Une soixantaine de hectares appartenant à l’ex-Services Techniques Municipaux (SETEMU) et où est installée la station d’épuration de Buterere en mairie de Bujumbura dans la capitale économique du Burundi a été envahie par des habitations. Les propriétaires de celles-ci se sont arrogés le droit de construire leurs habitations à quelques mètres des lits de séchage sans se soucier des conséquences néfastes pouvant en découler. D’autres peut-être l’ont fait sciemment, car ils étaient en besoin urgent de se doter d’une habitation dans des espaces pourtant non viabilisés.
Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Parfois, les voisins de la station d’épuration des eaux usées de Buterere et de la décharge publique qui a été implantée dans les années 90 ne sont pas des jumeaux avec cette installation. Sûrement que les envahisseurs sont venus après l’installation de ladite station. Il y en a même qui exhibent des autorisations administratives pour y trouver de la bonne place. Ce qui serait la cause de leur résistance lorsqu’on leur intime l’ordre de vider les lieux et qu’ils demandent des indemnisations en retour.
Ce ne pas le temps de jeter le tort aux autorités qui ont ignoré la loi en exposant les enfants du pays par l’octroi des parcelles dans un endroit qui ne se prête pas à la construction. Non plus à ces évités de la saleté pour ne pas dire des entêtés toujours en résistance.
Les fautes ont été commises par les uns et par les autres et la réparation des dommages n’est pas une chose facile. Soit on déplace les personnes, soit on déplace la station d’épuration, car les deux ne peuvent pas cohabiter. Ce qui est compréhensible, car les citadins ont besoin d’une station d’épuration des eaux usées ou d’un autre système pour gérer les effluents des toilettes.
Très récemment, le ministre en charge des infrastructures et celui en charge de l’environnement ont demandé aux envahisseurs de libérer l’endroit. Par ailleurs, cela fait plus de 4 ans que les honorables membres de la chambre haute du parlement avaient obligé les envahisseurs de dégager l’endroit endéans 6 mois. Une requête qui n’a pas trouvé d’issue favorable.
Le maire de la ville de Bujumbura est passé des paroles à l’acte. En ce mois de janvier 2023, il a donné le coup d’envoi de la démolition des maisons des envahisseurs en détruisant une partie des constructions y implantées afin que les propriétaires achèvent eux-mêmes ce travail. Ce qui n’est pas facile à faire pour quelqu’un qui a contracté un crédit à long terme pour cet effet et qui peine à joindre les deux bouts du mois. Ils sont toujours là et éventuellement que la démolition sera faite par contrainte.
Nous ne sommes pas des experts pour parler de l’impact de la station d’épuration des eaux usées sur les vies humaines. Apparemment, cet impact va toucher même les descendants des envahisseurs. Peu importe. Nous ne sommes pas parmi ceux qui disent qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Les voisins de la station d’épuration des eaux usées et de la décharge publique sont tenus de déménager dans leur intérêt mais, pour les délocaliser, il serait mieux de leur trouver un endroit approprié où les reloger.