La Banque centrale enfonce le clou. L’année dernière a été marquée par pas mal de chamboulements sur le marché de change. Les autorités administratives et monétaires sont intervenues sur le marché de change pour y mettre de l’ordre. Ainsi une série de mesures ont été prises pour faire respecter la réglementation en matière de change. L’une des mesures phares a été la règlementation obligeant les bureaux de change de se doter d’un logiciel d’exploitation, de délivrer des bordeaux à chaque opération et de fixer une marge bénéficiaire ne dépassant pas 15%. En outre, les propriétaires de bureaux de change devraient se regrouper en une association professionnelle. La décision n’a pas été suivie par d’effet. Les bureaux de change n’ont pas obtempéré. Il s’observait constamment un écart entre le marché officiel et le marché parallèle. Le chef de l’Etat avait mise en garde quiconque perturberait l’économie nationale lors de la précédente conférence publique tenue à Gitega.
Directeur de publication
Le non-respect de la règlementation en vigueur est l’une des infractions attribuées aux changeurs de devises. Ils viennent de perdre leur boulot car ils n’ont obtempéré aux injonctions de la BRB. Cela constitue en quelque sorte une perte d’emploi. Et, par ricochet, une perte de richesses. En 2018, cinquante-neuf bureaux de change étaient opérationnels sur tout le territoire national. Ces opérateurs économiques facilitaient la circulation de la monnaie. Ils étaient nombreux à profiter du commerce de l’argent (convertir les devises en FBu et vice-versa). Des interrogations subsistent quant à l’efficacité de ces mesures d’autant plus que le marché traduit l’équilibre et le déséquilibre entre l’offre et la demande. Or, la demande en devises est de plus en plus croissante alors que les sources de devises tarissent. Le mieux serait de diversifier les sources de devises en augmentant la gamme des produits à exporter.
Le pays importe plus qu’il n’exporte. En conséquence, les devises issues de l’exportation n’arrivent pas à financer les besoins en importation. D’où leur rationnement depuis un certain temps. Les importateurs des produits dits stratégiques (les produits pétroliers, les médicaments, les intrants industriels et agricoles) sont privilégiés au détriment des importateurs d’articles divers. De toutes les façons, la cherté des devises est à l’origine d’une inflation importée caractérisée par une hausse généralisée des prix des produits importées ou dont les matières premières sont importées. L’une des solutions durables et efficaces pour faire face à la crise des devises est de renforcer l’industrie locale.
Cela implique la diversification des produits manufacturés et la certification des produits fabriqués localement conformément aux normes internationales. De cette manière les entreprises et les industries deviendront compétitives et pourront suppléer le fossé laissé par les exportations qui restent faibles et le désistement des partenaires techniques et financiers.