elle utilise le lac Tanganyika pour importer les tôles, elle gagne 40% du coût de transport par rapport à la voie routière.

Mango Tree Group, prêt à contribuer pour le développement du transport lacustre

Selon Franck Menard, directeur des opérations de Mango Tree  Group, le lac Tanganyika n’est pas exploité malgré qu’il soit doté de potentialités incommensurables pour développer le commerce dans ce grand réservoir d’eau douce. Cependant, il informe qu’un pas a été déjà franchi. Cette société a signé un accord avec le gouvernement  pour développer des projets de développement du commerce sur ce lac. Il est prévu l’installation d’un chantier naval, la construction d’un Ferry d’une capacité de 300 passagers et 2000 tonnes de fret Cargo. Pour pouvoir travailler au Burundi dans ce domaine, il signale que le renforcement des capacités s’avère nécessaire. Pour gagner ce pari,  il est aussi prévu la création d’un centre de formation, car le personnel a besoin de renforcer ses capacités dans la construction des bateaux et la navigation de ces derniers.

Selon toujours Menard, le lac Tanganyika  est un grand lac avec 670 km de long et entre 40 et 80 km de large. Les principaux ports installés le long du lac Tanganyika sont ceux de Bujumbura, Kalemie, Kigoma et Mpulungu. Néanmoins, la construction d’autres ports s’avère nécessaire. Selon lui, l’Agence de Coopération Internationale Japonaise (JICA) s’est chargée de la réhabilitation  du port de Bujumbura. Mais  il y a d’autres ports qui ont besoin d’être réhabilités. Le cas évoqué est celui de Rumonge. Quant à celui de Kigoma, les travaux sont en marche. Et de préciser que la Mango Tree Group est en train de négocier avec la RDC pour commencer les travaux de réhabilitation du port de Kalemie. De plus, il affirme qu’on est prêt à fournir des équipements appropriés pour le développement du transport lacustre. Ces travaux sont envisagés pour permettre à ces ports de travailler en connivence avec les ports des autres pays.

«Nous voulons que les conteneurs arrivent à ces différents ports via le lac Tanganyika. L’intérêt est de pouvoir transporter les conteneurs dans de bonnes conditions et le plus rapidement possible avec un coût de transport bas par rapport à la voie routière», retrace-t-il.  Un porte-conteneurs peut transporter jusqu’à 110 conteneurs.

Le Burundi va en tirer profit

Selon Menard, Bujumbura a une situation géographique stratégique. Il se trouve au Nord du lac Tanganyika et est directement relié au transit avec d’autres possibilités. On peut transporter des cargos de conteneurs au Rwanda, en Ouganda, au Sud Soudan et en RDC. Et de préciser que les besoins en RDC sont énormes. En reliant les 4 pays, l’étude de la Banque Mondiale prouve qu’il y aura un marché exponentiel dans les prochaines 25 années sur le lac Tanganyika. Et de faire remarquer que Bujumbura est le plus favori, car il a une position géographique stratégique.

Menard affirme qu’en développant le transport lacustre, on va jouir de pas mal d’avantages. Il s’agit de l’amélioration de la situation des transports maritimes, de la stimulation du développement économique de la région, de l’amélioration des importations et des exportations. Et d’ajouter la création de nouveaux emplois, l’augmentation des revenus des pays concernés, la promotion de la libre échange, la réduction des coûts de la vie et de la production grâce un mode de transport plus économique ainsi que la réduction des coûts d’entretien des routes.

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