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Les inondations sèment la panique

Les inondations ont fait rage ces derniers jours dans les quartiers de Kiyange I et II et dans le site Sabe. 325 maisons effondrées, 186 partiellement détruites et 416 autres menacées d’écroulement au cas où une telle situation persisterait. Tel est le bilan de cette catastrophe qui a fait que 2576 personnes soient sans abris. Les habitants de cet endroit demandent le rebouchage de la digue qui a cédé le passage à l’eau provenant de la rivière Mutimbuzi.

Les maisons innondées à Kiyange I

«Nous sommes dans des conditions déplorables. Nous avons laissé tout dans nos maisons lors des inondations survenues le 28 mars 2018 vers 14 h. Les maisons se sont effondrées. Nous sommes dans une détresse inouïe. Nous ne voyons pas comment nous allons vivre», indiquent les victimes de ces inondations rencontrés à Kiyange I dans une salle de réception dénommée «la différence» qui les abrite. Ils font savoir que les dégâts allaient être énormes si la catastrophe était survenue pendant la nuit.

Les bienfaiteurs au chevet des victimes

Les bienfaiteurs ont offert à chaque ménage sinistré 10 kg de riz, 8 savons, 2 couvertures et un bidon. Des salles de réception, des jardins d’hôtels et d’autres places vides épargnés par cette catastrophe ont été immédiatement réquisitionnés pour abriter ces victimes. Ils précisent qu’il y a encore d’autres personnes qui sont jusqu’aujourd’hui sans abris et qui, à cet effet, dorment à la belle étoile. Ils n’ont pas de quoi  se nourrir et couvrir leurs enfants. Pas même de toilettes.

2576 personnes sans abris

Selon la Croix Rouge du Burundi (CRB), 325 maisons se sont effondrées, 186 ont été partiellement détruites et 416 autres sont menacées d’effondrement. 2576 personnes sont sans abris. Parmi celles- ci, 1918 sont des enfants et 411 sont des femmes

Les victimes des inondations à Kiyange dans la salle de réception dénommée «La différence»

Pas mal de dangers guettent les victimes

Des dangers de plusieurs sortes guettent les victimes de ces inondations. Ce sont notamment les maladies des mains sales et les maladies respiratoires pour ne citer que celles-là. Pour parer aux maladies des mains sales pouvant profiter des failles laissées par cette catastrophe, des équipes de volontaires sont mobilisées pour la désinfection des lieux où se sont rassemblées ces infortunées.

En plus des actions de désinfection des lieux où se sont agglutinés ces sinistrés, les volontaires sillonnent les quartiers affectés pour identifier les cas de détresse  qui nécessitent une urgence par rapport aux autres. L’objectif est d’apporter de l’aide, d’administrer les premiers secours et d’orienter les cas les plus graves vers les centres de prise en charge. Ce travail est fait en collaboration avec la plateforme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes.

Quelle est la cause majeure ?

Selon Pascal Ndayishimiye, chef de quartier adjoint de Kiyange I, la situation s’est empirée lorsqu’ une des digues de la rivière Mutimbuzi a cédé le passage à l’eau de cette rivière samedi le 28 avril de cette année à 14 h. Plusieurs endroits demeurent inaccessibles tandis que de nombreuses routes desservant les  quartiers affectés sont impraticables. Pour lui, si rien n’est fait dans l’immédiat pour reboucher la digue, la situation ira de mal en pis, car la rivière Mutimbuzi est renforcée par des affluents. Ce  qui fait que même s’il pleut ailleurs, les habitants de Kiyange et du site Sabe se retrouveront toujours sous les eaux. Selon un habitant de cet endroit, les activités anthropiques  ont fragilisé les digues de cette rivière. On ne cesse de cultiver tout autour de ces digues. «Voyez ce champ  de tomates sur cette digue. Ça la fragilise», s’inquiète-t-il. Les riziculteurs ajoutent le drame au drame. Ils profitent de cette rivière pour irriguer les  rizières.

Les maisons effondrées à Kiyange I

Le rebouchage de la digue en cours

Les activités de rebouchage et de solidification des digues en cours

Antoine Ntemako, président de la plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes fait remarquer que des activités de rebouchage et de solidification des digues de la rivière Mutimbuzi sont en train d’être réalisées pour protéger la population. Des activités de plantation des arbres fixateurs le long de la rivière Mutimbuzi s’avèrent indispensables. De surcroît, le curage du lit de cette rivière pourrait remédier à cette situation.

Carama et Buterere, deux autres cibles

Cette catastrophe est survenue deux semaines après une autre qui a eu lieu à Carama. Par ailleurs, trois enfants nous ont quittés sans oublier pas mal de maisons qui se sont effondrées dans la zone Buterere.

Les mesures prises  par le gouvernement pour résoudre ce problème

A cet effet, sauf les activités de construction du palais présidentiel et celles d’aménagement de la rivière Gasenyi, toutes les autres activités de construction sont suspendues à Gahahe, Gatunguru et Carama en attendant les résultats des études pédologiques qui seront immédiatement menées. Et de rappeler qu’il est strictement interdit de construire dans les zones de protection des rivières traversant la ville de Bujumbura, sur le littoral du lac Tanganyika et sur les zones à risque d’inondations.    

Trois bassins d’écrêtement seront mis en place

Dans les jours à venir, trois bassins d’écrêtement (deux pour la rivière Gasenyi et une autre pour la rivière Nyabagere) vont bientôt être mis en place pour freiner la pression de l’eau des rivières Nyabagere et Gasenyi. Il reste à savoir si une équipe de personnes chargée de faire le curage de ces bassins d’écrêtements sera mise en place pour assurer leur durabilité.

Signalons que dans l’avant midi de lundi le 30 avril 2018, un enfant a été repêché, mort noyé aux abords du quartier 10 à Ngagara. Il serait originaire de Kiyange.

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