Le moyen de tirer profit des minerais contenant le sol est de mettre en place une usine de transformation et exporter le produit finit. Cela ressort de l’émission publique animée par les ministres le 28 juin à Makamba au Sud-Est du pays. En même temps, SWISSAD publie que l’or est proie à la fraude en Afrique et que d’énormes quantités d’or sont exportées d’Afrique en contrebande
Pour tirer pleinement profit du secteur minier, la mise en place d’une entreprise de transformation des minerais est une condition sine qua none. Ce qui permettra d’exporter le produit finit
Ibrahim Uwizeye, ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines reconnait qu’une nouvelle loi portant sur le Code minier a été promulguée. C’était au mois d’août en 2023.
Toutefois, il affirme qu’avant sa mise en application, des textes d’accompagnement sont en train d’être préparés. Egalement, précise-t-il, les conventions entre plus de cinq sociétés minières et le gouvernement ayant été suspendues pour faute de déséquilibre en 2021 doivent être revisitées. Cela afin d’élaborer des contrats gagnant-gagnant.
Abondant dans le même sens, Gervais Ndirakobuca, Premier Ministre de la République du Burundi confirme que pour tirer pleinement profit du secteur minier, la mise en place d’une entreprise de transformation des minerais est une condition sine qua none. Ce qui permettra d’exporter le produit finit. La nécessité de l’énergie suffisante n’a pas été évoqué.
Le métal jaune, un appât pour la contrebande
SWISSAID, une fondation suisse libre de toute appartenance politique ou confessionnelle engagé en faveur de la transparence dans la gestion des matières premières, la responsabilité des entreprises, le respect de la souveraineté alimentaire, l’égalité entre les genres, la protection du climat et l’agroécologie publie un rapport sur le trafic de l’or.
D’après ce rapport, nombreux problèmes ont été soulevé notamment, que d’énormes quantités d’or sont exportées d’Afrique en contrebande, les contrôles à la douane et sur les sites de production sont insuffisants.
« Plus de 435 tonnes d’or ont été exportées en contrebande du continent africain en 2022. Ce qui représente plus d’une tonne par jour. Au prix de l’or le 1er mai 2024, cela correspond à une valeur de 30,7 milliards USD », lit-on dans le rapport.
La quantité importante de cet or a été importé aux Emirats Arabes Unis (EAU) avant d’être réexporté vers d’autres pays.
En 2022, signale le rapport, 66,5%, soit 405 tonnes de l’or importé aux EAU en provenance d’Afrique a été exporté en contrebande des pays africains.
Entre 2012 et 2022, 2 569 tonnes d’or africain importé aux EAU n’ont pas été déclarées à l’exportation dans les pays africains. Au prix moyen de l’or sur ces onze années, cela correspond à une valeur totale de 115,3 milliards USD.
SWISSAID informe que douze pays africains sont impliqués dans la contrebande de plus de 20 tonnes d’or par année. La contrebande d’or la plus importante concerne le Mali, le Ghana et le Zimbabwe.
Les EAU, la Suisse et l’Inde ont été les trois principaux pays importateurs d’or en provenance d’Afrique entre 2012 et 2022. En 2022, près de 80% de l’or africain importé à l’étranger l’a été dans ces trois pays, dont plus de 47% aux EAU.
Une production en plein essor
Le rapport de SUISSAID annonce que la production d’or industrielle ou semi-industrielle annuelle en Afrique a augmenté au cours de la dernière décennie.
Elle est passée de 422,6 tonnes en 2012 à 506 tonnes en 2022. Ce qui représente une augmentation de plus de 80 tonnes.
Pour l’année 2022, la valeur commerciale totale de l’or industriel produit a atteint 28,3 milliards USD.
Sur l’ensemble de la période 2012 à 2022, quelque 5 332 tonnes d’or ont été extraites de manière industrielle du sous-sol africain, pour une valeur correspondante de 242 milliards USD. Au cours de cette période, plus de 125 mines d’or ont été exploitées de manière industrielle en Afrique.
Les compagnies minières canadiennes, sud-africaines et australiennes sont les plus présentes dans ce secteur.