L’épilepsie reste une maladie encore mal connue. C’est pourquoi, malades et médecins ont décidé de sortir l’épilepsie de l’ombre en organisant, depuis l’an 2000 une Journée nationale dédiée à l’épilepsie. La journée internationale de lutte contre l’épilepsie se déroule, depuis 2015, le 2ème lundi du mois de février, et ce dans plus de 120 pays à travers le monde
Jean Pierre Nshimirimana, représentant de l’APLE : « Il faut éviter de bouger le patient et penser plutôt à déplacer les objets autour de lui qui peuvent lui faire mal »
L’épilepsie est une maladie neurologique. Elle est l’expression d’un fonctionnement anormal de l’activité du cerveau. Les influx naviguent depuis le corps de la cellule nerveuse via le nerf jusqu’au muscle à activer. Ils peuvent être assimilés à une activité électrique, qui est anormale chez les sujets épileptiques. Cet influx électrique excessif et anormal gagne toutes les cellules nerveuses de proche en proche et provoque la crise d’épilepsie. Cependant, compte tenu des diverses formes de crises épileptiques et de leur évolution, il n’existe pas une, mais des épilepsies. Un des buts de cette journée est d’informer tout un chacun sur les bons gestes à poser devant une personne en crise ; en particulier il est inutile de lui mettre un objet dans la bouche ni de l’empêcher de se débattre. La meilleure attitude est de la placer en position latérale de sécurité et de la protéger des regards curieux ou effrayés.
La crise épileptique, une maladie comme les autres
La première action serait de réussir à faire comprendre que l’épilepsie n’est pas une folie contagieuse et touche des personnes qui, en dehors des crises, sont des personnes normales, capables de travailler, de vivre seules et d’avoir une vie de famille. Beaucoup de gens considèrent toujours cette maladie comme étant liée à une malédiction et qualifient les malades de personnes envoûtées, possédées par un esprit démoniaque jusqu’à les taxer d’avoir un quotient intellectuel inférieur à la moyenne. « Pour beaucoup, trouver un emploi n’est pas plus difficile que pour les autres, mais pour tous, le garder est une autre histoire. Si une crise se fait sur le lieu de travail, même si la médecine du travail nous reconnait « apte », les regards des collègues et responsables changent, leur confiance dans l’efficacité mon travail également, et bien souvent, si la période d’essai est en cours, c’est un au revoir définitif », témoigne R.N, un ex-épileptique qui s’est vu viré de son poste à cause de sa maladie.
« Les enfants et les femmes enceintes sont les plus vulnérables »
Jean Pierre Nshimirimana, représentant légal de l’Association Pour la Lutte contre l’Epilepsie au Burundi (APLE en sigle) fait savoir que les cas des enfants épileptiques de moins de cinq ans sont les plus fréquents. « Le traitement doit être minutieux, car ces enfants sont dans une phase où la défense immunitaire est faible pour supporter l’encéphalogramme », indique ce psychologue clinicien et sociologue de profession avant d’ajouter que les femmes développant des crises épileptiques doivent subir une consultation trois mois avant la conception afin d’éviter les risques de malformation congénitale.
Ce qu’il faut éviter face à un épileptique
« Il faut éviter de bouger le patient et penser plutôt à déplacer les objets autour de lui qui peuvent lui faire mal », avertit M. Nshimirimana. Également, ne pas tenter de contenir ses mouvements, car on risque de déclencher des fractures ou des luxations. Ne jamais rien introduire dans sa bouche Il ne va pas « avaler » sa langue. Le risque est de lui casser les dents ou de se faire mal si on met le pouce dans la bouche d’un épileptique en crise.
L’épilepsie peut être traitée d’une façon efficace
Les épileptologues (médecins neurologues spécialistes de l’épilepsie) se réjouissent de la panoplie de médicaments désormais à la disposition des malades. Une vingtaine de molécules actives ont été mises au point, qui agissent sur les différents types d’épilepsie. Aujourd’hui, 70 % des cas d’épilepsie peuvent être soignés avec succès. Après 2 à 5 ans sans nouvelle crise, environ 70 % des enfants et 60 % des adultes pourront suspendre, sous contrôle médical, le traitement sans risque de rechute.
Selon l’OMS, l’épilepsie concerne 50 millions de personnes dans le monde dont 85 % vivent dans des pays en développement où l’accès aux soins est le plus souvent difficile. Dans ces pays en voie de développement, la cause principale de l’épilepsie sont les maladies infectieuses : méningites bactériennes ou virales.