L’énergie électrique suffisante en qualité et en quantité constitue un facteur indispensable pour que le Burundi soit un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060. Pourtant, dans ce secteur, le Burundi a encore un long chemin à faire pour s’auto suffire. Sur des prévisions de 1000 MW attendues en 2040, aujourd’hui, le Burundi ne dispose que d’une puissance électrique installée de 115 MW.
D’après le Plan National de Développement 2018-2027, le Burundi aura besoin d’au moins 400 MW pour son industrialisation et 412 MW pour le secteur des mines. 4 ans avant 2027, la capacité électrique installée au Burundi s’élève à 115 MW avec un taux d’électrification national qui oscille entre 12% et 15%. Selon Léonidas Sindayigaya,porte-parole du Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, cela classe le Burundi parmi les pays qui sont en arrière en ce qui est de l’énergie électrique à l’échelle africaine.
Malgré ce déficit énergétique, l’énergie électrique est un élément indispensable pour la vision du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, surtout en matière d’industrialisation. A l’horizon 2040, le Burundi aura besoin d’une énergie électrique installée de 1000 MW. Même si le chemin est encore long sur ce point, M. Sindayigaya reste optimiste qu’on pourra y arriver. Comme il l’explique, il se remarque actuellement beaucoup d’investisseurs qui souhaitent placer leurs investissements dans le domaine de la construction des centrales hydroélectrique.
Les chantiers énergétiques en mode ralenti
Une certaine lenteur se remarque au niveau de la construction de presque toutes les centrales hydroélectriques burundaises. Cela met à mal les prévisions et handicape le développement de ce secteur. M. Sindayigaya déplore que dans la plupart des cas, les délais prévus sont dépassés à cause des entreprises de construction de ces centrales hydroélectriques qui ne respectent pas les clauses des contrats. « Il s’opèrent des modifications qui s’effectuent en pleine exécution du contrat. Cela fait que le Burundi perde énormément non seulement en matière de délai d’exécution du contrat mais aussi en matière de moyens financiers car, parfois, on est obligé d’y ajouter des frais supplémentaires. Ce qui n’est pas sans conséquences », fait-il savoir.
L’exemple le plus récent est celui de la centrale hydroélectrique qui est en train d’être construit sur la rivière Kaburantwa dans la province de Cibitoke. Kabu 16 est érigée à 16 km de la rivière Rusizi où se déverse la rivière Kaburantwa. Le projet de construction de cette centrale hydroélectrique a été adopté par l’Assemblée Nationale en 2011. Le début des travaux était prévu pour mi-novembre 2012. Ce n’est finalement qu’en mai 2017 que les travaux de construction de ce barrage ont débuté avec un délai de réalisation de 34 mois. « Nous avons donné beaucoup de rendez-vous de sa mise en service qui, malheureusement, n’ont pas abouti jusqu’aujourd’hui ». Les travaux de construction de cette centrale étaient à 75,21% de réalisation jusqu’au début de l’année 2023.
La centrale hydroélectrique de Jiji-Mulembwe risque de connaître le même sort. La mise en service de la première centrale (Jiji) est prévue d’ici mai 2024 alors que le délai prévu dans les contrats d’exécution ne va pas au-delà de décembre 2023. Lors d’une visite que le Directeur Général de la Regideso a effectuée sur ces sites, certains techniciens ont manifesté leurs inquiétudes vis-à-vis de ces délais en tenant compte des travaux qui restent à faire. Tous les retards observés dans la construction et la mise en service des centrales hydro-électriques handicapent la croissance économique du pays étant donné qu’elle en dépend énormément.