Deux ans après la fermeture des bureaux de change, la question sur les résultats affichés par cette mesure revient toujours. La Banque de la République du Burundi (BRB) qui est l’organe régulateur précise qu’un travail technique est en cours pour évaluer cette mesure et si c’est nécessaire la revoir
L’inquiétude relative à la fermeture des bureaux de change était parmi les questions posées lors de la présentation du rapport du quatrième trimestre sur la politique monétaire. L’ADG adjoint de la Bancobu a demandé s’il y a eu évaluation de la mesure de fermeture des bureaux de change étant donné que ccette mesure avait été prise pour permettre à l’Etat de contrôler les devises étrangères en circulation.
Vénuste Ndikumwenayo, Directeur des Etudes Economiques et de la Statistique à la BRB « On ne va pas tarder à valider un document stratégique qui permettra d’arrêter une stratégie spécifique à la réforme du taux de change sous différentes composantes, y compris même les bureaux de change qu’il s’avère nécessaire de rouvrir tout en respectant la réglementation ».
Le travail d’analyse est en cours
Dans les discussions qui se font à l’interne entre la BRB et les différentes parties prenantes, la gestion de la réforme du taux de change revient toujours et la Banque centrale s’y attache avec intérêt. « Nous sommes à une étape où nous sommes en train d’évaluer les différentes mesures qui ont été prises. Nous nous sommes fixés un agenda qui doit viser une réforme des taux de change », indique Vénuste Ndikumwenayo, Directeur des Etudes Economiques et de la Statistique à la BRB. Il continue à expliquer qu’un travail technique est en cours pour évaluer la réforme du taux de change et la mesure de fermeture de bureaux de change comme sous composante de cette réforme. « On ne va pas tarder à valider d’un document stratégique qui permettra d’arrêter une stratégie spécifique à la réforme du taux de change sous différentes composantes, y compris même les bureaux de change qu’il s’avère nécessaire de rouvrir tout en respectant la réglementation », fait-il savoir.
Le marché noir du taux de change continue à opérer
Pour ce qui est des résultats atteints après que les bureaux de change soient fermés, Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique a expliqué lors d’une séance plénière à l’Assemblée Nationale que la réponse pourrait être donnée par tous les burundais. « En 2015, on prédisait qu’on n’arriverait pas à payer les dettes, à acheter des produits stratégiques comme les médicaments, mais je trouve que la machine est entrain de fonctionner normalement », trouve-t-il. Mais il se demande également si cette résilience est le fruit de la fermeture des bureaux de change. « C’est difficile à affirmer », indique-t-il.
Toutefois, il reconnait que le marché noir existe toujours. « Vous dites que c’est difficile de trouver les devises mais, quand vous allez sur le marché noir, vous trouvez qu’ils sont disponibles. Il y a des Burundais qui préfèrent opérer dans la clandestinité », a déclaré le ministre Ndihokubwayo
A la question de savoir si ce n’est pas les gens puissants qui ces devises extraient de la BRB pour les vendre au marché noir, il a répondu : « Tous les Burundais sont appelés à veiller sur les biens publics. Douze millions de Burundais ne peuvent pas faillir à neutraliser une personne aussi puissante soit-elle ».
Avant d’ajouter : «je n’ai pas de réponse exacte à cette question parce que quand on pose ce genre de question, on dirait qu’il y a un arbre duquel on peut soutirer les devises».
Quant à ce qui est de l’argent provenant des missions de maintien de la paix où les militaires sont payé en devise mais qu’ils retirent l’argent en FBu, les députés ont demandé où va l’autre portion. Le ministre a répondu : « je vais répondre comme un simple citoyen. En tant que citoyen ordinaire, je ne dois pas tout révéler. (…). Celui qui veut la réponse à cette réponse qu’il m’approche, mais que lui aussi garde le secret ».
La Banque centrale du Burundi (BRB) a ordonné la fermeture définitive au 15 février 2020. En situation de crise, la spéculation augmente, dit Mr Ndikumwenayo. Il a ajouté que la Banque Centrale a toujours essayé de s’ajuster à la situation de crise par rapport à la gestion de politique de change. Mais, il a expliqué qu’elle est restée confronter à des défis liés à la spéculation et au non-respect la réglementation édictée par la Banque Centrale. Ainsi, cette mesure avait été prise pour permettre à l’État de faire face à cette spéculation.