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La pénurie des devises plombe l’économie nationale

La pénurie récurrente des devises, la non disponibilité du ciment Buceco, les défis qui hantent le secteur de la justice, la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion de la chose publique sont quelques points sur lesquels le Président de la République est revenu lors de l’émission publique de fin d’année 2021    

Le Chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a animé mercredi le 29 décembre 2021 au stade Intwari de la mairie de Bujumbura l’émission publique marquant la clôture de l’année 2021. La population de la capitale économique a répondu présent et a eu l’occasion de soumettre ses doléances au président.

La pénurie récurrente des devises fait que certains produits stratégiques importés ne sont pas disponibles sur le marché local, notamment le carburant, le sucre, le ciment Buceco, etc.  Ce qui fait que leurs prix flambent sur le marché local. Pour le président Ndayishimiye, pour faire face à cette pénurie des devises, il faut diversifier les exportations. « Une grande part des devises proviennent des exportations.

Quand il n’y a pas d’exportations suffisantes, on ne peut pas avoir. Il faut que les opérateurs économiques burundais investissent dans l’exportation et dans l’industrialisation, notamment la transformation agroalimentaire.

Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi : « Pour faire face à la pénurie des devises, il faut diversifier les exportations ».

« Nous avons tout ce qu’il faut pour produire le ciment »

Ndayishimiye admet que le ciment Buceco ne peut pas satisfaire la demande locale. « Il faut reconnaître qu’il y a tant de chantiers de constructions d’infrastructures dans tout le pays. Et c’est même une bonne chose à saluer. Le pays est sur une bonne lancée en matière de développement », explique le chef de l’Etat. Pour lui, ce n’est pas les matières premières qui manquent au Burundi. « Nous avons tout ce qu’il faut pour produire le ciment. Le pays regorge de matières premières dans les provinces de Cibitoke, Kayanza, Ngozi, Rutana, etc », fait savoir le Chef de l’Etat. Et d’ajouter : Même dans 50 ans, on ne peut pas épuiser les matières premières servant dans la fabrication du ciment qui sont dans la province de Cibitoke. Pour Ndayishimiye, au Burundi, il faut y implanter au moins avoir 4 usines comme Buceco. On pourrait même exporter le ciment à l’extérieure du pays, affirme-t-il.  Et d’inviter les opérateurs économiques à investir dans ce secteur.

Barrage Mpanda : les rapports sur l’état des faits sont terminés

Sur la mauvaise gestion constatée dans la construction du barrage hydroélectrique de Mpanda et du barrage hydroagricole de Kajeke qui était destiné à l’irrigation du riz dans la commune de Gihanga, Ndayishimiye précise que les rapports sur l’état des lieux sont terminés. Il admet que ces derniers lui sont déjà parvenus. Les procédures judiciaires vont suivre, selon lui. Evariste Ndayishimiye assure que l’argent détourné ou mal utilisé sera rétrocédé au trésor public. Chacune des parties prenantes dans ces constructions doit rendre compte de ses travaux. Le Président fait savoir que les marchés ont été bien attribués et que le couac réside dans la mise en application du projet. Celui qui a manqué à ses engagements va le payer cher.

Recadrer le système judiciaire, une priorité

L’émission publique du chef de l’Etat aura aussi été marquée par la dénonciation des injustices commises envers la population au niveau de la justice ou de l’administration. Des jugements qui ne sont pas mis en exécution et des juges qui ne se conforment pas à la loi, etc.

Ce secteur fait face à de nombreux défis, admet le chef de l’Etat. Nous avons beaucoup de dossiers judiciaires qui stagnent dans les parquets. Nous voulons les réduire dès l’année prochaine. Il promet également de recadrer les juges. Le président souhaite qu’une procédure judiciaire n’excède pas trois mois.

Pour désengorger les parquets, Ndayishimiye compte aussi sur la mise en place du Conseil des Bashingantahe. Il faut que les litiges soient traités au niveau collinaire. Pour désengorger les prisons burundaises, le numéro un burundais révèle qu’il compte libérer toutes les personnes non poursuivies pour assassinat ou autres atteintes à la vie humaine. « Ils doivent comparaître étant libres et là, ils vont contribuer au développement du pays ».

Ndayishimiye est revenu aussi sur la problématique de la démographie galopante à laquelle le Burundi fait face. Que toute la population soit consciente de ce défi. Il a plaidé à la limitation des naissances. Que la population ne profite pas de la gratuité des naissances pour mettre au monde beaucoup d’enfants. 

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