L’Ong Parole et Action pour le Réveil des Consciences et le Changement des Mentalités (PARCEM) tire la sonnette d’alarme sur la situation socio-économique du Burundi. Plus de 70 % des Burundais vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins d’un dollar par jour), le Burundi est parmi les 5 pays les plus pauvres de la planète et a un taux de malnutrition de 60 %. Face à cette situation, PARCEM appelle à la prise de conscience des Burundais
Faustin Ndikumana, représentant légal de PARCEM tire la sonnette d’alarme sur la situation socio-économique du pays. Il indique le Burundi est actuellement dans une pauvreté extrême et alarmante. Ainsi, il est classé parmi les 5 pays les plus pauvres de la planète avec un PIB par habitant de 300 USD. Il est le dernier de la sous-région (EAC) puisque les autres pays membres de cette communauté dépassent 600 USD par habitant. M. Ndikumana indique que la pauvreté s’exprime à travers l’insatisfaction des besoins les plus élémentaires. Aujourd’hui, la majorité des Burundais (près de 70 %) vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins d’1 USD par jour). D’après les données de l’Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), le taux de malnutrition atteint 60 %. Cela est à l’origine des abandons scolaires. M. Ndikumana parle de plus de 120 000 cas d’abandons recensés jusqu’en avril 2017.
L’inflation explose
D’après l’ISTEEBU, l’inflation est très inquiétante au Burundi. Pour le mois d’août, elle est à 13 % en général et 20 % pour les seuls produits alimentaires. Le taux de change est très élevé (un 1 USD se vend à 3000 FBu). Et le coût de l’énergie qui vient d’imploser aggrave la situation. M. Ndikumana souligne que les prix des produits alimentaires ont été revus à la hausse. Un demi-litre de lait qui s’achetait à 600 FBu, est passé à 800 FBu ; un kilo de viande qui s’achetait à 7 000 FBu, passe à 9 000 FBu, regrette-t-il.
En somme, le Burundi connait un déficit de la production alimentaire. L’indice de la faim est l’un des plus élevés du monde. S’agissant du déficit de la production alimentaire, on arrive à 30 % mais pour certaines provinces, la récente saison culturale montre un déficit alimentaire évalué à 50 %.
Le non accès aux soins de santé
M. Ndikumana indique que certaines provinces de l’intérieur du pays connaissent une pauvreté monétaire dépassant un taux de 80 %. Pourtant en 1992, le taux de pauvreté était estimé à plus ou moins 30%. Il donne l’exemple de la difficulté d’accéder aux soins de santé. « Dans plusieurs localités, le paiement des soins de santé exige la vente d’une parcelle ou d’un facteur de production », précise-t-il.
L’autre difficulté est liée au chômage criant qui existe au sein de la population. M. Ndikumana révèle que 53 % des jeunes en milieu rural et 65 % en milieu urbain sont en situation de chômage. Outre le chômage, la pression démographique complique les choses. La surface cultivable se réduit à 0,5 ha par ménage et 30 % des ménages sont ans terres.
Prendre le taureau par les cornes
PARCEM interpelle la conscience des Burundais en général et des autorités en particulier pour inverser cette tendance. Il faut alors « prendre le taureau par les cornes ». D’abord, il faut accepter que le Burundi ait des problèmes vitaux et qu’il a besoin d’un remède. Même si celui-ci est amer, on devra l’avaler. « Et par conséquent créer une dynamique de solution au lieu d’occulter les problèmes plus on occulte un problème, plus il va s’aggraver et nous engloutir », insiste M. Ndikumana.
La journée Internationale de lutte contre la pauvreté est célébrée le 17 octobre de chaque année. Et c’est dans cette perspective la PARCEM lance une campagne d’un mois pour sensibiliser la population. La sensibilisation portera sur l’état actuel de la pauvreté qui devient de plus en plus inquiétant et les solutions possibles à y apporter pour que les Burundais sortent des affres de ce fléau.