La représentation et les commerçants du marché de Ruvumera s’activent à transformer les échoppes en bois en celles métalliques. L’augmentation du risque d’incendie en est la principale motivation. Ils projettent dans l’avenir faire assurer les marchandises
Il est 9 heures le 8 janvier 2019. A notre passage au marché de Ruvumera, le bruit des scies métalliques et des postes à souder mêlé à celui des commerçants et des clients se fait entendre même à l’extérieur du marché. Avec des visages souriants, les manœuvres affirment trouver de l’emploi et, partant, la ration quotidienne suite à son nouveau visage. Cette situation semble être presque la même pour les vendeurs des peintures et des tôles métalliques. Ils se réjouissent que maintenant le marché soit prospère.
Léonidas Minani, commissaire du marché de Ruvumera : « Après la construction des échoppes en tôles métalliques, nous allons évoluer vers une étape de faire assurer les marchandises »
1 800 échoppes concernées
« Les travaux de transformation des échoppes en bois en échoppes métalliques ont débuté le 1er novembre 2018. 1 800 échoppes seront transformées de la sorte. Nous prévoyons terminer ce travail au mois d’août 2019 », indique Léonidas Minani, commissaire du marché de Ruvumera.
Selon lui, l’idée est venue des commerçants eux-mêmes. Ils ont demandé via une correspondance du 22 octobre 2018 de reconstruire métalliquement les échoppes au maire de la ville de Bujumbura. La réponse à leur demande a été favorable. Et M. Minani de renchérir : « Leur souhait est de diminuer les risques d’incendie de leurs biens ».
Le commissaire du marché de Ruvumera rassure que la transformation des échoppes n’est pas un fardeau pour les commerçants. Il annonce que jusqu’à maintenant, les statistiques montrent que le coût le plus élevé d’une échoppe est de 1 million 200 mille FBu. Le coût le moins cher d’une échoppe étant de 730 mille FBu.
« Par ailleurs, les commerçants continuent à payer les impôts et les taxes au même rythme qu’avant la période de transformation des échoppes », fait remarquer M.Minani avant d’ajouter que la contribution du marché de Ruvumera dans les caisses de la Mairie de Bujumbura varie de 40 millions à 45 millions de FBu par mois.
Vers l’assurance des marchandises
Léonidas Minani explique que cette transformation des échoppes est la base de l’assurance des marchandises. « On avait approché à maintes reprises les sociétés d’assurance pour faire assurer les marchandises. Celles-ci se sont montrées désintéressés. La seule raison qu’elles avançaient était le fait que les échoppes étaient construites en planches. Ces dernières ne les rassuraient pas en matière de sécurité », précise-t-il.
Après la transformation des échoppes, nous sommes confiants, continue M.Minani, que les sociétés d’assurance vont accepter nos doléances. «Et ce sera l’étape suivante», signale-t-il.
Elisabeth Ntakarutimana : « Les échoppes construites en planches ne nous tranquillisaient pas, car la sécurité n’était pas assurée »
Les commerçants satisfaits
Elisabeth Ntakarutimana, vendeuse de peintures mène son activité commerciale au marché de Ruvumera depuis bientôt 18 ans. Elle informe que le marché a commencé à fonctionner en pleine boue. En 2009, explique-t-elle, ledit marché a été modernisé. Mais, continue Mme Ntakarutimana, il restait beaucoup à faire : les échoppes étaient construites en planches. « Ce qui ne nous tranquillisait pas », témoigne-t-elle.
De plus, ajoute Mme Ntakarutimana, nous n’avons pas été chassé suite à cette transformation. « Voilà que nous continuons à vaquer à nos activités quotidiennes. D’ailleurs, les commerçants des articles qui ont un lien avec cette construction vendent plus », souligne-t-elle.
Bien que les transformations continuent, les activités dans le marché de Ruvumera modernisé ont commencé le 1er juin 2009.