Le port de Rumonge est inondé par les eaux du lac Tanganyika. Les bateaux n’ont plus d’espace de déchargement des marchandises et l’accostage s’avère difficile. Les autorités administratives et portuaires ont décidé de démolir tous les kiosques et petits commerces installés autour de ce port pour élargir l’espace de déchargement. Les petits commerçants chassés se lamentent
La montée des eaux du lac Tanganyika qui s’observe depuis plus d’un mois n’a pas épargné le port de Rumonge. Ce dernier est submergé. Par conséquent, l’espace de déchargement des marchandises se rétrécit de plus en plus. Les commerçants Congolais et Tanzaniens peinent à décharger leurs marchandises. Ils menacent de ne plus apporter leurs marchandises à ce port.
Les camions de la Brarudi qui apportent des boissons pour exportation via ce port ont des difficultés de déchargement et de chargement à cause des inondations qui touchent aujourd’hui ce port.
Les employés de l’autorité maritime, ferroviaire et portuaire dont les bureaux se trouvent dans les enceintes de ce port éprouvent des difficultés à atteindre leur bureau.
Un commerçant exerçant à ce port indique que les échanges commerciaux ont sensiblement baissé ces deux dernières semaines à cause de la montée des eaux du lac. Les commerçants Tanzaniens se rabattent sur le petit port de Kabonga en commune Nyanza-lac ou se dirigent vers le port deKalundu à Uvira en République Démocratique du Congo.
Les camions de la Brarudi qui apportent des boissons pour exportation ont des difficultés de déchargement et de chargement à cause des inondations qui touchent aujourd’hui ce port.
Détruire les kiosques pour avoir un espace de déchargement
Face à cette situation, Consolateur Nitunga, gouverneur de la province de Rumonge a ordonnéla destruction de tous les kiosques érigés à l’entrée de ce port. Cela pour dégager de l’espace pouvant accueillir les marchandises provenant des pays limitrophes, insiste-t-il.
Il a demandé aux propriétaires des kiosques de les détruire afin de permettre la poursuite des échanges commerciaux en panne à cause de l’inondation du port.
Certains petits commerçants commencent à détruire les kiosques ou petites boutiques la mort dans l’âme. Ils ne savent pas où ils vont continuer leur petit commerce.
Assumani Ndereyimana qui tient un restaurant près du port où il vend des grillades de chèvres se dit sidéré par cette décision, car les intérêts des petits commerçants n’ont pas été tenus en compte.Il indique que le Gouverneur ne leur pas indiqué où ils vont continuer à exercer leur commerce et demande une réunion avec lui. «Nous ne voyons pas comment subvenir aux besoins de nos familles alors que cette activité était notre seule source de revenus», déplore-t-il.
Mme Espérance Niyuhire tient un petit bistrot près de ce port. Elle est contrainte de démolir sa petite buvette. « Il s’agit d’une décision précipitée, car l’administration devrait tout d’abord trouver un lieu où nous pourrionscontinuer notre activité commerciale », dénonce-t-elle.
Elle indique qu’elle paie régulièrement la taxe et que des personnes venaient y étancher leur soif. «Raison pour laquelle nos intérêts devraient être pris en compte», estime-t-elle.
Mme Niyuhire demande au gouverneur de surseoir à cette décision afin de trouver une solution intermédiaire qui arrangerait tout le monde.
Le lac continue à faire des ravages.La commune de Rumonge enregistre à elle seule des centaines de familles sans abris.La route Bujumbura-Nyanza-lac est menacé par le lac, le mur du centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi vient de s’effondrer, des étendues de champs de cultures ont été endommagées.
Pour rappel, il existe un projet de construction du port de Rumonge. Certains commerçants contactés demandent le réaménagement de ce port pour faciliter la circulation des biens et des personnes. Ils souhaitent une fluidité du trafic maritime pour renforcer les échanges commerciaux entre le Burundi et les pays de la sous-région.