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OTB-Rwegura : La population locale activement impliquée dans la production du thé

Le complexe théicole de Rwegura poursuit sa politique d’associer la population dans l’augmentation de la production du thé.  Dans cette optique, cette unité de transformation du thé implantée dans la Kibira dans les années 70 constitue incontestablement une source de revenus pour la population environnante. Burundi Eco a dépêché un reporter sur les lieux. Reportage    

Il est environ 8 heures du matin. Les travailleurs sont déjà présents à leurs postes. Deux camions remorques sont stationnés devant les bureaux. Un peu plus loin, les ronronnements des machines qui tournent continuellement se font entendre. Une dizaine de femmes et d’hommes attendent désespérément devant les bureaux. « Nous sommes venus chercher un boulot, mais nous n’avons pas encore eu la chance   de nous faire inscrire sur la liste », explique une des personnes présentes qui indique qu’il y en a qui sont déjà partis travailler dans les champs. Ce matin, le froid  n’est pas intense tandis que le soleil n’a pas encore lâché ses rayons. Un vent léger et doux de ces hautes altitudes souffle de temps en temps. En amont et en val, les champs s’étendent à perte de vue constituant un paysage verdâtre époustouflant dans ces altitudes où la température moyenne mensuelle est de 16oc.

L’OTB-Rwegura constitue incontestablement une source de revenus pour la population environnante. (Photo : © Akeza.net)

Source de revenus pour les ménages

D’après un vieil homme rencontré sur place, la population environnante bénéficie d’un travail continu durant toute l’année. En effet, la période entre deux cueillettes est plus ou moins égale à huit jours. « On nous appelle de temps en temps parce qu’on est obligé de refaire la cueillette après huit ou neuf jours sur un même champ.  Selon Vincent Sindihebura, chef de service production à l’OTB-Rwegura on est obligé d’engager un grand nombre de travailleurs journaliers tout au long de l’année, car la cueillette est continue. «C’est très rare que les machines s’arrêtent», affirme le chef du service de la production qui indique que cela n’arrive que rarement et souvent seulement pour une journée.

Ainsi, à par les employés   permanents, l’OTB a besoin d’un grand nombre d’employés journaliers et leur effectif dépend de l’abondance de la récolte selon année considérée. Ir Godefroid Niyonizigiye, gérant de l’OTB-Rwegura indique que cette société appuie les populations engagées dans la culture du thé. «En guise d’exemple, nous aidons, nos clients à obtenir   un prêt scolaire via la MUTEC au début de l’année scolaire», explique-t-il. La main d’œuvre temporairement employée par l’OTB Rwegura est estimée entre 1500 et 3000 employés.

Place de choix de la population dans la production du thé

Même si l’OTB-Rwegura a à son compte des centaines de ha de champs, cette société cherche toujours à allier la population à sa cause. Selon Vincent Sindihebura, chef chargé de la production à l’OTB-Rwegura, l’usine adopte actuellement la méthode d’étendre ses champs en soutenant la solidarité de production dans les campagnes. « Dans le souci de préserver l’environnement, nous avons arrêté l’expansion de nos champs », a indiqué Sindihebura. Cette usine bénéficie de l’offre des ménages qui s’investissent dans la production du thé depuis longtemps. En effet, il s’agit de l’une des sources de revenus pour les ménages des trois communes environnantes de cette société, à savoir: Muruta, Matongo et Kabarore. En tout, plus de 44 collines participent à la production du thé.

Des producteurs de thé se sont réunis au sein des associations dont le mode opératoire s’apparente à celui des coopératives. Pour Niyonizigiye, cette politique qui consiste à regrouper les producteurs du thé qui a débuté dans les années 90 facilite les relations entre eux et les responsables de l’OTB. « Cela nous facilite la tâche quand nous avons besoin de les rencontrer dans des réunions », explique Ir Niyonizigiye.

Cette autorité indique que cela entre également dans la politique de l’OTB de faire participer la population à l’augmentation de la production du thé. En effet, certains ménages produisent le thé à leur propre compte tandis que les autres se regroupent en associations. «Nous encourageons les coopératives parce que les théiculteurs produisent beaucoup quand ils mutualisent leurs efforts», affirme-t-il avant d’indiquer que les personnes regroupées en coopératives peuvent avoir facilement  accès aux terres domaniales dans lesquelles ils peuvent exploiter plusieurs hectares.

Une des  unités de transformation du thé que compte l’OTB, le complexe théicole de Rwegura reste le plus grand en termes d’étendue de plantation et de production du thé sec vendable. Erigée à 16 km du chef-lieu de la province Kayanza, dans la zone Rwegura de la commune Muruta, cette branche de l’OTB s’étend sur plusieurs hectares au sommet de la montagne.

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