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Le virus de Marburg nous guette

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

La Maladie à Virus de Marburg refait surface. Cette maladie infectieuse rare et très dangereuse sévit au Rwanda. Le pays a déjà enregistré 36 cas positifs dont 11 décès depuis le 27 septembre. Jusque-là, aucun cas n’a été confirmé dans notre pays, mais les autorités appellent à la vigilance.

Le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida renforce la surveillance au niveau des frontières, des formations sanitaires et dans la communauté.  Une évaluation de l’état des lieux des infrastructures et des ressources nécessaires à la riposte est en cours. Dans cette optique, une équipe multisectorielle s’est rendue à Kobero, à l’hôpital de Muyinga et à l’hôpital de district de Gasorwe ce jeudi 03 octobre 2024. « L’objectif était d’évaluer les interventions en train d’être menées dans le cadre de la riposte contre la Mpox, le niveau de préparation en termes d’infrastructures et de ressources en cas d’une éventuelle épidémie de Marbourg ».

Le ministre Lydwine Baradahana apprécie les interventions de riposte contre la Mpox et invite les prestataires à se protéger, à protéger les patients et à intensifier la surveillance et les préparatifs de la riposte en cas d’une nouvelle épidémie.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Maladie à Virus Marburg (MVM) est une maladie grave souvent mortelle. Le virus provoque une fièvre hémorragique virale sévère chez l’homme. Le taux de létalité moyen de cette maladie varie entre 24% et 88% en fonction de la souche virale et de la prise en charge des cas.

Les virus Marburg et Ebola sont deux maladies très similaires sur le plan clinique. Les experts de l’OMS estiment que la transmission de la maladie est avant tout interhumain. Elle résulte des contacts directs avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées ou avec des surfaces et des matériaux contaminés par ces liquides. La période d’incubation va de 2 à 21 jours.

La maladie provoquée par le virus Marburg s’installe brutalement. Les patients présentent une fièvre élevée, de fortes céphalées et un malaise grave. Une diarrhée aqueuse profuse, des douleurs et des crampes abdominales, des nausées et des vomissements peuvent apparaître au troisième jour. La plupart des malades connaissent une éruption cutanée non prurigineuse entre le deuxième et le septième jour après l’apparition des symptômes.

De nombreux patients développent des manifestations hémorragiques sévères entre le cinquième et le septième jour et les cas mortels présentent en général des hémorragies sous une forme ou une autre, avec le plus souvent de multiples localisations (saignements du nez, des gencives et du vagin).  Dans les cas mortels, le décès intervient 8 à 9 jours après l’apparition des symptômes et il est en général précédé d’une perte de sang abondante et d’un choc.

L’épidémie de Marburg qui touche le Rwanda inquiète plus d’un compte tenu de la porosité des frontières avec ce pays.  En dépit de la fermeture des frontières terrestres, la circulation des personnes entre les deux pays continue. Par ailleurs, dans certaines localités du Nord du pays, les habitants vont et reviennent du Rwanda via les points de passage informels (njia za panya). Dans ces conditions, la menace d’une épidémie à fièvre hémorragique est imminente. Les détracteurs du régime rwandais en profitent pour lancer des commentaires qui sortent du contexte épidémiologique.  Ils s’en moquent éperdument alors que le pays fait face à une flambée de cas.  Quand le feu est dans la maison de ton voisin, la tienne aussi est en danger, dit-on.

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