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Les marchés réhabilités : Les stands inoccupés inquiètent plus d’un

Burundi Eco a effectué un tour aux marchés réhabilités de Kanyosha, de Musaga, de Jabe, de Kinama, et de Ngagara jeudi le 29 novembre 2018. Il a aussi visité le nouveau marché de Ruziba. Le constat est que les marchés de Kanyosha et de Kinama sont encore fermés. Les autres  sont fonctionnels malgré l’inoccupation de la plupart des stands qui inquiète plus d’un. Les raisons  sont diverses

Nous sommes au nouveau marché de Ruziba. Certains stands sont ouverts, d’autres sont fermés. Certains commerçants sont à l’œuvre lorsque d’autres sont en train de faire construire leurs stands. Les commerçants  rencontrés à ce marché font savoir que certains stands sont fermés du fait que la plupart des anciens commerçants n’ont pas été servis alors que ce sont eux qui ont des moyens financiers pour démarrer les activités. Ils ont bénéficié des tables dans les hangars en lieu et place des échoppes. Ils donnent l’exemple d’un commerçant qui s’appelle Melchior Mbesherubusa qui n’a pas de stand alors qu’il est parmi les premiers commerçants de cette localité. Seulement 30% d’entre eux en ont bénéficié, s’inquiètent-ils. Le reste se débrouille ailleurs. Ces nouveaux commerçants attendent des locataires parce qu’ils n’ont pas de moyens financiers suffisants pour travailler pour leur propre compte.

Malgré l’ouverture des marchés, l’occupation n’est pas effective

Les marchés de Kanyosha et de Kinama encore fermés

Burundi Eco a poursuivi sa visite aux marchés de Kanyosha et de Kinama où les agents de la société de gardiennage Ulinzi Kazi (UK) assurent le service d’accueil. Il a été accueilli par des gazouillements d’oiseaux. A l’intérieur de ces marchés, il s’observe qu’on est en train de monter les stands.

Au marché de Musaga, des stands inoccupés s’observent. Les commerçants rencontrés à ce marché font remarquer que c’est parce que les stands sont mal placés. Il n’y a pas d’espace  suffisant donnant accès à ces stands. Pour cela, ils ont peur de les occuper du fait qu’ils risquent de travailler à perte.

Au marché de Jabe, certains stands sont aussi cadenassés. Le commissaire de ce marché explique que la raison est que ce marché a été  nouvellement rouvert. De plus, tous les commerçants n’ont pas encore payé la totalité des frais pour l’entreprise qui a construit les stands. A cela s’ajoute la pauvreté qui règne dans les familles. D’autres sources indiquent que ceux qui font le commerce des chaussures n’ont pas regagné le marché alors que ceux-ci attiraient beaucoup les clients. L’autre raison avancée est qu’il y a des stands construits tout autour de ce marché.

Au marché de Ngagara, la majorité des stands sont presqu’ inoccupés. A l’intérieur de ce marché, rien ne montre qu’il est fonctionnel. Il s’y observe très peu de commerçants.  Ceux qui se sont entretenus avec Burundi Eco font savoir que les clients viennent à compte-gouttes. Ils précisent qu’ils vont eux aussi le quitter, car il n’y a pas de clients. Le fait que ce marché  est entouré par les marchés de Kinama, de Kamenge et de Ngagara II dénommé COTEBU est à la cause majeure de ce manque criant des clients, expliquent-ils.

La Mairie explique cette situation

Ramadan Nkurikiye, conseiller du maire de la ville de Bujumbura indique que ce sont les commerçants qui doivent construire leurs échoppes à l’intérieur des marchés. Ils ont des conventions avec une entreprise de construction qui se charge de l’exécution des travaux. Dans ces conventions, on précise les procédures de paiement.

Nkurikiye fait savoir que la plupart des commerçants  se sont acquittés de leurs dettes. Parmi les commerçants que la Mairie a autorisé de démarrer leurs activités, 80% de leurs stands sont opérationnels. Ceux qui n’ont pas encore ouvert leurs stands c’est qu’ils n’ont pas encore payé les frais  à l’entreprise qui a construit les stands. De plus,  il y a d’autres qui ont payé ces frais, mais qui font face au problème de manque de moyens financiers du fait qu’ils ont fait faillite dans les nouveaux marchés dits de secours. Selon lui, c’est compréhensible. Néanmoins, il leur demande de faire tout leur possible  pour occuper ces stands. S’ils trainent, il fait remarquer que la Mairie va les attribuer aux autres qui en ont besoin.

Quant aux marchés de Kanyosha et de Kinama qui sont encore fermés, il indique que la faute n’appartient pas à la Mairie. Il note que ce sont les commerçants qui trainent les pieds dans le paiement des frais pour la construction des stands. Selon lui, les commerçants doivent payer au moins une avance à l’entreprise chargée de construire ces stands. Sinon, où est-ce qu’elle va trouver les moyens pour les construire, s’interroge Nkurikiye.

Au marché de Ruziba, Nkurikiye fait savoir qu’aucun commerçant ne disposait de son propre stand, car c’est un marché nouvellement construit. Dans l’attribution des stands, on a veillé à ce que le maximum possible de commerçants soit servi. Parmi les commerçants qui devraient bénéficier des stands, 98% ont été servis. Seulement, il affirme que tout le monde n’est pas fier de l’emplacement de leurs stands.

La réhabilitation des marchés de Kanyosha, de Musaga, de Kinindo, de Jabe, de Ngagara et de Kinama et la construction de celui de Ruziba ont été financés par l’Union Européenne.

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