Le Burundi et la Tanzanie ont lancé l’appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’une mission de contrôle du tronçon Uvinza-Musongati-Gitega le 30 mars 2022. Cela sera suivie par le recrutement des sociétés qui s’occuperont de sa construction, selon le Secrétariat Exécutif du Corridor Central qui en assure la coordination et la facilitation. Les déclarants estiment que le chemin de fer aura une valeur ajoutée pour booster l’économie du Burundi, un pays enclavé
Le Burundi et la Tanzanie viennent de franchir une autre étape dans la mise en œuvre du projet de construction du chemin de fer à écartement standard reliant la Tanzanie, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC).
Selon Capitaine Dieudonné Dukundane, Secrétaire Exécutif du Corridor Central, une organisation régionale qui assure la coordination et la facilitation de ce projet, le 30 mars 2022, le Burundi et la Tanzanie ont lancé un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’une mission de contrôle du tronçon Uvinza-Musongati-Gitega, via Tanzania Railways Corporation (TRC), une société tanzanienne des chemins de fer. La date limite pour le dépôt des offres relatives à cette manifestation d’intérêt est le 22 avril 2022.
« C’est une étape importante qui sera suivie par le recrutement des sociétés qui s’occuperont de la construction du chemin de fer », précise Capitaine Dukundane.
Le chemin de fer, une facilité pour accéder directement au port de Dar-es-Salaam
Dans une réunion du Comité Consultatif des Parties Prenantes (STACON) des usagers du Corridor Central qui a eu lieu du 31 mars 2022 au 1er avril 2022, le Secrétariat Exécutif du Corridor Central a indiqué que les investissements des pays membres du Corridor Central à savoir le Burundi, la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie dans les infrastructures ferroviaires, portuaires et routières n’ont cessé d’augmenter sur les 3 à 5 dernières années. Cela malgré l’impact des effets liés à la Covid-19. Ces investissements sont estimés à 15 milliards USD. Le budget des projections dans le même sens est évalué à 40 millions USD sur les cinq ans.
Philippe Ndikumana, président de l’Association Burundaise des Agences en Douanes et Transitaires (ABADT) et vice-président du STACON témoigne que le chemin de fer est la meilleure voie pour accéder directement au port de Dar-es-Salaam. Cela est intéressant pour un pays comme le Burundi qui est enclavé et dont plus de 90% des importations passent par ce port. Celui-ci n’est pas lié directement au Burundi par un chemin de fer.
« Une bonne logistique doit maîtriser le coût et les délais. Le chemin de fer est un bon outil pour les maîtriser et faciliter les transactions internationales des marchandises. Il est un bon moyen de transport pour le Burundi. Il est rapide, moins cher, très facile à gérer », fait-il remarquer.
M.Ndikumana se réjouit que du côté de la Tanzanie les travaux de construction des linéaires où va se connecter le Burundi vont bon train. Il estime qu’au niveau de la planification, le chemin de fer sera construit au Burundi après avoir terminé sa construction du côté tanzanien.
Et de renchérir : « Pour les déclarants, les marchandises arriveront rapidement à destination et seront visitées aux endroits appropriés, soit aux quais de déchargement ». Ce qui augmentera leurs revenus et, partant, améliorera leurs conditions de vie.