Les conducteurs des tuk tuks, des taxis-motos, des taxis-vélos en Mairie de Bujumbura ne cessent pas de supplier l’administration pour le rallongement de leur champ de travail. Ils ciblent surtout l’accès à certains points stratégiques comme le marché dit Cotebu et celui dit chez Sion. Le maire de la ville de Bujumbura leur a promis qu’avec les techniciens, il va analyser la faisabilité de cette requête. Pour les utilisateurs de ces véhicules à des fins non commerciales qui se sont fait recensés, ils sont priés de patienter
Une réunion d’échange entre le maire de la ville de Bujumbura et les citoyens de la commune Ntahangwa a été organisée ce lundi 17 octobre 2022. Elle portait sur tous les sujets qui concernent la vie des citadins. Les motards, les taxis-vélos et les chauffeurs des tuk-tuks étaient également invités dans cette réunion. Certains d’entre eux ont profité de cette occasion pour amener leurs véhicules avec eux. Ce qui a d’ailleurs semé la confusion. Des rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux comme quoi la délimitation de leur champ de travail a été levée.
Certains conducteurs de vélos, de motos et de tuk-tuks se sont contentés de ces rumeurs pour dépasser le périmètre autorisé. Des personnes jubilaient ici et là. Des internautes entonnaient les louanges du gouvernement. Certains commençaient à rêver encore le beau vieux temps où le déplacement des biens et des personnes dans la ville de Bujumbura n’était pas un sujet d’inquiétude. Visiblement ce n’étaient pas seulement les deux mille usagers directs de ces véhicules qui étaient préoccupés par cette mesure. Soudain, un message du ministère de l’Intérieur tomba. « Le périmètre interdit aux motos, vélos et tuk tuks reste maintenu », lit-on dans ce tweet. Tous les esprits se calment. Dans les rues, les conducteurs de ces véhicules qui avaient franchi les périmètres interdits ont été traqués par la police.
« Présentez vos doléances sans crainte »
La mesure de délimitation du périmètre de circulation pour les deux roues et les tricycles est entré en vigueur en date du 11 mars 2022. Elle concerne tous les deux roues et tricycles à l’exception des motos portant l’immatriculation de l’Etat et des représentations diplomatiques ainsi que des motos de la police. Nul n’a non plus le droit de conserver ces engins dans la zone rouge. «Gare aux récalcitrants», avisait le ministère de l’Intérieur. Ceci parce que ces véhicules seraient derrière la croissance des accidents de roulage.
A l’Ozone diplomatique, le maire de la ville de Bujumbura a demandé aux participants à cette réunion de présenter leurs doléances sans craindre quoi que ce soit. Les conducteurs de ces véhicules ont profité de cette assurance pour présenter pour la nième fois leurs doléances vis-à-vis de cette mesure « Nous travaillons à perte. Permettez-nous au moins d’accéder à certains marchés stratégiques comme le marché dit Cotebu ou celui dit hez Sion. C’est là où nous avions des clients », insiste Cyprien Hatungimana. Sur ce sujet, le Maire leur a promis qu’avec les techniciens, ils va analyser la faisabilité de l’accès à ces points précis. Une autre préoccupation concernait l’accès aux stations-services pour les motos et les tricycles et l’augmentation des heures de travail. Sur toutes ces inquiétudes, les réponses du maire étaient prometteuses.
Les victimes sont nombreuses
Pour certains citadins, cette mesure ne devrait pas concerner les exploitants de ces véhicules à des fins qui ne sont pas commerciales. Un recensement des vélos et des motos qui sont utilisés à d’autres fins autres que les activités commerciales a été organisé à cette fin. Cette décision a tant choyé les utilisateurs de ces véhicules qui croyaient en sortir vainqueurs. Les concernés se sont dépêchés alors vers les lieux d’enregistrement.
Les statistiques émanant de ce recensement n’ont pas tardé à être rendues publiques. Au total,1813 tricycles, 13711 vélos et 5874 motos ont été répertoriés. Des chiffres qui n’ont pas convaincu le ministère de l’Intérieur. Selon lui, ils avaient été gonflés. Il a donc exigé un autre recensement. Aucune information officielle n’a suivi. Leurs exploitants sont restés en suspens. Selon le porte-parole de ce ministère, les concernés doivent encore attendre, car cela prend du temps. « Les premières statistiques étaient biaisées. Donc il faut se rassurer de la véracité des statistiques émanant du second recensement et cela prend du temps », fait savoir Pierre Nkurikiye.