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Les prix des denrées alimentaires en baisse

D’une manière générale, les prix des produits vivriers enregistrent une baisse. Les commerçants lient cette réduction des prix à une meilleure production agricole. Cependant, la « violence » de la saison pluvieuse fait que les prix de certains produits repartent à la hausse. Burundi Eco décrypte les facteurs-clés de cette variation des prix sur le marché

L’abondance des produits agricoles casse les prix des denrées alimentaires sur le marché.

Les prix de la plupart des produits agricoles enregistrent une baisse. En date du 15 octobre 2018, la rédaction du journal Burundi Eco a dépêché un reporter au marché Bujumbura City Market dit Chez Sion pour collecter les informations sur l’évolution des prix. Ainsi, les prix varient d’un produit à l’autre. Pour les céréales par exemple les prix sont constamment a baissé au cours des deux derniers mois. Par contre pour les produits frais (les tomates et les produits halieutiques), les prix flambent.

Evolution des prix des denrées alimentaires

Produits alimentaires

Prix en FBu/Kg   (Juillet 2018)

Prix en FBu/Kg (Octobre 2018)

Haricot dit Kinure

1400

1300

Haricot dit Jaune

2000

1700

Riz

1800

1600

Riz Tanzanien

3000

2500

Petit poids frais

2500

2800

Pomme de Terre Victoria

800

650

Pomme de Terre Mauve

500

550

Pomme de terre dit Kijumbu

700

600

Farine de maïs

1200

1000

Farine de Manioc (Inyange)

700

700

Farine de Manioc (Ikivunde)

1000

1000

Viande

7500

8000

Poissons Ngagala

13 000

17000

Oignon blanc

900

700

Oignon rouge

1200

1000

Pourquoi la chute des prix ?

Pour les produits alimentaires tels que les céréales les commerçants certifient que la chute des prix est la conséquence d’une meilleure production agricole. Ce qui corrobore les arguments du ministère en charge de l’agriculture. « Le pays a produit 189 268 tonnes de haricot, 75 566 tonnes de pomme de terre, 895 228 tonnes de patate douce. Pour la production des céréales les statistiques estiment la production à 179 468 tonnes de riz, 73 848 tonnes pour le maïs de riz, 16 122 tonnes de sorgho et 7 555 tonnes de blé », a précisé Dr Déo Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.

Pour la farine de maïs, l’augmentation de la production a entrainé une baisse des prix sur le marché. « Pour la saison culturale 2018 A, le prix du maïs a chuté de 29% sur le marché », a indiqué Dr Rurema. En conséquence, les prix pour la farine de maïs transformée est en dégringolade. Un sac de 25 kg de farine de mais est passé de 30 000 FBu à 25 000 FBu entre juillet et octobre de cette année.

Même s’il y a une baisse des prix, certains produits alimentaires connaissent une hausse des prix. Ce sont notamment les poissons et les tomates.  Pour les poissons par exemple, il y a des périodes où il y a une surabondance de ces produits sur le marché. Dans ce cas, les prix chutent considérablement. Les informations recueillies auprès des commerçants du bloc destiné à la commercialisation des produits halieutiques le confirment. Ils confient que traditionnellement les mois de juillet et août sont les mois de surabondance de poissons surtout les Ndagala. Pendant cette période, l’ensoleillement suffisant et les captures sont aussi importantes au niveau du lac Tanganyika. Les pêcheurs manquent d’aires de séchage et les Ndagala sont étalés à même le sol sablonneux ou sur des herbes, témoigne une commerçante de Ndagala rencontrée chez Sion.

Cette quadragénaire continue en disant qu’un pêcheur qui a la chance de sécher son poisson aura la bonne qualité et profitera pour augmenter les prix. Ce qui se répercute sur le prix d’achat. « Entre juillet et août le prix des Ndagala variait entre 13 000 et 15 000 FBu mais par contre, avec les le début de la saison pluvieuse, les prix flambent. Un kilo coûte 17 000 FBu », indique-t-elle.  Les prix de ces produits restent volatiles. Les prix des produits halieutiques changent du jour au lendemain. C’est comme le taux de change des devises. « Certains consommateurs ne comprennent pas ce phénomène s’en prennent à nous en nous taxant de spéculateurs. Mais ça n’a rien avoir », déplore-t-elle.

Les aléas climatiques n’y sont pour rien

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la plaine de l’Imbo (la principale zone d’approvisionnement de tomates) a provoqué une hausse spontanée des prix des tomates. En cas d’orage, les champs de tomates sont inondés. De plus, le climat nuageux ralentit le mûrissement des tomates. Par conséquent, les tomates qui étaient bon marché , il y a deux semaines retrouvent de la valeur. « Ainsi, un panier qui s’achetait entre 10 000 et 12 000 FBu se négocie entre 30 000 et 40 000 FBu », se désolent les commerçantes de ces produits rencontrées chez Sion.

En 2017, le taux d’inflation a été de deux chiffres passant de 5,6% en 2016 à 16,1% en 2018. Le gouvernement avait pris la mesure d’exonérer certains produits agricoles des droits de douanes, de la Taxe sur la Valeur Ajoutée et de la redevance administrative sur une période de trois mois. Durant cette période, les consommateurs ont eu un léger mieux, mais les prix des denrées alimentaires sont repartis à la hausse dès l’expiration de cette mesure. Généralement, on s’attend à une nouvelle hausse des prix pendant cette période de soudure qui s’annonce.

Les statistiques présagent de bons résultats concernant l’inflation annuelle. Entre février et mai 2018, le taux d’inflation était négatif (-1,3% en février, -2,6% en mars, -1,7% en avril et -1% en mai) contre une inflation trop élevée en 2017 (20% en février, 21,1% en mars, 19,3% en avril, 18,5% en mai).

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