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Médecine traditionnelle : Vers une réglementation effective du secteur

Pendant des millénaires, les malades à travers le monde ont été soignés à l’aide de médicaments à base de plantes et de matière animale transmis de génération en génération. Cependant, les autorités sanitaires ont un rôle important à jouer dans le contrôle de ces médicaments pour l’intérêt de la santé de la population

En Afrique et en Asie, 80% de la population continue à utiliser des médicaments traditionnels plutôt que les médicaments modernes pour les soins de santé primaires.

La médecine traditionnelle occupe une place très importante, dans le système de santé africain. Elle est beaucoup moins coûteuse que la médecine moderne et les tradi-praticiens se retrouvent jusque dans les zones reculées. Ce qui le fait que la population continue à y recourir régulièrement. Elle cohabite aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde avec la médecine moderne, qui s’appuie sur une recherche et une technicité très onéreuses.

Mme Joselyne Miburo, chef de service chargé de la promotion de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida : « … maintenant que les textes réglementaires existent, on compte donner une ligne de conduite à tous les intervenants dans le domaine ».

Bien qu’au Burundi les associations de tradi-praticiens soient agréées par le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida exige que désormais ces associations demandent un partenariat avec ledit ministère.

Quid de la médecine traditionnelle au Burundi

Avant, les tradi-praticiens travaillaient dans la clandestinité. Mais après que l’OMS ait reconnu la médecine traditionnelle, ce secteur s’est développé au Burundi. Le service de la promotion de la médecine traditionnelle existe depuis 2002 au ministère de la santé Publique et de la Lutte contre le Sida. C’est ainsi que le ministère de tutelle a sensibilisé les tradi-praticiens qui travaillaient dans la clandestinité à se regrouper dans des associations. Mme Joselyne Miburo, chef de service chargé de la promotion de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida répertorie ainsi plus de 10 associations actuellement.

Cependant, il se posait un grand problème de contrôle de ces tradi-praticiens parce qu’il manquait d’outils de travail, articule Mme Miburo. Depuis 2014, un décret présidentiel portant réglementation de la médecine traditionnelle et de l’art des tradi-praticiens vient enlever les barricades. Aussi les ordonnances de mise en œuvre ont-elles de ce décret ont été mises en place à la fin de l’année 2018.

Une réglementation confuse

Les tradipraticiens, une nouvelle réglementation. Chaque pays dispose d’une sorte d’autorité nationale dans le domaine des médicaments, responsable de l’administration et de la gestion des médicaments modernes et de l’élaboration des politiques dans le domaine des médicaments.

Le problème avec la médecine traditionnelle est que souvent sa conception varie en fonction des personnes. La même plante médicinale peut être classée comme aliment, complément alimentaire ou plante médicinale, en fonction de l’endroit où on se trouve.

Une enquête menée en 2005 auprès des pays membres de l’OMS a conclu qu’entre 84 et 90 pays (environ 60%) n’ont pas de politique nationale, de lois ou règlements dans le domaine de la médecine traditionnelle (bien que plus de la moitié des pays concernés se proposent de les élaborer). Ce sont souvent les pays où les médicaments traditionnels sont les plus utilisés.

Adieu le désordre dans le secteur

Ça fait un temps que dans les rues de Bujumbura surtout aux alentours de l’ex marché central, on croise des gens faisant la publicité des produits curatifs selon eux. L’on pourrait se demander si le ministère concerné, est au courant de cela. Sur ce, Mme Miburo s’explique : « on ne pouvait pas arrêter ces gens alors qu’on ne disposait pas d’outil de travail, de règlement bien précis avec des sanctions à l’appui. Mais maintenant que les textes réglementaires existent, on compte donner une ligne de conduite à tous les intervenants dans le domaine ».

Dans une note adressée aux médias le 17 janvier 2019, le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a informé que les publicités ou mentions portant sur les propriétés thérapeutiques des médicaments traditionnels ne peuvent se faire que sur l’autorisation de ce ministère après vérification par les techniciens concernés. Il semble que le ministère a pris les choses en main. Les personnes qui font recours à cette médecine pourront enfin se tranquilliser.

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