Le bras de fer persiste entre la Brarudi, géant de la bière et le ministère en charge de l’industrie. Tout commence avec la sortie médiatique du ministre en charge du commerce et de l’industrie en date du 4 octobre 2019. Il a accusé la Brasserie et Limonaderies du Burundi de produire des boissons de qualité douteuse. Peu de temps après la déclaration, les internautes se sont emparés de la situation. La Brarudi était sous le feu des critiques pour la qualité de ses produits. Certains affirmaient que la bière produite par la Brarudi n’a plus de goût. Elle est trop sucrée ce qui présage une fermentation incomplète, selon les consommateurs. Pourtant, les réactions des consommateurs n’impliquent pas nécessairement la dégradation de la qualité des produits. Les internautes s’en sont pris au géant de la bière qui le taxaient de tous les maux. C’est en début d’après-midir que la Brarudi répond aux allégations du ministre de tutelle. Elle publie un bref communiqué de presse pour rassurer sur l’authenticité de ces produits. Elle réaffirme que ses produits sont conformes aux normes nationales et internationales.
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Les milieux bien informés estiment que le ministre s’est tiré une balle dans le pied. En tant que membre du gouvernement, il ne devrait pas remettre en cause la qualité des produits d’une société dans laquelle l’Etat est actionnaire. Le mieux serait d’échanger pour dégager des solutions à ces problèmes. Ou tout simplement c’est une astuce pour détourner l’attention du public au vrai problème, à savoir la pénurie des devises. En tout la Brarudi n’en est pas épargné. Les matières premières qui servent de la fabrication de la bière, ne font pas partie de la liste des produits dits stratégiques. La morosité économique n’épargne aucune entreprise ? C’est là où on devrait focaliser plus d’attention. De l’autre côté, nous saluons l’attitude du ministre qui a eu le courage d’émettre des critiques envers le premier contribuable au fisc. Cette initiative de dénoncer les lacunes devrait servir de modèle à ses pairs pour renforcer la culture de transparence.
Les usagers des réseaux sociaux se sont arrogés le droit d’être des biérologues confirmés pour distinguer le vrai du faux. Le seul organe qui devrait départager les uns des autres c’es le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité (BBN). Il a dans ses prérogatives le contrôle de la qualité des produits. Cependant, la barre est trop haute pour cet organe de certification qui n’en est pas un du moins pour le moment. Le BBN n’a pas encore reçu d’accréditation. Cela implique que ses analyses restent sans effets, car les résultats ne seront pas reconnus à l’échelle internationale voire régionale. De toutes les façons, en cette période où il y a une pénurie de certaines boissons, la priorité est d’avoir ces produits. Sinon personne ne peut prouver la véracité de la dégradation ou non de la qualité des produits Brarudi.