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L’OTRACO peine à décoller

Depuis l’an 2010, l’Office des Transports en Commun du Burundi (OTRACO) a initié une politique de renouvellement progressif de son charroi. Ainsi, 5 bus de type « Coaster » de 30 places, 2 minibus de type « Hiace » de 15 places et une camionnette de service ont été achetés. Malgré les défis, l’office prévoit continuer sa politique de renouvellement progressif de son charroi et approcher les partenaires pour qu’ils puissent le doter de bus par voie de coopération    

Ces informations émanent de l’exposé sur la vie de l’OTRACO présenté lors de l’atelier de validation et de dissémination de l’étude sur la rentabilité du transport en commun en mairie de Bujumbura qui a eu lieu du 6 au 7 janvier 2022.

Selon Vincent Nkunzimana, cadre d’appui à la cellule de suivi évaluation de l’OTRACO, dans la politique de renouvellement progressif de son charroi, en 2012, l’office a acheté 3 bus de type «Coaster» de 30 places, 2 minibus de type «Hiace» de 15 places et une camionnette de service.

En 2013 et 2014, l’OTRACO a acheté 2 bus de type « Coaster » de 30 places. « De 2015 à 2016, l’office n’a pas engrangé des bénéfices à cause de la crise de 2015. Toutefois, il a liquidé en 2016 toutes les dettes », fait remarquer M.Nkunzimana.

Les bus fonctionnels de l’OTRACO sont en état de vétusté.

Un charroi vétuste

M.Nkunzimana informe que les bus acquis par l’OTRACO ont été progressivement amortis et déclassés progressivement.

«Sur un total de 91 bus de l’OTRACO dont 86 issus du dernier don Japonais de 2010 et 5 bus de type «Coaster» achetés par l’OTRACO en 2012 et 2014, seuls 20 gros bus ISUZU MV123 de 63 places, 11 bus ISUZU FRR de 42 places et 12 bus de type « Coaster » restent fonctionnels», déplore-t-il avant d’indiquer que même ceux qui sont fonctionnels sont en état de vétusté.

Cette vétusté, explique M.Nkunzimana, est due à l’exploitation de ces bus pendant une longue période (plus de 10 ans). Cela sur des routes difficilement praticables.

Du travail à perte en mairie de Bujumbura et dans les coins reculés

Le cadre d’appui à la cellule de suivi évaluation de l’OTRACO rappelle que l’office a une mission sociale (déplacement des enfants à l’école, transport urbain en mairie de Bujumbura et transport interurbain).

« La mission sociale fait que l’OTRACO applique des coûts abordables comparativement aux opérateurs privés. L’office affecte les bus dans les coins les plus reculés où les infrastructures sont défectueuses.  Ce qui cause des problèmes d’usure prématurée des pièces des bus (rame de ressort, amortisseur, châssis, pneus…) », signale M.Nkunzimana.

Il précise que les lignes d’exploitation des bus de l’OTRACO ont été occupées par les bus appartenant aux opérateurs privés. Ce qui a occasionné une concurrence déloyale. Les passagers qui préfèrent les bus de l’OTRACO sont ceux qui habitent dans les coins les plus reculés qui ne sont pas desservis par les bus des opérateurs économiques privés.

Bien qu’il n’existe pas de gares routières propres à l’OTRACO, M. Nkunzimana dit que celui-ci exploite actuellement des lignes scolaires réservées aux écoliers le matin, midi et le soir ainsi que des lignes publiques reliant les quartiers résidentiels au centre-ville de Bujumbura le soir. Les zones desservies sont Kanyosha, Musaga, Kinindo, Kamenge, Kinama et Cibitoke. Le circuit effectué par rotation est estimé à 21 km au Sud de la ville de Bujumbura et 30 km au Nord de la ville Bujumbura. Cela au moment où le circuit effectué par rotation par des bus appartenant aux opérateurs économiques privés est estimé entre 7 et 8 km.

« Les résultats d’exploitation urbaine montrent que les recettes perçues sont insuffisantes. Quelquefois, elles ne couvrent même pas le carburant et les frais de déplacement du personnel affecté à cette activité. Cela sans inclure les charges liées à l’entretien et à la réparation des véhicules, à la rémunération du personnel, aux frais des documents de transport (assurance, contrôle technique) », déplore-t-il.

M.Nkunzimana indique que les subventions d’exploitation octroyées par l’Etat ont diminuées environ 47% de 2010 à 2021. Elles sont passées de 313 883 263 FBu en 2010 à 168 247 686 FBu en 2021.

Les subventions d’équipements étaient de 241 719 051 FBu en 2009 et aujourd’hui ces subventions lui ont été retirées.

Pourtant, les bus continuent à être amortis. Les subventions devraient plutôt être augmentés pour entretenir les vieux bus et acheter de nouveaux bus.

Il s’inquiète du manque de pièces de rechange des bus de marque ISUZU sur le marché local. Les procédures obligatoires du Marché Public nous poussent à acheter les pièces de rechange à des coûts exorbitants…

Pour satisfaire à ses clients, la direction de l’OTRACO préconise le remplacement progressif du charroi. Cela en fonction de la trésorerie de l’office et envisage d’approcher les partenaires, surtout la JICA pour plaider auprès du gouvernement Japonais l’octroi d’un don de nouveaux bus à l’OTRACO. Un soutien particulier de la part du gouvernement s’avère nécessaire pour apporter à l’OTRACO une assistance technique et financière consistante afin qu’il accomplisse sa mission sans entraves.

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