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Municipalité de Bujumbura : A quand une nouvelle décharge publique ?

L’administration commence à s’impliquer dans la gestion des déchets ménagers. La commune urbaine de Mukaza a pris le devant. Elle s’est engagée à mettre en place des poubelles dans les lieux publics pour mettre fin à l’insalubrité. Elle demande aux responsables des ménages de mettre en place ces dispositifs pour combattre l’insalubrité qui règne en maître en mairie de Bujumbura. Des contrats liant les ménages et la société de collecte des déchets BCCO seront élaborés pour éviter qu’il y en ait qui ne paient pas. On attend que la mairie se prononce sur la mise en place d’une nouvelle décharge publique. On soupçonne celle de Rukoko en attendant que celle de Muzinda soit aménagée

La commune urbaine de Mukaza en mairie de Bujumbura en collaboration avec la société de collecte des déchets BCCO  s’implique désormais dans la lutte contre l’insalubrité, a indiqué  Rénovât Sindayihebura, l’administrateur de cette commune jeudi le 8 octobre 2020. Cette commune a commencé à installer des poubelles dans les places publiques. «On était habitué à jeter les dechets n’importe où et surtout les emballages plastiques», s’inquiète ce responsable communal.

Les poubelles dans les ménages, une obligation dans la commune Mukaza

Désormais, Sindayihebura demande à ses administrés de jeter les déchets dans ces poubelles pour protéger l’environnement et lutter contre l’insalubrité qui règne en maître dans la mairie de Bujumbura. Pour les récalcitrants, des sanctions sévères sont prévues. De plus, chaque propriétaire d’une parcelle est sommé de mettre en place une poubelle destinée aux déchets qui proviennent des ménages qui occupent sa parcelle. Selon lui, on va établir des contrats qui lient les responsables des ménages et la société qui va collecter les déchets pour éviter qu’il y ait un problème de non paiement. On a entendu qu’il y a des lamentations de la part des sociétés de collecte des déchets qui indiquent que certains ménages ne les paient pas. Par conséquent, ces sociétés éprouvent des difficultés financières pour continuer à travailler.

Chaque propriétaire d’une parcelle est sommé de mettre en place une poubelle destinée aux déchets qui proviennent des ménages.

Selon Eric Nsabumukiza, chargé du service commercial et du marketing dans la société BCCO, c’est la raison pour laquelle celles qui paient bien ont été victimes de cette situation.  «Il est arrivé des cas où on a échoué à accomplir notre mission», renchérit-il.

Manque d’une décharge publique, un autre défi majeur

Selon toujours Nsabumukiza, un autre défi majeur auquel les sociétés de collecte des déchets sont confrontées est le manque d’une décharge publique. Jusqu’aujourd’hui, les déchets ménagers qui proviennent de la capitale économique sont jetées dans la décharge publique de Mubone.  Selon lui, cet espace est actuellement saturé. C’est pour cette raison que la plupart des sociétés de collecte des déchets ne sont pas actuellement opérationnelles. Par conséquent, les ménages s’arrangent et jettent tantôt les déchets dans les caniveaux,  tantôt dans des endroits inoccupés. Ce qui augmente le nombre de dépotoirs sauvages.  Nsabumukiza a l’espoir que la mairie de Bujumbura va les aider à mettre en place une autre décharge publique à Rukoko en attendant que celle de Muzinda soit aménagée. Il précise qu’on l’a déjà informé sur cette problématique.

Que disent les ménages ?

Les habitants se réjouissent de cette mesure. Selon Mme Christine Nineza, domiciliée à Nyakabiga, il y a trois ans, la mairie de Bujumbura avait autorisé les coopératives et les associations à épauler les Services Techniques Municipaux (SETEMU) dans  la collecte des déchets ménagers moyennant le paiement d’une somme de 10.000 FBu par mois et par ménage. Cependant, malgré la mise en place de ces coopératives, les immondices sont toujours légion. Certaines associations et coopératives chargées de collecter les déchets ménagers n’arrivent pas à honorer leur engagement. La quantité de déchets produits par la population de la capitale économique dépasse de loin la capacité d’accueil des dépotoirs existants. Dans différents endroits de la municipalité de Bujumbura, les poubelles sont débordées. Un simple passage permet de constater une certaine défaillance dans l’organisation des travaux en rapport avec la propreté de la ville. Parfois, les milieux environnants regorgent d’immondices. Avec l’implication de l’administration, Nineza pense qu’on va gagner le pari. Sinon, elle affirme qu’on n’a pas d’argent à jeter en payant des sociétés de collecte des déchets qui ne sont pas à l’œuvre. Elle fait savoir que ces sociétés pouvaient passer tout un mois sans venir collecter les déchets. Raison pour laquelle certains chefs de ménages ont jugé bon de ne pas les payer.

Notons que l’insalubrité est casse-tête dans la municipalité de Bujumbura. En traversant certains des quartiers de la capitale économique du Burundi, l’observateur est frappé par la vue des sacs remplis de déchets plaqués contre les murs ou disposés pêle-mêle  devant les ménages. De même, les déchets provenant des caniveaux longeant les rues constituent des immondices où sable, sachets en plastique et déchets ménagers issus de la cuisine se retrouvent. Ce qui gêne particulièrement les habitants des quartiers de la Mairie et les passants en particulier. Sous la pression de la puanteur envahissante, certaines familles font appel à de simples ramasseurs de déchets pour s’en défaire. Ceci ne va pas sans conséquences. Ces ramasseurs de déchets seraient les créateurs des montagnes d’immondices improvisées qu’on trouve dans les milieux environnants des quartiers ou tout au long des avenues. Les conséquences, du moins négatives, liées à la non évacuation des déchets peuvent revêtir plusieurs formes, y compris la pollution du lac Tanganyika avec tous les dommages environnementaux que cela implique.

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