En ce début du mois de juillet, les prix de certaines denrées alimentaires restent volatiles sur le marché. Burundi Eco a effectué une visite sur terrain pour se renseigner sur la situation des prix de différents produits alimentaires
Selon les propos recueillis auprès des commerçants du marché dit « Cotebu », les prix de différents produits alimentaires au début du mois de juillet affichent une légère différence par rapport à ceux de juin dernier. Cette volatilité des prix tendant vers le haut se fait remarquer au moment où les autres prix stagnent ou chutent.
L’instabilité des prix des denrées alimentaires reste une réalité sur le marché et l’inflation perdure.
Sur certains produits, une flambée des prix s’observe. Le prix du haricot qui reste l’aliment principal dans la majorité des ménages est en hausse avec une tendance de se propulser vers le haut. Le prix actuel de cette denrée, dans ses différentes catégories, a suivi une courbe ascendante sur la période des 2 mois (juin et juillet). Certains commerçants interrogés croient qu’une faible production de haricot serait à l’origine de cette flambée des prix sur le marché. Au marché « Cotebu », la banane s’achète au début du mois de juillet à 800 FBu le kg alors qu’elle se vendait entre 550 et 600 FBu le kg le mois dernier. Une vieille femme vendeuse de bananes indique que la variation du prix de cette denrée est difficile à expliquer. Pour elle, le prix de la banane n’a pas suffisamment baissé cette année. Cette quinquagénaire indique que le prix est resté élevé cet été comparativement à l’année passée.
D’autres produits affichent des prix instables. Le riz tanzanien a légèrement varié de prix depuis juin dernier passant de 2700 FBu le kg au mois de juin à un prix variant entre 2700 et 3000 FBu le kg au début du mois de juillet. Jeanne Kankindi, une jeune fille détentrice d’une petite boutique alimentaire à ce marché considéré comme un des centres d’arrivage des produits alimentaires dans la ville de Bujumbura affirme que cette légère variété de prix dépend du prix pratiqué à l’approvisionnement. Expliquant cette situation sur base de son cas, cette jeune femme indique que le prix du riz est très variable. Certains commerçants préfèrent ne pas s’aligner aux prix improvisés pour pouvoir écouler leurs produits qui passent parfois des mois dans les rayons.
Certains prix ont chuté
Ce ne sont pas que des cas de hausse, certains prix des produits agricoles ont chuté ou se sont stabilisés sur la période considérée. Le prix du riz zambien s’est maintenu à 1800 FBu le kg depuis le mois de juin jusqu’au début du mois de juillet alors que celui du riz produit localement communément appelé « umugwiza » a chuté de 2000 à 1700 FBu le kg sur la même période. Le prix de l’oignon blanc a suivi la même courbe descendante et partira de 2500 FBu le kg au cours du mois de juin pour retomber à 1400 FBu au début du mois de juillet. D’après les informations recueillies sur place, cette chute momentanée des prix est due à la récolte en cours.
Ce tableau montre l’évolution des prix de certains produits alimentaires du début du mois de juin jusqu’au début du mois de juillet 2020
Produit alimentaire |
Prix par kg en FBu (début juin 2020) |
Prix par kg en FBu (début juillet 2020) |
Haricot (kirundo) |
1100 |
1200 |
Haricot (kinure) |
1200 |
1300 |
Haricot (jaune) |
– |
2000-2100 |
Farine de manioc |
1300 |
1300-1500 |
Farine de maïs (isembe) |
– |
1100 |
Farine de maïs Ougandaise |
1800 |
1800 |
Oignon blanc |
2500 |
1400 |
Oignon rouge |
2000 |
2400 |
Riz tanzanien |
2700 |
2700-3000 |
Riz zambien |
1800 |
1800 |
Patate douce d’Imbo |
500 |
600 |
Banane |
550 |
800 |
Tomates |
1500 |
2 300 |
L’ISTEEBU confirme un marché de denrées alimentaires instable
Dans le dernier rapport de l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi sur l’indice des prix à la consommation des ménages au Burundi publié au mois d’avril 2020, les statistiques établies par les experts font état de l’inflation généralisée sur l’ensemble du territoire. La courbe illustrative de l’évolution des prix des denrées alimentaires indique que les prix sont constamment en hausse depuis juin 2019. Au cours de l’année ayant pris fin en avril 2020, le taux d’inflation annuel global s’établissait à 2,6%. A cette période, les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées affichaient un taux d’inflation de +3,6%, dépassant largement le taux d’inflation global. La situation actuelle des prix sur le marché et ces statistiques établies par les spécialistes de l’ISTEEBU font penser à une inflation qui perdure sur le marché des produits alimentaires. Aussi, faudrait-il une politique plus appropriée axée sur une meilleure production et un marché plus organisé afin de trouver une réponse à ladite problématique.