Site icon Burundi Eco

Les prix des produits explosent sur le marché

Le marché local connait des fluctuations des prix. Les prix des produits de première nécessité varient sur le marché. De l’huile de palme en passant par le sucre jusqu’aux produits de la Brarudi, les prix explosent. Les consommateurs tirent la sonnette d’alarme. Les commerçants révisent les prix du jour au jour, Le dernier cas en date est celui des boulangers du chef-lieu de la province Ngozi qui ont décidé d’augmenter unilatéralement le prix du pain. Dans la foulée, le géant de l’automobile TOYOTA révisé également les prix de ses services. Pour cause, la pénurie des devises. De toutes les façons, c’est le consommateur final qui en paie un lourd tribut. Il est obligé de s’approvisionner à prix élevé alors que les revenus stagnent. Dans ces conditions, le cout de la vie devient plus cher.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Ce phénomène prouve à juste titre que l’économie nationale peine à se remettre sur les rails. Les bonnes performances agricoles annoncées n’arrivent pas du tout à estomper l’envolée des prix des denrées alimentaires sur le marché. Le Burundi dépend de plus en plus des produits importés. Dans un contexte de pénurie des devises, il est difficile pour les commerçants de se procurer les produits à l’étranger. L’accès aux devises est très limité et contrôlé. La priorité est accordée aux importateurs des produits stratégiques dont le carburant, les médicaments, les produits phytosanitaires,… La liste n’est pas exhaustive.

Selon la Banque Mondiale, les réserves de change du pays sont très faibles et restreignent considérablement les importations. L’inflation devient chronique, car la pénurie des devises étrangères dans les circuits officiels conduit au rationnement de ces dernières. Dans pareilles conditions, les agents économiques sont obligés de se ressourcer sur le marché noir. Aux yeux des économistes, les taux appliqués sur ce marché deviennent un des éléments majeurs qui alimentent la spirale inflationniste.

En principe, la hausse généralisée des prix n’augure rien de bon. Sur le plan macroéconomique, ce phénomène induit des situations inflationnistes. Il est à noter que la plupart des entreprises locales importent les intrants. Ainsi, les coûts de production deviennent exorbitants. Et, par conséquent, les prix flambent sur le marché. Des milieux bien informés arguent que les prix des produits fabriqués localement grimpent au même titre que ceux importés.

En 2018, le Burundi a connu des situations déflationnistes. Le cabinet indépendant Economist Intelligent Unit de Londres prévoyait une baisse de l’inflation jusqu’à -1,5%. Pourtant, les experts de cette institution projetaient qu’après cette déflation, le taux d’inflation augmentera progressivement pour devenir positif en 2019-2020. Ainsi, les pressions inflationnistes se sont intensifiées en 2020 suite à la pandémie de Coronavirus.

L’année 2017 a connu une forte augmentation des prix des denrées alimentaires. Ce qui a porté l’inflation à 16,1% selon les données de la Banque centrale. La crise socio-politique qu’a connue notre pays a des incidences directes sur l’économie nationale. Les prix des produits de première nécessité affichent toujours une courbe ascendante. Un reportage réalisé par nos confrères de l’Agence de presse indépendante Net Press en 1996 donne une petite idée sur cette situation. En décembre 1996, un kilo de sucre s’achetait à 270 FBu contre 2 400 FBu actuellement. Et pour le kilo de riz ou de haricot, il fallait débourser autour de 250 FBu. Certes, plusieurs facteurs entrent en jeu, mais aux grands maux, de grands remèdes, dit-on. La volatilité des prix nécessite une mesure musclée de la part des pouvoirs publics. Sinon, on se retrouvera dans des situations hyper inflationnistes (plus de 100%) plus complexes. Dans ce cas, les autorités monétaires seront obligées de se tourner vers le marché financier et surtout les bailleurs pour renforcer la monnaie locale.

Quitter la version mobile