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Lutte contre les « ligalas » : Une mesure qui ne fait pas l’unanimité dans l’opinion

Au cours du mois de février 2023, dans plusieurs provinces du Burundi se manifeste une propension des administratifs et de la police à lutter contre l’oisiveté. Les personnes qui se regroupent dans des « ligalas » sont réquisitionnées pour faire des travaux d’intérêt public. Un activiste de la société civile estime que cette solution n’est pas bonne, car elle met tout le monde dans un même panier. Ce qui n’est pas une bonne une idée.

 

L’exemple le plus récent s’est passé dans la province de Cibitoke. Lundi le 20 février 2023, en commune de Rugombo, une soixantaine de personnes ont été réquisitionnées pour aller faire les travaux d’intérêts public. Elles ont été conduites par force dans la commune de Buganda ou elles ont été contraintes de nettoyer les caniveaux de la route nationale numéro 5 (RN5) au niveau de Nyamitanga. La raison avancée par les administratifs est que ces personnes étaient concentrées dans des « ligalas ». Pratique que le gouvernement veut combattre partout dans le pays. Ce phénomène est d’une récurrence jamais égalée. Dans différentes provinces, des jeunes désœuvrés sont régulièrement arrêtés et forcés d’exercer des travaux d’intérêt public. Cela dans le but de lutter contre les « ligalas » et l’oisiveté. Les rafles ont été faites notamment dans la mairie de Bujumbura, dans les provinces de Rutana, Muramvya, Kirundo, etc.

Une mesure qui met tout le monde dans le même panier

Faustin Ndikumana, directeur national de l’Ong dénommée Parole et Action pour le Réveil des Consciences et le Changement des Mentalités (PARCEM) ne mâche pas les mots. Pour lui, cette mesure administrative de lutte contre les « ligalas » doit être prise avec prudence. Et nécessite un certain discernement. « Chaque individu qui n’est pas en train de travailler le matin, cela ne signifie pas forcément qu’il n’est pas embauché quelque part. Son travail est peut-être programmé dans l’après-midi ou pendant la nuit. Il y en a même parmi eux qui sont en congé, en repos médical, etc. », estime M. Ndikumana.

Quand on fait une rafle, poursuit-il, il y a risque de violer la dignité de la personne humaine. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Il vaut mieux plutôt écouter tout un chacun, car les personnes vivent et travaillent en mode différencié au lieu de les considérer en vrac comme des oisifs. Avant de prendre une mesure pareille, les dirigeants devraient y réfléchir à fond et consulter les experts en la matière. Sinon cette mesure sera sans effet. En plus, l’Etat devrait éclairer les villes et améliorer la sécurité pour que les gens travaillent 24h/24.

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