Les sénateurs se sont réunis en séance plénière à Gitega, lundi le 18 avril 2023, pour les questions orales adressées à Ibrahim Uwizeye, ministre en charge des mines. Parmi les questions posées audit ministre figure l’exploitation des minerais burundais qui serait, selon certains analystes, balbutiante. Cette séance a été dirigée par la première vice-présidente du Sénat, Denise Ndadaye
Dans le passé, il s’est observé des lacunes dans les contrats et conventions d’exploitation minière. En conséquence, la mi-2021, la plupart des sociétés œuvrant dans l’exploitation des terres rares et de l’or se sont vues systématiquement interdites d’activités.
Au cours de la séance des questions responsables, à Gitega, les sénateurs ont évoqué plusieurs sujets notamment en rapport avec les appels d’offre internationaux pour l’exploitation des minerais. Ils ont signalé au ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, Ibrahim Uwizeye, l’inexistence d’une politique claire sur l’exploitation des minerais. Ils lui ont demandé aussi pourquoi le Burundi n’exploite pas à fond les richesses minières dont il dispose pour profiter au maximum de toutes les potentialités y relatives.
M. Uwizeye a indiqué que dans le passé, il s’est observé des lacunes dans les contrats et conventions d’exploitation minière. Pour lui, les contrats étaient truqués, car le pays gagnait seulement 10% du bénéfice net soustrait des dépenses. Quelque chose que le gouvernement ne peut pas accepter. En conséquence, il était nécessaire de suspendre ces contrats qui faisaient perdre énormément de sous au pays. Pour M. Uwizeye, cela est l’un des facteurs qui ont motivé la révision du code minier qui est en cours.
Bientôt une usine de fabrication de fer à béton à Makamba ?
Les sénateurs ont voulu savoir aussi si le Burundi regorge réellement de matières premières devant lui permettre de produire le fer à béton. A cette question, M. Uwizeye s’est montré optimiste. Il a révélé que le Burundi dispose desdites matières en grandes quantités. Par ailleurs, le ministère en charge des mines a donné un accord à une société qui va installer une usine de production du fer à béton en commune et province de Makamba. Le ministre rassure qu’au plus tard en 2024, le fer à béton produit localement sera sur le marché.
Pourquoi les minerais burundais ne sont pas exploités comme il faut ?
A la mi-2021, des sociétés britanniques, chinoises et russes œuvrant dans l’exploitation des terres rares et de l’or dont Rainbow Mining Burundi (RMB), Tanganyika Mining…se sont vues systématiquement interdites d’activités. Les conventions entre le gouvernement du Burundi et ces sociétés présentaient un déséquilibre. Ce qui a occasionné leur suspension. Le gouvernement ne voulait que les contrats gagnant-gagnant. Seules les coopératives artisanales d’exploitation du métal jaune ont été par après autorisées à reprendre leurs activités.
En mars 2022, une politique minière a été mise en place. Elle s’est fixée pour vision de rendre le secteur minier, un secteur extractif développé, compétitif contribuant de manière significative au développement socio-économique du pays. Celle-ci évoque de manière détaillée les défis qui hantent le secteur minier au Burundi. Elle cite entre autres, le renforcement de la bonne gouvernance en veillant à la transparence et à l’éradication de l’impunité, la modernisation du laboratoire des mines en suivant les standards internationaux, le développement de l’industrie extractive au niveau local, la formation des ressources humaines qualifiées en nombre suffisant.