un crocodile dans de l’eau brune
La faim sévit dans les animaux élevés au musée vivant de Bujumbura. L’approvisionnement en proie de ces animaux dépendait largement des frais d’entrée des visiteurs. Aujourd’hui, certains animaux sont morts et ne sont pas remplacés.
Différents animaux élevés au musée national de Bujumbura ne vivent pas dans de bonnes conditions. Tous sont isolés l’un à l’autre. On y trouve deux types de crocodiles. Ceux du Nil et ceux à museau long. Malgré les robinets installés tous près des espaces aquatiques aménagés pour l’hébergement de ces crocodiles, ils vivent dans de l’eau brune ce qui démontre que le vidange en vue du remplacement de ces eaux n’est pas régulier. Ces animaux ne sont pas épargnés de la faim. Leur approvisionnement en nourriture est subordonné à des frais de droit d’entrée payé par les visiteurs, nous fait savoir Jean Marie Ntahomvukiye, guide touristique dans ce musée.
Deux chimpanzés, un mâle et une femelle vivent ensemble. Ils se bousculent et se mouvementent aussitôt vus des visiteurs. M. Ntahomvukiye indique que la présence des visiteurs dans cet espace est synonyme de danger pour les animaux. Selon lui, ils deviennent stressés à s’apprêtent à l’auto-défense en cas de besoin. Il ajoute que les animaux en captivité ne mangent que quand ils veulent et selon leur préférence. Ils sont obligés de manger ce qui leur est servi. Et cela sans horaire parce que la proie n’est pas toujours disponible. L’isolement entraine également que ces animaux ne se reproduisent pas. A l’origine, l’obstruction au contact avec leurs partenaires. Cette situation cognitive provoque la diminution de l’espérance de vie des animaux. D’où ils meurent prématurément.
Des serpents d’espèces variés sont aussi élevés au musée national de Bujumbura. Néanmoins, certaines cages sont vides. M. Ntahomvukiye précise que certains serpents meurent de maladies. Il rassure que la valeur des soins sont supérieurs par rapport aux prix même du serpent bénéficiaire. Comme d’autres animaux, les serpents sont aussi dérangés par la présence des visiteurs dans ce musée. Ils vivent isolés dans leurs cages. Voulant savoir pourquoi ces animaux ne sont pas en bon nombre, le guide touristique explique que l’approvisionnement en ces animaux est devenu difficile. Pour lui, la déforestation est l’un des causes principales. La destruction des forêts a délocalisé les serpents. Certains ont été tués vif avec leur descendances au moment des défrichements des forêts. De plus, poursuit-il, les serpents étant des ovipares, leurs œufs sont écrasés pendant les cultures d’où la rareté des serpents ou la disparition progressive de cet animal.
D’autres animaux se présentent aussi en singleton non pas comme échantillon mais parce que c’est le seul type d’animal que le musée dispose. C’est le cas d’une antilope, d’un tortue, d’un vara, d’un léopard, etc.
Les maisons abritant ce patrimoine animal sont vétustes. Des herbes ont poussé sur leurs toits. N’eût été la saison sèche, un paysage verdoyante constituerait une couverture supplémentaire à ces maisons.
La maison traditionnelle symbolisant l’image des ménages ancestraux court le risque de destruction. Elle est délabrée. Une partie de son charpente côté ouest commence à s’effondrer.
A l’intérieur de ce musée, un cabaret d’un côté et de petites maisonnettes de l’autre côté pour la vente des produits d’arts y sont installés. La quasi-absence des visiteurs dans ce musée national implique également le manque de clients pour ces produits. Une grande partie de celles-ci sont fermées. De ce qui précède, nous avons contacté l’autorité ayant la gestion des musées dans ses attributions et s’est refusé de tout commentaire. Signalons qu’alors que le 18 mai de chaque année le monde célèbre la journée internationale des musées, il n’a pas été le cas au Burundi. Rien n’est encore annoncé si cette journée sera célébré ou pas.