La photographie semble bien se porter au Burundi. En une dizaine d’années, le nombre de photographes s’est accru. Les jeunes talents rivalisent d’ardeur et ce secteur contribue à l’économie nationale
La photographie est un art qui ne date pas d’hier au Burundi. Bien des gens se sont investis dans cet art qui immortalise les personnes et les évènements. Malheureusement, la photographie n’a pas pu se développer amplement durant de nombreuses années. Selon certains, le Burundi est resté derrière les autres pays sur ce plan. «Le Burundi est resté en arrière par rapport aux autres pays», fait savoir un des photographes professionnels de Bujumbura. Mais la photographie actuelle a fait des progrès spectaculaires. Des familles vivent des revenus tirés de cet art. L’outil informatique aidant, le métier s’est fortement développé et il s’observe une nouvelle génération de photographes capables de rivaliser avec ceux d’ailleurs. Au fil des années, ils ont réussi à changer l’image de la photographie au Burundi.
Actuellement, la photographie est une véritable industrie où se rencontrent des personnes aux compétences très diversifiées.
Des jeunes passionnés par ce métier ont réussi à rendre plus belle l’image de la photographie burundaise malgré toutes les difficultés rencontrées, surtout celles liées au coût du matériel utilisé. Des seniors dans ce métier affirment que la nouvelle génération a révolutionné cet art. Comme dans tout métier à caractère artistique, tout photographe a son style, sa touche, sa marque de fabrique. Une particularité qui le rend unique et qui permet de le différencier des autres. Comme tout artiste, chaque photographe se bat pour accroître sa renommée. La nouvelle génération fait un effort pour maîtriser plusieurs disciplines dans l’immense univers de la photographie. Il faut surtout dire qu’il est difficile de se spécialiser dans un pays où cet art n’est pas très développé.
Le métier de photographe contribue à l’édification de l’économie nationale
La photographie attire désormais un bon nombre de jeunes fraîchement sortis de l’université. Ce qui contribue à diminuer le taux de chômage dans le pays. Selon les propos d’un jeune photographe rencontré dans une des galeries du centre-ville de Bujumbura, c’est aussi un moyen pour les jeunes de se trouver un travail. Actuellement, la photographie est une véritable industrie où se rencontrent des personnes aux compétences très diversifiées. La production d’une image de qualité est une tâche partagée. L’heure de l’image prise et directement imprimée est révolue. Le goût du beau implique différentes spécialités. La retouche de l’image, le montage et l’invention des poses sont des tâches qui exigent une équipe de professionnels, chacun étant spécialisé dans son domaine.
A part que c’est un métier qui fait vivre beaucoup de familles, la photographie contribue à accroître les recettes de l’Etat. «La photographie est une industrie à part entière qui génère de l’emploi à un certain nombre de jeunes et des revenus comme tant d’autres», indique M. E, une photographe employée dans une maison spécialisée dans la production des images-photos de qualité. Cette fille a créé avec ses amis une société spécialisée dans la photographie et ils sont déjà au nombre de six. C’est un monde purement commercial et compétitif. « Je ne peux plus accepter un marché de moins de 600.000 FBu quand il s’agit d’un shooting dans un mariage », fait savoir un homme d’une quarantaine d’années qui affirme détenir une expérience de plus de vingt ans dans la photographie. Ce dernier fait savoir que le prix exigé dépend de la qualité du service rendu. « Je suis parfois obligé de louer le matériel, de payer mes assistants et celui qui retravaille les images », explique-t-il.
Cependant, certains obstacles plombent ce secteur en plein essor. Selon Jean Bruce Mugenzi, un jeune lauréat de l’université qui a intégré l’art de la photographie, le matériel utilisé est trop cher et la demande reste limitée au Burundi.