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Ngozi : le marché de Vyerwa peine à retrouver son dynamisme

Construit en 2018, le marché de Vyerwa connait de sérieuses difficultés en raison de la carence de commerçants. Ceux-ci ont quitté ce lieu qui serait considéré à tort ou à raison comme un marché international pour s’installer au marché central de Ngozi et au marché de Ruvumera. Ce marché, autrefois animé, risque actuellement de connaître un déclin, car il ne fonctionne bien qu’à la période de la récolte

Le marché de Vyerwa vy’Imana a été construit en 2018. Il comprend 240 échoppes et plus de 900 stands. Presque tous les échoppes sont fermées.

 

Le marché de Vyerwa vy’Imana est situé dans la commune de Mwumba en province de Ngozi. Il a été construit en 2018 par la population sous l’initiative de feu président Pierre Nkurunziza qui leur avait fourni le matériel de construction, notamment les tôles et le ciment. Il avait émis le souhait que le marché de Vyerwa devienne un marché international et celui de Ngozi un « Dubaï » du Burundi. Cependant, il avait ordonné que tous les produits susceptibles de salir la ville, à savoir : l’huile de palme, les moteurs à huile et les équipements de transformation s’approvisionnent et soient vendus sur le marché de Vyerwa vy’Imana situé à près d’un kilomètre du marché central de Ngozi.

Ainsi, la vente des produits devait suivre un ordre précis en fonction de leur emplacement. Les haricots étaient d’un côté, le riz de l’autre, les viandes à part, les chaussures et vêtements de leur côté, les huiles aussi… Ce marché était organisé de manière juxtaposée, comme l’indique Luc Nkurunziza, le commissaire du marché, rencontré mercredi le 27 novembre 2024.

Il y a un marché commun situé tout près de la route où on vend des denrées alimentaires, des vêtements, des chaussures, etc. Ce marché comprend 240 échoppes et plus de 900 stands, une institution de microfinance CDEC (Coopérative pour le Développement Économique et Communautaire) et une salle commune. A l’arrière-cour, il y a un autre marché dit « industriel » qui abrite des machines destinées à transformer la farine de blé, le manioc, le sel ainsi que des usines de fabrication de jus et de transformation des tomates.

Un marché fonctionnel en période de récolte

Actuellement, les activités sont presque à l’arrêt dans ce marché. Ce dernier fonctionne bien lors de la récolte des légumes, des haricots frais et des aubergines. Il ouvre à 5 h du matin et ferme à 8 h.

Au début, les administrateurs des communes de Ngozi et de Mwumba ne s’entendaient pas sur les taxes. Celui de Ngozi pensait que certaines taxes qui devraient revenir à sa commune allaient finalement être dirigées vers la commune de Mwumba. Les commerçants des huiles sont retournés à Ngozi pour des raisons jusqu’ici inconnues. Après la mort de feu président Nkurunziza, les choses sont allées de mal en pis.  Ceux qui restent manquent de clients. Ils souhaitent que les autorités résolvent cette question en ramenant tous les commerçants dans les stands qu’ils occupaient auparavant.

Des étals vides et des commerçants absents

Ce lieu autrefois animé est aujourd’hui déserté par les clients et les commerçants « Après la mort de feu président Pierre Nkurunziza qui avait initié ce marché, ce dernier a perdu de son attrait suite au départ des commerçants. Ceux-ci, faute de clients, ont déménagé certains vers le marché central de Ngozi, d’autres vers le marché de Ruvumera », a expliqué M. Nkurunziza.

Et d’ajouter : « Dans les années antérieures, les vendeurs d’huiles de palme, de chaussures, de bananes vertes venaient s’approvisionner ici. Il y avait vraiment un mouvement. Même une vache était abattue et vendue le même jour. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, car presque toutes les échoppes sont fermées et les étals sont vides. Il n’y a ni commerçants ni clients. De plus, les usines ont fermé leurs portes à l’exception de celle de transformation du sel ».

Une réorganisation de ce marché, plus que nécessaire

Désiré Minani, le gouverneur de la province de Ngozi affirme qu’actuellement le marché de Vyerwa est réduit à sa plus simple expression. « Pour retrouver son dynamisme, il est nécessaire d’élaborer de nouvelles stratégies ou réformes, notamment des études liées au changement de mentalités de la population, surtout des commerçants », a-t-il déclaré.

Il a également ajouté qu’il faut des véhicules de transport pour faciliter les déplacements dans les quartiers et dans les communes.

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