A l’instar des autres années antérieures, les fêtes marquant la fin de l’année 2020 ont été caractérisées par une hausse des prix des produits de première nécessité, notamment les denrées alimentaires. Pourtant, les jours qui ont suivi n’ont pas connu une baisse des prix remarquable. Un reporter de Burundi Eco a effectué une descente sur terrain le 8 février 2021 en vue de s’enquérir de la situation des prix sur le marché
Le soleil est au zénith. Les rayons solaires tapent fort sur l’endroit abritant le marché Bujumbura City Market (BCM) dit «Kwa Siyoni». La circulation est au rendez-vous, car les principales entrées qui mènent à l’intérieur dudit marché sont quasiment saturées. Dans la partie réservée à la vente des vivres, le mouvement est intense à telle enseigne que se frayer un chemin devient un combat de titan. Malgré tout, ce n’est pas du tout un havre de soldes à des prix imbattables. « Depuis les fêtes de Noël et du nouvel An, les prix des vivres restent presqu’inchangés même s’il y a quelques produits dont les prix sont légèrement revus à la baisse », se lamente une jeune femme rencontrée à l’intérieur du marché.
Bien qu’il y ait des produits alimentaires dont les prix ont légèrement chuté juste après les fêtes de fin d’année, il y en a toujours dont les prix sont restés constants. Par exemple, en décembre 2020, le prix du riz tanzanien était à 2 600 FBu le kilo. Même aujourd’hui, le prix reste le même. Mêmement pour le petit pois dont le prix est resté à 3 000 FBu voire plus depuis plusieurs mois. Il y a une autre catégorie de denrées alimentaires dont le prix n’a jamais été stable, notamment les produits halieutiques. Un commerçant explique : « A titre d’exemple, le prix des Ndagalas varie selon les périodes. Pendant la campagne de pêche, les Ndagalas deviennent abondants et le prix peut chuter jusqu’à 20 000 FBu le kilo. Mais, au contraire, il peut même atteindre 40 000 FBu »
Ce n’est pas seulement pendant la période des fêtes de fin d’année que les prix des produits de première nécessité sont revus à la hausse. Même dans les jours ordinaires, le scénario est presque le même.
Comparaison des prix de certains produits alimentaires du mois de décembre 2020 et du mois de février 2021
Produits alimentaires |
Prix en FBu/ kg (décembre 2020) |
Prix en FBu/kg (février 2021) |
Carottes |
1 500 |
1 500 |
Haricot (jaune) |
2 200 |
2 000 |
Haricot (Kinure) |
1 800 |
1 700 |
Ndagalas |
20 000 |
30 000 |
Oignons blancs |
2 500 |
2 400 |
Oignons rouges |
1 000 |
1 000 |
Petits pois |
3 000 |
3 000 |
Pomme de terre (kijumbu) |
1 300 |
900 |
Pomme de terre (mauve) |
1 000 |
800 |
Riz tanzanien |
2 600 |
2 600 |
Riz zambien |
2 100 |
2 000 |
Tomates |
1 500 |
1 200 |
Viande |
12 000 |
11 000 |
Pandémie de Coronavirus, un des facteurs qui influent sur le niveau des prix
Avec l’épidémie de Coronavirus déclenchée dans notre pays depuis mars 2020, le gouvernement du Burundi a pris différentes mesures pour essayer de limiter la propagation de ce fléau. La mesure de fermer les frontières a aggravé la situation. Depuis que la Covid-19 a été déclarée pandémie, le business ou les activités commerciales sont déstabilisés. L’instabilité des prix des biens de consommation a persisté. Muvunyi, un commerçant de la commune Muha s’explique : « Quand il n’y a pas de fluidité dans la circulation des marchandises, il faut s’attendre à une hausse des prix ». Mariam, une femme de trois enfants, abonde dans le même sens : « La période de la pandémie de Covid-19 que nous vivons depuis plusieurs mois a handicapé la vie du citoyen lambda. La hausse des prix des denrées alimentaires devient de plus en plus intenable. L’approvisionnement en biens de première nécessité est devenu un casse-tête quotidien. Tous les produits alimentaires sont chers alors que les moyens dont nous disposons sont insuffisants ». Telle est la situation qui s’explique par le fait que le pouvoir d’achat des Burundais s’effrite du jour au jour.