Le niveau des eaux du lac Tanganyika qui est monté jusqu’à 776,45 m en avril 2021 et l’eau qui a débordé au niveau de l’embouchure de la rivière Rusizi a causé des inondations des infrastructures sur le littoral du lac Tanganyika. Elle a occasionné également le déplacement de plus de 22 000 personnes en avril et mai 2021 selon le bulletin humanitaire de septembre 2021 d’OCHA. Ce phénomène qui avait affecté beaucoup de personnes en 2020 pourrait retourner en 2022 malgré des projets d’initiatives comme l’a constaté Burundi Eco dans le reportage du 28 septembre 2021 à l’approche de la saison pluviale
Les utilisateurs des lieux de loisirs sur le littoral du lac Tanganyika sont toujours sous le choc des inondations causées par la montée des eaux du lac Tanganyika lors de la saison pluvieuse dernière.
A notre arrivée à Nyabugete Beach à 10 heures 30 minutes le 28 septembre 2021, un employé de Nyabugete Beach ramassait des résidus des débris végétaux et ceux en plastique vomis par les crues des vagues des eaux du lac Tanganyika. Une digue en dur construit au bord cette plage, la protégeant en partie, laisse un bon souvenir du gazon disparu, car on y a versait du sable pour essayer d’élever le niveau du littoral. Cela au moment où des balançoires et des restes de quelques constructions sont toujours sous l’eau. Le niveau de l’eau n’a baissé que de quelques mètres, fait remarquer les habitants de Nyabugete II. Cela malgré que ce soit pendant la saison sèche.
Les eaux du lac Tanganyika ont reculé. Celui-ci ne décolère pas. Gare aux infrastructures en conquête du littoral du lac Tanganyika.
Une situation identique à l’hôtel Safari Gate
A 11 heures à l’hôtel Safari Gate, des clients savouraient les services de l’hôtel. Devant eux à quelques mètres, une digue formée par des sacs remplis de sable bloque le débordement des eaux du lac Tanganyika dans les 4 paillotes et les 5 tentes y installer.
Une femme de service se rappelle du calvaire vécu. Au mois de mai et juin, toutes ces paillottes et tentes étaient débordées d’eau. Maintenant, l’eau a reculé. Par ailleurs, explique-t-elle, on avait installé une tente à l’entrée pour accueillir les clients. En face, se rappelle-t-elle, au restaurent-bar Zion Beach, les supports des infrastructures étaient submergés. Pour le moment, ces supports sont visibles.
Au cercle de la paix de Bujumbura (ex-cercle nautique), les eaux du lac Tanganyika débordant dans les roseaux qui le jonchent capte la vue.
Entre la station de pompage (SP1) de la Regideso et la plage Safi Beach, de grosses pierres sont entassées pour protéger les infrastructures contre les vagues du lac Tanganyika. C’était dans l’espoir de ralentir l’affouillement horizontal qui risquerait de faire écrouler le boulevard du Japon et d’autres infrastructures riveraines à long terme. Les infrastructures portuaires étaient dans le même temps menacées.
Pour minimiser les dégâts pouvant être causés par les eaux entrant sous ces infrastructures, Hon. Immaculée Ndabaneze, ex-ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme avait déclaré au mois d’avril qu’une somme d’environ 2 milliards de FBu était nécessaire. Cela pour faire les travaux d’urgence.
Des menaces pénibles
« Lorsque je me souviens de l’ambiance qui régnait avant les inondations, la nostalgie de savourer les moments délicieux renait immédiatement dans mon esprit », déplore Dany Mugabonihera, habitant le quartier Asiatique.
Le Code de l’eau promulguée en 2012 n’autorise pas les activités anthropiques à moins de 150 mètres. Cela à partir de la rive du lac Tanganyika.
Le bulletin de septembre d’OCHA attribue les fortes pluies aux phénomènes globaux d’el niño conjugués aux spécificités locales. Ceux-ci ont gonflé le lit du lac Tanganyika. La rivière de la Lukuga (côté RDC) qui est son exutoire ainsi que l’évaporation de surface n’ont pas contenu le flux.
Le bulletin signale que les années 2020 et 2021 ont été pénibles pour les populations vivant sur le littoral du lac Tanganyika et au niveau de l’embouchure de la rivière Rusizi. Cela suite à la la montée des eaux du lac qui a provoqué des inondations sans précédent. « Plus de 22 000 personnes ont dû quitter leurs maisons en raison des inondations en avril et mai 2021. Certaines de ces personnes avaient déjà été touchées par le même phénomène en 2020 », lit-on dans le bulletin.
Celui-ci annonce enfin que lors du 59ème forum sur l’évolution probable du climat dans la corne de l’Afrique (Greater Horn of Africa Climate Outlook Forum) organisé le 26 août 2021, les experts météorologiques de la région ont fait remarquer que les conditions climatiques dans les pays de l’Afrique de l’Est, dont le Burundi, risquent d’être moins pluvieuses que la normale entre octobre et décembre 2021.