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Planification Familiale, une urgence au Burundi

Seuls 36.4% utilisent des méthodes contraceptives au Burundi. Ces faibles taux favorisent l’explosion démographique. Le gouvernement devrait mettre un accent particulier sur la planification familiale, pierre angulaire dans l’important chantier de ralentissement de la croissance démographique afin d’assurer le bien-être de la population    

La courbe de l’évolution du taux d’utilisation des méthodes contraceptives au Burundi évolue en dents de scie. Il était de 30.8% en 2013, de 42.5% en 2016, de 35.5% en 2019 et de 36.4% en 2020.Ces chiffres sont en baisse comparativement aux prévisions du gouvernement du Burundi qui estimait que ce taux sera de 60% en 2025. Cela impacte automatiquement les prévisions émanant de celui-ci. On citerait entre autres l’ambition de faire baisser la fécondité de 6.4 enfants par femme en 2008 à 3 enfants par femme en 2025 qui a été évalué à 5.5 enfants par femme en 2020.

Ces faibles taux d’utilisation des méthodes contraceptives dévoilent une certaine réticence des burundais par rapport à l’utilisation de ces méthodes contraceptives qu’elles soient naturelles ou modernes. Cette réticence est due à pas mal de facteurs comme l’explique Sadique Niyonkuru, chargé de la communication au Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR). Les barrières sont entre autres d’ordre socio-culturel, religieux, etc. Un autre défi majeur est que l’implication des hommes dans cette affaire qui concerne deux partenaires cause toujours problème au Burundi. « La seule chose qui est rassurante, malgré les divergents points de vue sur l’utilisation des méthodes contraceptives, c’est que tout le monde est conscient que la croissance démographique actuelle est inquiétante, que son ralentissement est urgent et que la planification familiale constitue une pierre angulaire dans ce chantier combien important pour inverser la tendance », se réjouit M. Niyonkuru.

La planification familiale constitue une pierre angulaire dans l’important chantier de ralentissement de la croissance démographique afin d’assurer le bien-être de la population.

Un impact sur la démographie

Le Burundi compte aujourd’hui autour de 12 millions d‘habitants répartis sur une superficie constante de 27 834 km2. Ces chiffres correspondent aux prévisions du PNSR pour l’an 2030 si la planification familiale aurait été correctement utilisée au Burundi. Les chiffres ne risquent pas de chuter. Au contraire, le pire est à craindre si rien n’est fait dans les brefs délais pour maîtriser la croissance démographique.

D’après ces mêmes statistiques, la population Burundaise sera de plus de 16 millions d’habitants en 2030.

La planification familiale permet l’établissement d’un bon équilibre entre la population et ses besoins sociaux comme l’explique M. Niyonkuru. Elle réduit la délinquance juvénile et accorde un accès à l’éducation à tous les enfants. En ce qui est de la santé de la mère et de l’enfant, la planification familiale réduit la mortalité et la morbidité maternelle jusqu’à 40%, périnatale et infantile à 30%. Elle réduit les complications dues à la grossesse et à l’accouchement. Elle favorise la libération de la femme pour la réalisation des tâches lucratives et permet aux familles d’avoir un enfant par choix et non par chance.

Une réponse adéquate est nécessaire

Dans les échanges avec les responsables du PNSR, les responsables religieux ont soulevé leurs inquiétudes par rapport à l’utilisation de certaines méthodes contraceptives. Ils se sont convenu que chacun, selon ses convictions, incite ses adeptes à utiliser au moins une méthode de planification familiale, qu’elle soit moderne ou naturelle, pourvu qu’ils l’utilisent correctement. A cet effet, des modules ont été élaborées pour permettre à ces responsables religieux de bien sensibiliser leurs adeptes. Pour ceux qui craignent les effets secondaires de ces méthodes contraceptives, M. Niyonkuru les tranquillise « chaque médicament a des effets secondaires. Toutefois, il est conseillé de retourner chez le médecin une fois que les effets indésirables persistent et ils peuvent fixer ces malaises sans aucun dommage », fait-il savoir.

Etant un facteur qui impacte directement et fortement tous les secteurs de la vie du pays, la gestion de la croissance démographique, devrait être classée parmi les urgences nationales. Les religieux et les acteurs sociaux ne pourraient en aucun cas trouver à eux seuls une solution à une question d’une telle envergure. Le gouvernement du Burundi devrait redoubler d’efforts et de vigilance que ce soient dans la sensibilisation ou dans la prise de meilleures solutions pour garantir le bien-être de la population.

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