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L’expérience entrepreneuriale est un bon maître

Les lauréats des universités sont appelés à se créer l’emploi via l’entrepreneuriat. Dans cette perspective, l’Université des Grands Lacs (UGL) a introduit le cours d’entrepreneuriat dans toutes les classes de cette institution. Pour compléter les acquis théoriques, cette institution invite les entrepreneurs qui ont réussi à témoigner de leur expérience pour inspirer et encourager les jeunes à oser entreprendre

« A l’université, il y a des cours d’entrepreneuriat qui sont organisés au campus dans les classes. Mais nous savons que pour qu’une formation soit complète, il faut que nos étudiants aillent à la rencontre des entrepreneurs pour apprendre à créer leur emploi, leur propre entreprise. Cela surtout qu’aujourd’hui il y a un problème grave de chômage pour beaucoup de gens mais particulièrement pour les jeunes », a indiqué Mgr Hélménégilde Ndoricimpa, Recteur de l’Université des Grands Lacs. Il a souligné que dans ce domaine les jeunes hésitent. C’est pourquoi ils ont besoin de modèle pour savoir comment s’y prendre, comment commencer et comment développer davantage leur entreprise. Il précise qu’ils ont besoin d’être outillés en stratégies entrepreneuriales, en savoir-faire et d’élaborer un plan d’affaires pour commencer une entreprise.  « Nous voulons les mettre en contact avec les personnes qui ont commencé quelque chose, surtout d’une manière qui n’est pas si grandiose avec de petits moyens mais qui sont arrivés à des choses qui pourraient aider beaucoup de jeunes à suivre ce modèle », renchérit Mgr Ndoricimpa.

Mgr Hélménégilde Ndoricimpa, Recteur de l’Université des Grands Lacs : «Les jeunes ont besoin de modèle pour savoir comment s’y prendre, comment commencer et comment développer davantage leur entreprise.»

Conseils pour oser entreprendre

Le Recteur de l’UGL conseille les étudiants à combattre la paresse, mais aussi à travailler beaucoup. Selon lui, si quelqu’un commence une affaire et qu’il ne réussit pas, il faut aller vers une autre affaire et on finit par réussir.  Il leur suggère de commencer avec un capital moyen afin de grandir progressivement. Il les invite à travailler en association parce que, selon lui, quand on est seul il est souvent difficile de rassembler les moyens qu’il faut pour commencer quelque chose. « L’important est d’avoir un esprit associatif, d’être honnête envers les clients et les associés ».

L’épargne source du capital

Daniel Horawizeye est l’un des entrepreneurs qui a réussi son rêve de commerçant. Lauréat de l’Université du Burundi en économie politique, il a été embauché dans l’entreprise de téléphonie mobile LUMITEL après ses études. Né dans une famille de commerçants, Il ne voyait pas qu’avec une plaque solaire de 400.000 FBu, il pourrait mener une belle. Il avait déjà une femme et un enfant. Il vivait dans une maisonnette d’une chambre et salon qu’il louait à 48.000 FBu par mois. Chaque mois, il prenait une partie de son salaire pour l’épargner. Cela en application des théories apprises dans les cours économiques en classe. Une année et six mois après, il avait déjà 6 millions de FBu sur son compte. Sa passion était de devenir commerçant. Il mit en pratique son rêve et commença le commerce de la farine pour bouillie, des oignons, etc.

Capitaliser les connaissances entrepreneuriales

« J’ai commencé avec un capital d’un million de FBu. J’ai acheté les oignons au mois de janvier à Kiziba, commune Matongo en province de Kayanza, et je les conservais en tonnes. C’est à la fin de la production des oignons, quand le produit commençait à se raréfier que j’ai sorti mon stock. Je gagnais énormément car les oignons se vendait à un prix plus cher », a-t-il souligné, avant d’ajouter qu’il était fournisseur des oignons dans la ville de Bujumbura. Il avait des stands dans les marchés de Kibenga, de Kanyosha et de Musaga. Horawizeye a été un grand fournisseur d’oignons de la commune Muha. Voyant que son commerce florissant, il a quitté la maisonnette d’une chambrette et salon pour occuper une maison de deux chambres et un salon pour 70.000 FBu. Quatre ans après ses études, commerçant engagé, il vit dans sa propre parcelle dans l’un des quartiers populaires de la ville de Bujumbura. Il explique que son rêve a une référence : « Sa vie commerciale a une référence sur l’activité de ses parents. Son père est commerçant. Considérant les revenus de l’activité commerciale de son père et de son oncle, il a constaté que le revenu salarial n’est pas à envier par rapport au revenu commercial. Ils m’ont servi de bon exemple ». Il ne regrette pas les années qu’il a passées sur le banc de l’école. Il précise plutôt que ce sont ses connaissances en économie qui lui ont permis de pouvoir planifier comment devenir fournisseur d’oignons de la commune Muha en se basant sur ses analyses de marché.

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