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Mettre des autocollants sur les bus assurant le transport interurbain : Une mesure qui ne fait pas l’unanimité

La mesure prise par la mairie de Bujumbura à la mi-septembre 2024 visant à placarder des autocollants sur les bus assurant le transport interurbain pour indiquer leurs couloirs commence à être appliquée. Chaque propriétaire de bus doit payer 40 000 BIF pour obtenir deux autocollants. Pour certains citadins de Bujumbura, cette mesure vient à point nommé, mais elle n’est pas la meilleure. Leur principale préoccupation est d’avoir un plus grand nombre de bus disponibles afin de faciliter le transport des biens et des personnes.

Les bus commencent à arborer des autocollants indiquant leurs couloirs.

Les bus circulant dans la ville de Bujumbura sont désormais obligés de porter des autocollants indiquant leurs lignes ou couloirs. Cette mesure est mise est d’application depuis le 30 septembre 2024. Actuellement, certains bus arborent déjà les autocollants mentionnant leurs lignes. Chaque propriétaire de bus doit payer 40 000 BIF pour l’installation de deux autocollants, à l’avant et à l’arrière de son véhicule. Cependant, ces autocollants ne sont disponibles qu’au bureau de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU). Cette décision a été prise par la mairie de Bujumbura en collaboration avec l’ATRABU le 18 septembre 2024.

Les convoyeurs de bus interrogés par Burundi Eco ne partagent pas tous le même avis sur cette mesure. Certains estiment qu’il faut tout simplement respecter les décisions des autorités sans trop y réfléchir, tandis que d’autres pensent que cette décision perturbera le transport en commun dans la ville de Bujumbura. Comment ? J.N., un convoyeur de bus, explique que l’ajout d’autocollants obligera les conducteurs à stationner leurs véhicules dans un parking spécifique, sans possibilité de changer de ligne. Par exemple, si un bus dessert la ligne « Ville-Kamenge-Kinama », son conducteur sera contraint de respecter strictement cette ligne malgré lui.

La priorité : augmenter le parc de bus disponibles

Pour les passagers, cette mesure a été globalement bien accueillie. Pourquoi ? Parce qu’elle facilite l’identification et l’orientation des bus nécessaires pour se déplacer. Toutefois, certains d’entre eux estiment que cette mesure ne répond pas aux véritables besoins des « Bujumburois ». Ils rappellent qu’une mesure similaire avait été prise il y a environ cinq ans, sans grand succès. « Pour les habitants de Bujumbura, le véritable problème n’est pas l’ajout d’autocollants sur les bus. Ce qui les préoccupe, c’est la disponibilité d’un plus grand nombre de bus pour éviter de faire la queue dans les parkings », estime Jean Marie Nduwimana, un habitant de Bujumbura. Il ajoute que cette mesure est inopportune en période de pénurie de carburant lorsque les bus sont déjà rares. Par contre, M. Nduwimana pense que cette initiative représente un « big deal » pour des entreprises produisant ou vendant ces autocollants, car les véhicules concernés sont estimés autour de 1000.

Cette mesure a été prise à la mi-septembre 2024 lors d’une réunion entre les autorités municipales et les représentants des transporteurs. Chaque bus doit désormais disposer d’une ligne ou d’un couloir bien identifié, visible grâce à un autocollant pour mieux orienter les passagers. En outre, tous les bus opérant à Bujumbura (à l’exception de ceux de la compagnie publique OTRACO) devaient être enregistrés à l’ATRABU avant le 25 septembre 2024. Tout gestionnaire de bus qui ne respectera pas à ces injonctions risque diverses sanctions, y compris la suspension de l’approvisionnement en carburant.

Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’ATRABU, a indiqué lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 26 septembre 2024 que cette mesure est salutaire. Pourquoi ? Parce qu’elle contribuera à réduire le désordre qui règne dans le secteur du transport en commun. Certains conducteurs ne respectent pas les injonctions émises par l’administration. Par exemple, ils augmentent le prix du billet de transport à leur guise, ils n’atteignent pas la destination prévue, ils vendent leur carburant au marché noir ou changent de parking à leur guise. Ces pratiques déstabilisent le système de transport en commun et pénalisent particulièrement les passagers, qui se retrouvent sur de longues files d’attente dans les parkings.

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