Les projets de construction sont prometteurs. Près d’une dizaine de barrages hydroélectriques sont en cours de construction ça et là à travers le pays. Nous citerons à titre d’exemple les barrages hydroélectriques construits sur les rivières Jiji et Mulembwe, la Ruzibazi et Kaburantwa. Ces barrages permettront sans doute de réduire le déficit énergétique pour combler les besoins des ménages en énergie étant donné qu’il faut au moins 120 MW pour satisfaire les besoins énergétiques des ménages urbains. Cependant, ce déficit pourrait s’alourdir d’autant plus que les villes et les centres urbains sont en perpétuelle expansion. Parallèlement, les besoins énergétiques augmentent car il y a plus de ménages à connecter au réseau électrique, surtout dans les agglomérations.
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Qu’à cela ne tienne, l’électricité est le moteur de développement d’un pays. A côté de l’éclairage au niveau des ménages, l’énergie électrique est indispensable pour le fonctionnement des appareils électroménagers. Elle est une condition sine qua non pour promouvoir le secteur industriel. Elle permet aux industriels de fonctionner à plein régime pour atteindre la production maximale. On ne peut pas ignorer le fait que les industriels n’ont pas actuellement assez des ressources énergétiques pour faire tourner leurs usines. D’ici 2021, le pays aura près de 70 MW supplémentaires de son offre électrique, selon les projections du ministère en charge de l’énergie. En réalité, les barrages hydroélectriques mettront un terme aux délestages. Pour avoir une idée, les études montrent qu’il faut environ 75 MW pour exploiter le nickel de Musongati. Toutefois les barrages hydroélectriques auront des retombées économiques significatives. Chaque mois, la Regideso débourse 6 milliards de FBu pour payer la société Interpetrol. L’hydroélectricité permettra d’économiser autour de 72 milliards de FBu chaque année, une somme qui peut être réaffectée à d’autres secteurs.
Il importe de signaler que les projets de construction de nouveaux barrages hydroélectriques ne datent pas d’aujourd’hui. Les projections de la Banque Africaine de Développement dans son Plan d’action pour les infrastructures au Burundi paru en 2009 priorisaient trois barrages. Les centrales de Kaganuzi (5 MW), Mpanda (10,4 MW) et Kabu 16 (20 MW) qui devraient entrer en service entre 2011 et 2013. Une lueur d’espoir de résorber le déficit énergétique se profile à l’horizon, mais il reste encore du pain sur la planche. Encore faudra-t-il réhabiliter les réseaux de transport et de distribution d’électricité pour réduire les pertes dans le réseau estimées à 25% de l’offre.