Burundi Eco

Pour une bonne gestion du carburant

Côme Manirakiza, ministre de l-Energie et des Mines

Côme Manirakiza, ministre de l’Energie et des Mines : « Peu de stations-services ont renouvelé leur permis d’exploitation. Pourtant la loi stipule que celui-ci est renouvelable sur une période d’une année, moyennant paiement de 5 mille FBu »

Se légaliser, éviter la fraude et la rupture des stocks, telles sont les grandes conclusions de la rencontre des intervenants dans le secteur du carburant. C’était ce mardi 12 juillet 2016 à Bujumbura.

« Le carburant n’est pas comme le haricot, la banane ; bref un produit à commercialiser dans les boutiques. C’est un produit sensible qui nécessite un traitement spécifique. Lorsqu’il y a une mauvaise gestion de ce produit, les activités dans le pays sont paralysées», déclare Côme Manirakiza, ministre de l’Energie et des Mines. Le ministre Manirakiza se demande pourquoi on remarque des fois la pénurie de ce produit sur le marché alors que les stocks de carburant suffisent. A cela, les gestionnaires des stations-services jettent le tort aux importateurs de carburant qui ne les approvisionnent pas à temps. « Plutôt c’est la carence des devises, les difficultés transport et beaucoup de factures impayées qui font trainer le ravitaillement en carburant de nos fournisseurs. Ce qui est souvent à l’origine de la rupture des stocks », réplique un importateur de carburant. Par ailleurs, ajoute un autre importateur de carburant, il y a des sociétés importatrices de carburant qui sont favorisées par rapport aux autres. « La société Interpetrol prend 50% des devises octroyés aux importateurs de carburant », indique-t-il.

Les pourcentages ne justifient pas le favoritisme

Selon Côme Manirakiza, ministre de l’Energie et Mines, la société Interpetrol n’est pas privilégiée en ce qui est de l’octroi des devises. « Nous faisons des statistiques sur une période donnée et les pourcentages en devises sont octroyés aux sociétés importatrices de carburant en fonction des approvisionnements opérés », précise-t-il. Par contre, le ministre Manirakiza reproche à ces sociétés de travailler dans l’irrégularité. « Peu de stations-services ont renouvelé leur permis d’exploitation. Pourtant la loi stipule que celui-ci est renouvelable sur une période d’une année moyennant paiement de 5 mille FBu », rappelle-t-il. Le ministre Manirakiza accuse en outre les gestionnaires des stations-services de complicité avec les fraudeurs de carburant utilisant les bidons. Egalement, il annonce que les contrats entre les importateurs de carburant et les gestionnaires des stations-services comportent certains écueils. «  Les gestionnaires des stations-services doivent s’approvisionner chez leurs fournisseurs. Lorsque les stocks de ces derniers sont vides, les gestionnaires des stations-services sont obligés d’attendre longtemps pour bénéficier de nouveau du carburant », s’inquiète le ministre Manirakiza. Il estime alors que ces irréguliers sont à la base de la rupture des stocks. Le ministre Manirakiza explique que des mesures doivent être prises pour faire face à ce défi. Il fait remarquer que l’autorisation de construction d’une station-service est accordée par le ministère ayant la gestion du carburant dans ses attributions. Les stations-services qui n’ont pas encore renouvelé leurs permis d’exploitation doivent le faire d’ici le 1er août 2016 et les contrats entre les importateurs de carburant et les gestionnaires des stations-services doivent être flexibles tandis que les fraudeurs doivent être raflés pour qu’ils dévoilent les stations qui les alimentent. « Le gouvernement est en train de voir comment reconstituer le stock carburant et tenir en considération l’exploration des voies routières ou maritimes dans l’importation du carburant », martèle-t-il.

Notons que les stations-service sont au nombre de 160 dans tout le pays. 83 sont dans la mairie de Bujumbura et 77 à l’intérieur du pays. 10 sociétés, à savoir Interpetrol, Delta, Kobil, Engen, Jet Fuel, Burundi Petroleum, Mogas, Fast Energy, Merez et Immatco importent le carburant. Les deux dernières sont momentanément fermées.

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