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Pour une gestion des eaux usées respectueuse des normes urbanistiques

Une distance de trois mètres entre la voirie et une parcelle d’un acquéreur est réservée pour l’installation des réseaux hydrauliques et électriques. Il en est de même pour la gestion des égoûts publics ménagères dans les quartiers dits bas standing. La pratique est loin de la vérité. Les eaux usées ménagers se déversent directement dans les caniveaux. Ce qui engendre la pollution de l’environnement.

Constructions déversant des eaux usées dans les caniveaux publics

Nous sommes au quartier Bwiza, à la 6ème avenue. Sur les murs des maisons ou des clôtures on trouve des croix rouges. Et cela sur des infrastructures dont la construction ne respecte pas les trois mètres entre l’avenue et la parcelle. Des tuyaux ou tout simplement de petits conduits d’eau déversent  les eaux ménagères dans le caniveau principal. Les poteaux électriques et les tuyaux de la Regideso se trouvent à l’intérieur de la parcelle. Des clôtures sont érigées à proximité des avenues. Les égoûts publics sont souvent bouchés et les déchets se fraient un passage en pleine route. Une situation pareille se remarque également dans les autres quartiers populaires comme Nyakabiga, Kinama, Buyenzi, Cibitoke, etc.

Une grande responsabilité collée à l’administration locale

Dieudonné Bizigamwa, Directeur de la Gestion Urbaine (DGU) explique que  quand on a déjà terminé la viabilisation d’un terrain ou d’un site quelconque, la gestion est remise à l’administration qui sera chargée de l’entretien de ces ouvrages. Après, on procède à l’octroi des permis de bâtir aux acquéreurs de parcelles dans ces sites. « Les constructions qui y sont érigé sont suivis par notre direction via les différents services chargés du contrôle et de l’exécution de ces ouvrages sur  ces sites », rassure Bizigamwa. Malgré cela, il affirme que des tricheries sont souvent constatées dans l’exploitation des parcelles par les acquéreurs et responsabilise l’administration à la base pour dénoncer les récalcitrants.  « Si l’administration à la base ne s’y implique pas de façon sérieuse, il y a risque que de tels empiétements se reproduisent de temps en temps », indique le DGU. Il informe que les croix qu’on trouve sur les murs signifient que ces infrastructures ne respectent la loi, qu’ils doivent être démolis et que c’est l’exécutif qui doit faire respecter la loi.

Genèse du problème

Jean Claude Ntahimpereye, chef du département technique  à la mairie de  Bujumbura explique qu’en 2014, la Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Habitat a suspendu l’autorisation  de bâtir qui était octroyée par la mairie. Selon lui, cette autorisation permettait à la mairie de vérifier que ceux qui construisent leurs maisons dans les quartiers populaires de Bwiza, Nyakabiga, Buyenzi, Cibitoke, Kinama etc. le fait conformément aux documents présentés pour obtenir l’autorisation de bâtir. « On devait vérifier comment il va faire l’évacuation des eaux usées,  des eaux vannes et voir que si le plan qu’il a conçu ne dépasse pas les limites de sa parcelle.  Aujourd’hui les anciennes constructions sont en train d’être transformées. Ils profitent alors de cette absence de demande d’autorisation pour dépasser les limites de leurs parcelles. Elles se retrouvent là où passent les égoûts publics, les câbles électriques ou les tuyaux de la Regideso. Ces gens ne demandent pas l’autorisation à la DGU ». Les transformations des plans antérieurs pour la construire des maisons plus modernes sont effectuées sans autorisations préalables. Des fosses septiques sont installées par les acquéreurs de parcelles pour un traitement local des eaux usées. Cela laisse entendre que les propriétaires des parcelles dans ces quartiers bas standing n’ont pas de contrats avec la direction de la gestion urbaine. On peut alors se demander si les dossiers d’acquisition des parcelles et les autorisations de bâtir données par la mairie ont été remis à la DGU pour assurer la gestion de ces quartiers. Sinon, quelles seraient les bases de contrôle de ces infrastructures ?

Un processus suspendu

Une commission interministérielle avait été mise en place pour identifier les gens qui ont construit dans les reculs de la route où doivent passer les ouvrages d’intérêt public. Jean Claude Ntahimpereye fait savoir que cette commission avait commencé la démolition des constructions irrégulières, mais qu’elle a arrêté les activités avec la crise socio-politique de 2015. Il espère que la commission va encore se réactiver dans les jours à venir.

La rédaction de Burundi Eco a essayé de contacter la Directrice Générale de l’Urbanisme et de l’Habitat pour donner une lumière sur l’octroi de l’autorisation de bâtir dans les quartiers bas standing sans succès.

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