La participation de l’IFDC à la conférence internationale sur l’agriculture (AGRICO 2024) constitue une opportunité précieuse pour le Burundi. Cet événement offre une occasion de partager des expériences et de renforcer les liens avec différentes organisations internationales évoluant dans le domaine de l’agriculture et de la protection des sols.
International Fertilizer Development Center (IFDC Burundi) participe à la conférence internationale (AGRICO 2024), qui se tient du 23 au 24 septembre 2024 à Bangkok, Thaïlande. Alain Niyungeko, responsable de la composante Bassin versant, représente l’IFDC à la conférence. Le thème à l’ordre du jour : « Integrated agricultural management : sustainable ecofriendly practices »
Selon M. Niyungeko, cette conférence réunit des représentants de nombreux pays, notamment d’Afrique et d’Asie. Pour l’édition 2024, le thème principal porte sur les problématiques des sols et la sélection des semences, avec pour objectif l’intégration agricole et l’autonomisation des ménages dans la gestion durable de l’agriculture. Ce thème est en adéquation avec les objectifs du Projet de Gestion de la Fertilité des Sols (PAGRIS) de l’IFDC.
La conférence réunit également de nombreux chercheurs, principalement issus des universités. Etant à la fois une organisation de recherche et d’implémentation sur le terrain, IFDC a proposé un résumé d’un article intitulé « Évaluation de l’impact de l’approche d’autonomisation communautaire dans l’adoption des systèmes agroforestiers ». Cet article ayant été accepté, l’IFDC a été invité à participer à cette conférence. « Participer à ce type d’événements constitue une grande opportunité pour l’IFDC. Cela nous permet d’étendre notre réseau vers d’autres organisations et chercheurs du domaine ainsi que de partager nos expériences et potentiellement décrocher de nouveaux projets pour l’avenir », affirme M. Niyungeko. Il ajoute que l’AGRICO 2024 constitue une opportunité non seulement pour l’IFDC, mais aussi pour le Burundi, un pays confronté à de nombreux défis en matière de gestion des sols, de changement climatique et de pression démographique. C’est donc une occasion d’apprendre des solutions innovantes pour faire face à ces enjeux. « Lorsqu’on est seul, on a moins de solutions et on risque de rencontrer des problèmes difficiles à gérer à terme », souligne-t-il.
Qu’apportera l’IFDC à AGRICO 2024 ?
« Nous aurons l’occasion de partager notre publication et d’organiser des rencontres avec les partenaires de l’IFDC dans le domaine du développement rural », explique M. Niyungeko. L’IFDC, via son projet PAGRIS, œuvre dans la gestion des sols en travaillant avec les communautés pour les sensibiliser aux problèmes de l’érosion et les aider à y remédier. L’approche Plan Intégré du Paysan (PIP) a été mise en place par l’IFDC pour responsabiliser les agriculteurs dans la résolution de leurs propres problèmes. Ce qui la distingue des approches incitatives souvent utilisées au Burundi. Grâce à PIP, les paysans sont en mesure d’identifier leurs difficultés et de leur trouver des solutions. L’IFDC ne fait que soutenir leurs projets.
En outre, l’IFDC jouit d’une expertise en agroforesterie, une pratique qui associe la sylviculture à l’agriculture. Avec la déforestation due à la pression démographique, les effets sur le climat et les sols sont évidents. Cependant, l’adoption des systèmes agroforestiers par les agriculteurs demeure un défi. Grâce à l’approche PIP, l’IFDC a réussi à promouvoir cette pratique auprès des agriculteurs. En janvier 2024, une étude a comparé les bénéficiaires de l’approche PIP avec ceux qui n’y ont pas accès, affichant des résultats satisfaisants, notamment en termes d’adoption des systèmes agroforestiers. M. Niyungeko a souligné que l’IFDC partagera ces résultats lors de cette conférence.
AGRICO 2024 : un événement d’intérêt pour le Burundi
M. Niyungeko souhaite que les Burundais s’approprient les résultats de l’AGRICO 2024. Il espère que les exposés des autres organisations ou universités pourront enrichir les connaissances du Burundi en matière d’agriculture et de protection des sols.
« Cette conférence internationale a pour but de partager les expériences et les bonnes pratiques développées dans le monde entier en matière d’agriculture. C’est une opportunité pour le Burundi de tirer parti de ces connaissances », conclut-il.
De quoi parle l’article de l’IFDC qui sera présenté à l’AGRICO 2024 ?
L’article intitulé « Évaluation de l’impact de l’approche d’autonomisation communautaire dans l’adoption des systèmes agroforestiers » porte sur une étude menée au Burundi sur l’adoption des systèmes agroforestiers à travers une approche responsabilisante. Cinq systèmes agroforestiers ont été étudiés : les haies vives, les arbres disséminés dans les champs, les jardins de case, etc. L’étude compare l’adoption de ces systèmes entre les bénéficiaires de l’approche PIP de l’IFDC et ceux qui n’y ont pas accès. Les résultats montrent une adoption plus élevée des systèmes agroforestiers comme les haies vives et les jardins de case chez les bénéficiaires. Ce qui constitue un gain pour la protection des sols et l’utilisation des arbres à diverses fins.
Cette étude, réalisée dans la zone du projet, montre que les espèces diffusées ont été intégrées dans les exploitations agricoles par les bénéficiaires et les non-bénéficiaires à travers cinq systèmes agroforestiers : la haie anti-érosion, les arbres en bordure, les jardins de cases, l’association arbre-culture-plante pérenne et la micro-foresterie. Les résultats de l’étude montrent que l’approche d’autonomisation favorise l’adoption des espèces qui cohabitent bien avec les cultures annuelles tout en protégeant le sol contre l’érosion. En revanche, les espèces utilisées dans la micro-foresterie sont moins adoptées par les bénéficiaires du projet. Les systèmes les plus largement adoptés sont ceux priorisés par les concepts de l’approche PIP appliquée aux pentes et les objectifs des plans de sites des bénéficiaires du projet PAGRIS.
Le système agroforestier des jardins de case est aussi largement adopté par les bénéficiaires du projet que par les non-bénéficiaires. Cela reflète l’aspect d’intégration pris en compte par le concept de l’approche de plan intégré participatif. Avec l’intégration de cultures pérennes, d’arbres fruitiers, de cultures vivrières et d’arbres agroforestiers, les jardins de case offrent une diversification des usages de ces arbres agroforestiers. Pour les ménages vivant sur des pentes abruptes, les jardins de case représentent une grande opportunité pour gérer les eaux de toit, qui peuvent être dommageables en accélérant l’érosion.
L’adoption du système de haie vive agroforestière par les bénéficiaires est également importante en raison des avantages de gestion des sols, qui sont prioritaires dans les plans de site de nos bénéficiaires. Les espèces prioritaires sont celles qui peuvent stabiliser les pentes, comme les graminées (pennisetum dans la plupart des cas), les arbustes (leucena sp., calliandra sp.) et les arbres agroforestiers (grevillea sp dans la plupart des cas). Les multiples usages des espèces établies dans ce système expliquent leur large adoption par les bénéficiaires de l’IFDC.