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Les filles en milieu scolaire : Proies faciles des grossesses non désirées

Le phénomène des grossesses non désirées en milieu scolaire inquiète plus d’un. Les cas de ces grossesses recensés de 2009 à 2016 sont estimés à 14104. De 2016 à 2017, ils étaient de 1064 et de 1092 cas de 2017 à 2018 dans 12 provinces. Les conséquences en sont énormes. 115.193 cas d’abandons scolaires ont été enregistrés sur tout le territoire burundais de septembre 2015 à avril 2016

Le phénomène des grossesses non désirées en milieu scolaire inquiète plus d’un

Malgré la politique de «Tolérance grossesse zéro en milieu scolaire»,  les filles âgées de 12 à 19 ans en sont victimes. 11% des adolescentes (15 à 19 ans) ont déjà commencé leur vie procréative, indique le rapport de l’UNFPA. 7% ont déjà eu au moins un enfant et 3% sont enceintes d’un premier enfant. La majorité est toujours sur le banc de l’école hormis celles qui n’ont pas eu la chance de fréquenter l’éducation formelle pour diverses raisons. De 2009 à 2016, les statistiques compilées parlent de 14 104 filles amenées à arrêter leurs études pour cause de maternité précoce. De 2016 à 2017, ils étaient de 1064 et de 1092 cas de 2017 à 2018 dans 12 provinces.

Qu’en est-il des causes ?

Les causes d’un tel mal sont multiples, indique Dr Yolande Magonyagi de l’UNFPA. On peut citer la sexualité clandestine des adolescents justifié par le manque de communication entre les parents et leurs enfants sur les questions de la sexualité. Ce sujet est considéré comme tabou par la plupart des parents. La non utilisation des méthodes contraceptives, le manque d’éducation à la sexualité et la pauvreté contribuent aussi à la persistance de cette situation. Ces jeunes sont également confrontées au manque d’information en matière de santé sexuelle et reproductive.  

Taux de fécondité chez les adolescentes pour 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans (2018)

Sur 1000 adolescentes âgées de 15 à 19 ans, 58 parmi elles ont déjà eu un enfant en 2018, indique Dr Magonyagi. Par rapport à l’Afrique australe où environ 95 sur 1000 adolescentes ont déjà vécu ce phénomène, ce niveau est faible. 

Quelles en sont les conséquences ?

Elles sont énormes. On peut évoquer la mort suite aux complications, l’abandon du nouveau-né, l’abandon scolaire chez la fille engrossée. Selon la Fédération Nationale des Associations engagées dans le Domaine de l’Enfance au Burundi (Fenadeb), 115.193 cas d’abandons scolaires ont été enregistrés sur tout le territoire burundais de septembre 2015 à avril 2016. Selon le rapport détaillé sur l’état des lieux des cas de grossesse en milieux scolaires, les provinces de Gitega, Muyinga, Bururi et Rumonge venaient en tête en 2017. La perte de l’estime de soi et leur rejet par les familles sont aussi des conséquences auxquelles font face ces jeunes filles. De plus, il y a risque d’augmentation des fistules obstétricales, car elles ont peur d’accoucher dans les institutions sanitaires. L’amélioration de la communication entre les enfants et leurs parents et la mise en place d’un cours spécifique sur la santé sexuelle et reproductive au primaire et au secondaire sont les meilleures solutions pour diminuer les grossesses en milieu scolaire.

Martin Nivyabandi, ministre des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre invite les jeunes filles burundaises à s’abstenir des grossesses en milieu scolaire. Il leur demande à se tenir loin des tentations des hommes jusqu’à la fin de leurs études. Il a ajouté que certaines filles issues des familles pauvres ont la convoitise d’avoir des biens de qualité comme les enfants des riches. Néanmoins, leurs parents ne sont pas capables de les leur procurer. D’où la débauche qui engendre les grossesses non désirées chez les jeunes filles adolescentes.

Nivyabandi rappelle que le gouvernement a déjà mis en place des lois qui répriment les auteurs des violences basées sur le genre, notamment les enseignants qui engrossent leurs élèves. En outre, le représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Burundi réaffirme l’engagement de l’UNFPA auprès du Gouvernement du Burundi pour que le potentiel de chaque adolescente soit accompli. Il a précisé que l’UNFPA se joint aux efforts du Gouvernement et à ceux des autres parties prenantes pour s’assurer que l’éducation sexuelle complète est effectivement intégrée dans les curricula de l’école fondamentale. 

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