Site icon Burundi Eco

Les personnes du troisième âge exposées à tous les maux

L’effectif des personnes âgées n’est pas actuellement connu. Exposées aux maladies, à la pauvreté et à la vulnérabilité, les élus du peuple s’inquiètent de la situation dans laquelle elles vivent. Ils déplorent également celle des personnes vivant avec un handicap et estiment leurs conditions de vie presque similaires à celles des personnes âgées    

Imelde Sabushimike, ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre : « Au Burundi, les personnes âgées ont une santé vulnérable et vivent parfois dans une pauvreté extrême ».

Les députés ont adopté à l’unanimité le 19 avril 2022 deux projets de loi, un portant ratification par la République du Burundi du protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des personnes âgées et celui portant ratification par la République du Burundi du protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des personnes vivant avec un handicap. 

Comme tous les citoyens, la Constitution assure une protection égale à ces deux catégories de personnes, à savoir : les personnes âgées et celles vivant avec un handicap.

Dans son article 22, elle stipule que nul ne peut être l’objet de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son ethnie, de son sexe, de sa couleur, de sa langue, de sa situation sociale, de ses convictions religieuses, philosophiques ou politiques, du fait d’un handicap physique ou mental…

Selon Imelde Sabushimike, ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre qui a présenté ces projets de loi devant le parlement, les deux catégories de personnes nécessitent une protection spéciale.

Toutefois, elle déclare ne pas connaître leur nombre exact. Cela avant d’informer qu’une étude échantillonnée estimait dans le pays les personnes âgées à 400 mille en 2018. 

Un effectif qui, probablement a augmenté aujourd’hui, annonce la ministre ayant la solidarité nationale dans ses attributions. Celle-ci fait remarquer que les Nations Unies projette en 2050, le nombre des personnes âgées de plus de 60 ans à plus de 2 milliards. Aujourd’hui, elles les estiment à 600 millions.

Elle déplore que les personnes âgées ne sont pas considérées à leur juste valeur et qu’elles sont souvent marginalisées. Il en est de même des personnes vivant avec un handicap qui sont discriminées.

Des conditions de vie précaires 

« La mise en place d’une législation sur la protection des personnes âgées a été motivée par le fait que celles-ci commençaient à être discriminées dans la société. Même certaines institutions n’étaient pas concernées par leur situation et n’accordaient pas une attention particulière à ces personnes », fait remarquer Mme Sabushimike.

Lorsqu’une personne est âgée de plus de 60 ans, rappelle-t-elle, elle est souvent considérée comme une charge pour la famille.

« Au Burundi, les personnes âgées ont une santé vulnérable et vivent parfois dans une pauvreté extrême. Elles sont exposées aux maladies cardiaques, à l’oubli, à la fragilité des parties du corps … D’où elles ont besoin d’un soutien institutionnel et du voisinage », indique Mme Sabushimike.

Elle rappelle que quelquefois les personnes âgées vivent isolées dans un manque de respect total. Elles sont accusées de sorcellerie. Ce qui fait qu’elles sont exposées au meurtre et au pillage. 

Quant aux personnes vivant avec un handicap, celles-ci sont discriminées. Mme Sabushimike reconnait qu’elles sont confrontées aux défis liés aux mœurs et à la culture, à l’incompréhension liée à leurs capacités, à la désinformation, à la non communication à temps de ce qu’elles sont capables de faire, au manque de moyens…

Les députés s’interrogent

Hon.Rédempteur Gahitira se demande comment éradiquer le phénomène de la mendicité chez les personnes âgées et prendre en charge les personnes qui n’ont pas passé sur le banc de l’école.

Hon.Gaston Sindimwo lui s’inquiète qu’au niveau des dossiers de demande d’emploi, on exige une attestation d’aptitude physique même aux personnes vivant avec un handicap. Ce qui peut constituer un critère d’élimination. Il revient sur le fait que dans le monde médiatique, des journalistes expliquant les informations aux sourds-muets ne sont pas recrutés. Ce qui prive l’information aux personnes vivant avec ce handicap.

Hon.Martin Nivyabandi s’interroge si les personnes âgées retraitées et intelligentes ne peuvent pas devenir une référence pour les jeunes fonctionnaires et continuer à se présenter au travail. Il demande de considérer les voisins d’une personne âgée qui meurt par manque de soutien de les punir conformément à la loi pour non assistance d’une personne en danger. 

Et Hon.Pierre Niyubahwe de marteler qu’il faut regrouper les personnes âgées dans les maisons de retraite.

Hon.Donathile Bacimisi se pose la question de savoir le sort réservé aux richesses des personnes âgées. « Ne peuvent-elles pas les vendre au lieu que celles-ci constituent un précédent ? Cela au moment où ce sont leurs descendants qui veulent en tirer profit », s’exclame-t-elle.

Le nombre exact des personnes âgées et de celles vivant avec un handicap n’est pas connu. Ce qui aiderait à mieux les assister.

Les observations de la ministre

Revenant sur la mendicité, Imelde Sabushimike, ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre précise que celle-ci est punie par la loi. Malgré cela, elle certifie qu’une stratégie nationale a été initiée pour éradiquer ce phénomène. 

« Les mendiants seront identifiés. Pour ceux qui ont des familles d’origine, ils y seront retournés. Les cas de ceux qui n’en ont pas sont en train d’être étudiés », dit-elle avant de certifier que le ministère ne privilégie pas l’orientation des mendiants dans les centres d’accueil ou des personnes âgées dans les maisons de retraite, mais plutôt de les fixer dans leurs familles respectives pour question d’entraide communautaire ou d’affection.

Quant aux personnes âgées qui n’ont pas évolué dans la fonction publique, Mme Sabushimike fait savoir que le ministère prend en charge les soins de santé de 6 mille personnes âgées vulnérables. La ministre prévoit doubler ce nombre de 2022 à 2023.

La ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre fait savoir que bien qu’on exige à un demandeur d’emploi une attestation d’aptitude physique, l’éducation est inclusive. L’effort qui a été fourni aussi pour instaurer l’éducation inclusive peut être fourni pour l’engagement. Cela même dans le monde médiatique afin d’aider les sourds-muets à être informés sur l’actualité. 

« Les personnes âgées sont assistées dans les juridictions. Peut-être qu’elles ne savent pas comment bénéficier de cette assistance », lâche Mme Sabushimike. Et de continuer : « Les richesses d’une personne âgée ne devraient pas constituer une source de conflit entre elle et ses descendants, mais plutôt un moyen de cohésion sociale ».

A l’occasion de son investiture, il y a de cela plus d’une année et demie, Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi a précisé que l’Etat met un effort particulier dans les politiques de protection sociale. 

Il a certifié que le gouvernement a fait de l’éducation pour tous une priorité. Ce qui fait que tous les enfants peuvent bénéficier des mêmes chances. Et de renchérir : «Les mesures de gratuité des soins de santé pour les mamans qui accouchent et les enfants de moins de 5 ans répondaient également à cette même urgence». Il s’est engagé à pérenniser toutes ces politiques et à les améliorer si nécessaire.

Quitter la version mobile