Certains services publics ont été décentralisés notamment l’octroi des documents de voyage, des permis de conduire, du contrôle technique… Au total, 10 guichets uniques ont été mis en place pour désengorger le bureau de Bujumbura. Une réussite pour l’Office Burundais des transports en Commun (OTRACO), mais un échec pour le commissariat des migrations
Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME : « Avoir un passeport n’est pas un privilège. C’est un droit ».
Avoir un passeport ces derniers jours n’est pas chose facile. Des mois et des mois passent sans fumée blanche. Pourtant, à l’OTRACO, le carnet de contrôle technique s’obtient en une demi-journée.
Certains demandeurs de documents de voyage (passeport, laisser-passer…) se disent satisfait de la mise en place de la digitalisation des services, mais déplore la lenteur mise pour décrocher le rendez-vous. Pas seulement ça. Cela perturbe leurs voyages. « Il n’y a pas d’avancées significatives depuis la digitalisation des services d’immigration. On donne beaucoup de rendez-vous à répétition sans pour autant les respecter. « Moi, j’ai passé un mois sans avoir de rendez-vous et espérer rentrer avec le document à la prochaine fois », dit un demandeur de passeport rencontré au bureau du commissariat général des migrations
Les demandeurs des documents de voyage avancent que la raison qui expliquerait cette lenteur est l’insuffisance des passeports. Arrivés au commissariat des migrations, les demandeurs de documents font savoir qu’il y a des gens qui aident à remplir les formulaires moyennant une certaine somme d’argent. Il n’y a pas de somme fixe, mais certaines parlent de corruption. Ceux qui sont prêts à libérer une somme importante trouve le document facilement, dit un d’eux.
Le même scénario s’observe sur les guichets de l’intérieur du pays
Les conducteurs de Gitega se réjouissent de la rapidité observée dans l’octroi du contrôle technique. A l’agence de l’OTRACO de Gitega, on affirme que toutes les procédures ne dépassent pas 45 minutes. Abiar Nsabiyandemye, responsable de cette agence indique que seuls les nouveaux venus attendent jusqu’à deux semaines pour recevoir ce document.
Quant à la demande des documents de voyage, depuis bientôt un mois, le guichet unique de Gitega ne reçoit pas de demandeurs de ce document. D’après certaines informations, l’ordre serait venu de la hiérarchie supérieure.
Le scénario est presque le même à Bururi. L’octroi de documents de voyages est un casse-tête. Les responsables de ce guichet qui ont voulu garder l’anonymat font savoir que les demandeurs du mois d’août n’ont pas encore été servis. C’est un problème généralisé sur les 10 guichets uniques répartis sur tout le territoire du pays en raison de l’épuisement des stocks des carnets confectionnés à cette fin. Selon les mêmes responsables, le travail qui se fait actuellement est la confection des documents avec des papiers simples comme le laissez-passer et le document CPGL qui permet de se rendre au Rwanda et en RDC sans passeports qu’on peut recevoir dans plus ou moins trois semaines.
Cela est au moment où les demandeurs de contrôle technique ou d’autres documents d’autorisation de transport n’ont aucun problème. A Cibitoke et à Ngozi, c’est le même schéma.
Dans un mois et demi, le problème sera résolu
Maurice Mbonimpa, Commissaire Général de la Police des Migrations reconnait cette situation. Il confirme la rupture des stocks de passeports depuis le mois de septembre. Il indique avoir commencé des consultations avec la société BBS qui avait gagné le marché pour une probable extension de son réseau afin de répondre aux doléances des demandeurs de ces documents. Il tranquillise que d’ici un mois et demi, cette question sera résolue.
L’OLUCOME, quant à lui, estime le manque à gagner énorme. « Si les autorités du Commissariat Général des migrations trouve que la demande des documents de voyage s’accroit, qu’ils multiplient les carnets en conséquence », interpelle Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME. Avoir un passeport n’est pas un privilège. C’est un droit, ajoute-t-il.
Il sied de signaler que ces propos ont été tirés de la synergie des médias du 15 décembre 2022. 8 organes de presse y ont participé à savoir : les radios Isanganiro, Bonesha FM, Rema FM, Izere FM, les journaux Iwacu, Burundi Eco, Jimbere Magazine ainsi que le collectif des blogueurs YAGA.