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L’écriture, un préalable pour le mécanisme cognitif

L’écriture fait partie des grandes avancées de l’humanité en matière de culture.  Elle  permet  l’acquisition et la transmission de la connaissance de génération en génération.  Mais au-delà de ce rôle combien important, cette technique se trouve être un prérequis dans le mécanisme cognitif au niveau de l’apprentissage

Pour motiver l’enfant et favoriser son apprentissage, il faut le stimuler au quotidien en intégrant l’écriture et la lecture dans la routine familiale

L’écriture est un outil précieux dans la communication. Savoir bien écrire permet à l’enfant de s’exprimer et de réussir dans l’apprentissage de toutes les matières. Il est donc important pour l’enfant de réussir à maîtriser cette technique complexe, d’autant plus qu’il n’est plus besoin de démontrer que des difficultés à ce niveau s’accompagnent souvent de performances scolaires perturbées et d’une fragilité dans l’estime de soi, affectant ainsi directement la réussite académique future.

A cet effet, le journal en ligne www.universalis.fr nous apprend que les travaux entrepris ces dernières années  témoignent des liens étroits entre l’apprentissage de l’écriture manuscrite, de la reconnaissance visuelle des lettres et de la lecture; faisant de l’acquisition de l’écriture manuscrite une contribution essentielle à l’entrée de l’enfant dans la « littératie » (le langage écrit).

Un lien incontestable entre l’écriture et les performances scolaires futures

Si l’enfant doit porter son attention et une partie de ses ressources cognitives sur son écriture alors il ne pourra pas en consacrer suffisamment aux activités cognitives de plus haut niveau, de réflexion et d’organisation de la pensée qui se déroulent nécessairement en parallèle avec l’exécution mécanique du geste graphique. Inversement  si l’enfant souffre de difficultés au niveau des traitements cognitifs supérieurs alors des répercussions au niveau inférieur de l’exécution motrice pourront s’observer surtout sous forme de ralentissement. C’est pour cela qu’Annie Vinter du journal ci-haut cité conclut que les influences sont donc bidirectionnelles entre l’activité cognitive et la mécanique de l’écriture.

Qu’implique la maîtrise de l’écriture ?

Les scientifiques s’accordent à reconnaître que ce sont les programmes moteurs responsables de la production des lettres qui doivent s’automatiser pour que celle-ci libère des ressources attentionnelles de l’enfant comme, à un niveau hiérarchique plus élevé, la récupération automatique de la forme orthographique des mots contribuera également à dégager les ressources cognitives nécessaires à la production du texte visé.

En français facile, l’enfant doit maîtriser le plus rapidement possible la transcription des lettres et des chiffres pour consacrer son énergie à l’étape suivante. Au cas contraire, la machine s’enraye et les conséquences se font sentir sur l’ensemble du mécanisme cognitif.

L’écriture évolue avec l’âge

D’après toujours www.universalis.fr, la première automatisation des gestes de l’écriture apparait vers huit-neuf ans avec la production d’une écriture à la fois lisible et fluide. L’exigence d’augmentation de la vitesse après cette étape des huit-neuf ans peut engendrer des détériorations partielles de la lisibilité de l’écriture. Ce n’est qu’à l’adolescence que cet apprentissage finit par se stabiliser en permettant une personnalisation de l’écriture. L’écriture sera à nouveau en évolution chez la personne âgée. Sa variabilité s’accroît d’un point de vue spatial et elle connait un ralentissement certain.

La dysgraphie, prélude aux troubles développementaux

La dysgraphie qui signifie les troubles d’apprentissage de l’écriture peut être annonciatrice des troubles développementaux de l’enfant (en l’occurrence l’autisme, les troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, les troubles de l’acquisition de la coordination motrice). Il est important de signaler que le diagnostic de cette pathologie ne peut se faire qu’à partir de la  2ème année du primaire. En outre, elle touche 6% des élèves. Mme Vinter pense que l’acquisition de la technique d’écriture constitue un enjeu sociétal important pour combattre l’échec scolaire.

Quelques astuces pour  aider un enfant hors du cadre scolaire

Apprendre à écrire nécessite une pratique régulière à la section maternelle et au primaire afin que les mouvements d’écriture deviennent plus naturels. Pour motiver  l’enfant et favoriser son apprentissage, il faut le stimuler au quotidien en intégrant l’écriture et la lecture dans la routine familiale. Il faut garder à l’esprit que l’apprentissage est plus efficace s’il se fait dans le plaisir et dans une situation naturelle de communication.

La lecture aide aussi  l’enfant

Il est important d’aider l’enfant dans la lecture, car la maîtrise de cette dernière est liée à celle de l’écriture. Le parent essaie de corriger son enfant en cas de difficulté. L’objectif est de faire de la lecture non pas une corvée, mais un moment agréable. De nombreuses études indiquent que les moments de lecture parent-enfant aident ce dernier à apprendre à lire et à écrire au début du primaire.

Cela est utile d’autant plus que le Plan Transitoire de l’Education au Burundi 2018-2020 indique que 21% des élèves évalués sont en difficulté d’apprentissage en lecture dès le début de leur scolarité. Plus grave encore, la proportion des élèves en difficulté d’apprentissage en lecture atteint 43,5 % en 6ème année. La lecture à la maison  ne peut être que bénéfique au jeune apprenti dans  sa future scolarité. A bon entendeur, salut !

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