L’administration de la mairie de Bujumbura rappelle que le délai d’évacuer les animaux domestiques concernés comme le bétail, les porcs, les moutons et les chèvres a expiré lundi le 29 août 2022. Pour l’exécution de la mesure, l’administration de la commune Ntahangwa annonce qu’elle est en train de chercher une fourrière pour ces animaux afin d’être mis en vente publique
A notre passage dans l’après-midi de ce mardi 30 août 2022 dans la zone Cibitoke de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura, des traces des cordes qui attachaient les chèvres se remarquaient à la 7ème avenue. « La propriétaire de ces chèvres a déménagé vers Maramvya dans la commune Mutimbuzi, province de Bujumbura. Elle avait peur d’être expropriée de ses animaux domestiques », lâchaient les voisins.
A la quatrième avenue de la même zone, une chèvre avec ses petits qui était gardée par une femme broutait les herbes ayant poussé au bord de l’avenue.
A Carama, dans la cellule I, des bêlements et des grognements se font toujours attendre. Cela au moment où les propriétaires de ces bêtes ne cessent de les évacuer vers les communes de la province Bujumbura.
Les propriétaires des animaux domestiques avisés
« Par référence à la loi n°1/21 du 4 octobre 2018 en ses articles 11, 15, 23, 25 et 29 et par référence aux messages lesquels les administrateurs communaux ont demandé aux éleveurs d’évacuer les animaux domestiques en mairie de Bujumbura et aux délais y afférents, le Maire de la ville accorde un autre délai d’une semaine pour évacuer ces animaux », lit-on dans un communiqué du samedi 20 août 2022 de la Mairie de Bujumbura.
L’article 11 indique qu’il est interdit d’élever des ruminants en milieu urbain. L’article 15 annonce que l’élevage des porcs est interdit en milieu urbain. Cela au moment où l’article 23 signale qu’il est interdit dans la circonscription urbaine la divagation sur la voie publique et dans la propriété d’autrui des bovins, des ovins, des caprins, des porcins et de la volaille. L’article 25, à son tour, parle que l’administrateur communal, sur proposition de l’autorité vétérinaire, peut ordonner la mise en fourrière de tout animal en état de divagation dont le propriétaire n’est pas identifié ou dont le gardien refuse d’obtempérer à l’injonction de l’agent qualifié de ramener le bétail en son lieu de stationnement ou de circulation autorisé.
L’article 29 fait remarquer que les animaux mis en fourrière non réclamés dans un délai de huit jours peuvent être mis en vente publique par l’autorité ayant ordonné la mise en fourrière, suivant un avis de vente affiché le huitième jour au bureau de cette autorité.
La vente ne peut intervenir avant le dixième jour à compter de l’affichage.
Le délai d’exécution de cette mesure devrait commencer à être respecté à partir du lundi 29 août 2022.
Le non-respect de la mesure sera sanctionné conformément à la législation, selon toujours ce communiqué.
La commune Ntahangwa à la recherche d’une fourrière
Dans le but de faire respecter la loi, l’administration de la commune Ntahangwa avise qu’elle est à la recherche d’une place pour collecter ces bêtes (fourrière). Une fois collectées, celles-ci seront acheminées vers l’abattoir. L’argent généré par ces bêtes sera versé sur le compte de la Mairie de Bujumbura afin d’être affecté aux travaux de développement communautaire.
Jeudi le 16 août 2018, l’Assemblée Nationale du Burundi a voté à l’unanimité le projet de loi relatif à la stabulation permanente et à l’interdiction de la divagation des animaux domestiques et de la basse-cour au Burundi. La loi y relative est entrée en vigueur au mois d’octobre 2021.
La chasse aux animaux domestiques dans la capitale économique Bujumbura ne date pas d’aujourd’hui. En 2006, les éleveurs ont été intimés l’ordre d’évacuer des milliers de bétails alors qu’ils étaient accusés de causer des accidents de roulage et de dégrader l’environnement. En 2021, les éleveurs de porcs installés au bord de la rivière Ntahangwa ont été sommés de quitter les lieux. Ces animaux étaient décriés par l’administration municipale qui estimait qu’ils nuisaient à l’environnement et qu’ils polluaient la rivière Ntahangwa.