Le payement des frais de toute nature se fait en francs burundais. Et cette mesure concerne toutes les écoles à programme national ou étranger établies au Burundi. Un membre du personnel d’une des écoles dans lesquelles on fait payer les frais en devises craint que les activités risquent d’y être déstabilisées. Plus de détails dans ce numéro
Dans une correspondance du 4 juillet 2022 adressée aux responsables des écoles fondamentales, post fondamentales et universitaires, le ministre ayant l’éducation dans ses attributions fait remarquer que le paiement des frais de toute nature se fait en francs burundais. Pour les récalcitrants, les sanctions ne sont pas moindres et vont jusqu’à la fermeture de l’école. Selon le porte-parole du ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique Liboire Bigirimana, cette mesure concerne toutes les écoles à programme national ou étranger établies au Burundi. Selon Bigirimana, avec cette mesure, il sera facile pour les Burundais de payer les frais de toute nature, car c’est cette monnaie qui est utilisée dans tout le pays.
Le payement des frais de toute nature se fait en francs burundais. Et cette mesure concerne toutes les écoles à programme national ou étranger établies au Burundi.
Les frais scolaires à l’Ecole Belge de Bujumbura
A titre illustratif, les écoles dans lesquelles on paie en devises sont entre autres l’Ecole Belge de Bujumbura, l’Ecole Française de Bujumbura, etc. A l’Ecole Belge, les modalités financières de l’année 2021-2022 trouvées sur son site web font apparaître que les frais de scolarisation par an sont estimés à 1383 euros au prematernel, à 2290 euros au maternel, à 2830 euros au primaire, à 3419 euros au secondaire cycle inférieur et à 4007 euros au secondaire cycle supérieur. Et 28,3% des frais sont payés en devises et 71,7% en FBu dans l’objectif de faciliter le paiement.
Les frais scolaires à l’Ecole Française de Bujumbura
A l’Ecole Française, les informations trouvées sur son site web précise que les frais scolaires pour l’année scolaire 2022-2023 sont structurés comme suit :
Maternelle et élémentaire |
2745 euros par an |
Collège et seconde |
4146 euros par an |
Première et terminale |
43 41 euros par an |
Et de préciser que 35% des frais sont payés en devises et 65% en FBu pour faciliter le paiement.
Quand le coût d’un élève de l’école maternelle dépasse largement celui d’un doctorant au Burundi
Si on compare le coût des études dans ces écoles, celui d’un élève de l’école maternelle dépasse de loin celui d’un doctorant au Burundi, car il est fixé à 2745 euros, soit plus de 8 millions de FBu à l’Ecole Française et à 2290 euros, soit plus de 6 millions de FBu à l’Ecole Belge.
Un comptable rencontré dans l’une des écoles situées à Kinindo tout près de l’avenue du Large s’inquiète du fait que l’Etat oblige toutes les écoles à faire payer les frais de toute nature en FBu. Selon lui, cela constitue un des indicateurs qui découragent les investisseurs étrangers. Il précise que le paiement des frais de toute nature en FBu risque de déstabiliser les économies des écoles, car tout le monde est au courant que le personnel de ces écoles est composé par des nationaux et des étrangers. Ce qui fait que c’est une obligation qu’il y a du personnel payé en devises. Alors, il se demande où est- ce que ces écoles vont les dénicher, car même l’Etat affirme qu’il n’y en a même pas assez dans le pays. Suite à cette mesure, il craint que les activités risquent d’être perturbées. Pour cela, il demande à l’état de ne pas s’ingérer dans la gestion de ces écoles. La raison évoquée est que ce sont des écoles privées dispensant un enseignement d’excellence aux élèves qui les fréquentent. Ces enseignements sont basés sur les programmes en vigueur dans leurs pays respectifs. Et en tant qu’entités privées à but non lucratif (ASBL), le financement de ces écoles se fait presqu’exclusivement par la perception d’un minerval qui sert à couvrir les charges relatives au bon fonctionnement de l’établissement.
Notons qu’un des parents contacté se réjouit d’un côté de cette mesure. Selon lui, il sera facile de payer les frais dont ces écoles ont besoin pour assurer la qualité de l’éducation de leurs enfants. De plus, les parents vont gagner un peu d’argent puisqu’ ils vont se rabattre sur le marché parallèle (noir) où le taux de change est élevé par rapport au taux officiel appliqué par la BRB. Mais par contre, il craint que les frais scolaires risquent d’être revus à la hausse pour ne pas travailler à perte.