La gestion des eaux usées qui proviennent des ménages de certains quartiers de la ville de Bujumbura laisse à désirer. Cette situation contribue à la détérioration de l’environnement. L’insalubrité y règne en maître. Mettre en place des égouts destinés à leur gestion à l’intérieur des parcelles est une nécessité
Nous sommes à la 6ème avenue du quartier Mutakura. Des tuyaux ou tout simplement de petits conduits d’eau déversent les eaux usées dans le caniveau. La même situation s’observe dans tout le quartier. Après avoir servi dans la lessive et la vaisselle, les eaux usées se déversent dans les caniveaux et pourquoi pas dans les routes. Elles y stagnent pendant un certain temps, car les caniveaux ne sont pas aménagés. Selon notre constat, ces eaux créent l’insalubrité. Les eaux usées sont mélangées avec les reliquats des aliments. Après un certain moment, ces eaux usées dégagent une odeur nauséabonde. Selon les habitants de ce quartier, la situation est devenue intenable. Cela est nuisible à la santé humaine. De plus, ils indiquent que cette situation contribue beaucoup à la dégradation de l’environnement.
La gestion des eaux usées qui proviennent des ménages pose problème dans certains quartiers de la municipalité de Bujumbura.
La gestion des eaux usées reléguées aux oubliettes
Le pire est que ce calvaire s’observe également dans les autres quartiers populaires comme Nyakabiga, Kinama, Buyenzi, Cibitoke, etc. Et d’ajouter que même certains propriétaires des parcelles dans les quartiers comme Kinanira n’ont pas pensé à la gestion des eaux usées qui proviennent des ménages. Dans certaines parcelles visitées, les eaux usées ne parviennent même pas à se déverser dans les caniveaux. Elles se déversent directement dans les routes. Ce qui met à mal l’hygiène et l’assainissement. Les habitants de ces quartiers font savoir que la gestion des eaux usées est problématique.
Selon Michel Kana, habitant la commune Muha, cette situation est liée à la politique d’aménagement du territoire. La plupart des gens construisent des maisons pêle-mêle sans tenir compte de la gestion des eaux usées. Selon lui, on devrait mettre en place des égouts à l’intérieur des parcelles destinés a canaliser les eaux usées. Et d’ajouter que l’administration devrait s’impliquer dans la gestion de ces eaux.
Les élus locaux ne nient pas les faits
Les chefs de quartiers qui se sont entretenus avec Burundi Eco affirment que la problématique de la gestion des eaux usées est une réalité dans leurs quartiers respectifs. Ils indiquent qu’il n’y a pas de normes auxquelles les gens doivent se baser pour construire les maisons. Chacun le fait comme il l’entend selon les moyens financiers dont il dispose. Ils indiquent qu’ils vont désormais s’impliquer dans la sensibilisation de la population pour inverser la tendance. «La situation ne devrait pas rester ainsi. Nous devons apporter une main visible pour amener les acquéreurs des parcelles à bien gérer les eaux usées qui proviennent des ménages», fait remarquer un des chefs de quartiers élu dans la circonscription de la commune Ntahangwa. Dans les réunions qu’ils organisent à l’endroit de la population, ils font savoir qu’ils vont évoquer le volet de la gestion des eaux usées, car ils sont conscients que la mauvaise gestion des eaux usées est à l’origine de la dégradation de l’environnement. De plus, l’insalubrité repart en hausse. Par conséquent, les maladies des mains sales se taillent la part du lion.
Notons que ces derniers jours Jean Claude Ntahimpereye, chef du département technique à la mairie de Bujumbura explique que depuis 2014, la Marie ne s’occupe pas de l’octroi de l’autorisation de bâtir. Selon lui, cette autorisation permettait à la mairie de vérifier si ceux qui construisent leurs maisons dans les quartiers le font conformément aux documents présentés pour obtenir l’autorisation de bâtir. On vérifiait comment il va faire l’évacuation des eaux usées qui proviennent des ménages.