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La limitation axiologique des idées, source de messages de haine

La liberté d’expression est le droit pour chaque individu de penser comme il veut et de pouvoir exprimer librement ses idées, par tous les moyens qu’il juge adéquat par exemple les médias ou les réseaux sociaux, dans de nombreux domaines : la politique, la morale, la religion et autres. Quand ce droit n’est pas respecté, le résultat peut être dangereux    

Dr Hélène Mpawenimana, chef du département de journalisme et de communication à l’Université du Burundi : «Ce qu’une personne n’a pas eu le droit d’exprimer en public, il l’exprime en cachette avec exagération».

N’importe qui dans une démocratie doit pouvoir s’exprimer en toute liberté. D’ailleurs l’article 19, de la déclaration universelle des droits de l’homme le souligne bien : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression. Ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

Quand l’expression est interdite, c’est là où elle devient véritablement dangereuse. Les opinions ne disparaissent pas en les interdisant. Au contraire, elles fleurissent dans une espèce de ressentiment qui devient au bout d’un certain moment extrêmement nocif.

La limitation axiologique des idées peut petit à petit inciter à l’utilisation des messages de la haine. Dr Hélène Mpawenimana, chef du département de journalisme et de communication à l’Université du Burundi indique que ce qu’une personne n’a pas eu le droit d’exprimer en public, il l’exprime en cachette avec exagération.

L’expression comme moyen de résoudre les conflits

La libéralisation peut donner lieu à un consensus sur un point qui, au départ, opposait les groupes ou les communautés par un conflit. Ce consensus peut donner lieu à une paix durable et cette paix durable peut donner lieu au développement durable. « C’est quand chacun donne son opinion sur un problème qui est à la base du développement durable et inclusif », explique Dr Mpawenimana.

On gagnerait beaucoup à introduire une liberté d’expression qui soit quelque part permissive pour avoir un retour sur ces opinions extrêmement nocives et pour mieux les traiter.

La limitation axiologique de l’expression peut résulter de plusieurs facteurs. L’une des causes de cette limitation axiologique est le manque d’estime pour soi et l’assurance de la sécurité.  « Dans certaines situations, il arrive que les personnes se privent le droit d’exprimer leurs avis en public par peur de décevoir leur coéquipier », explique Dr Mpawenimana.

Par manque d’assurance, par crainte des réactions ou par respect pour la hiérarchie, certaines personnes s’abstiennent de toute expression et préfèrent ne pas s’attirer les foudres.

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