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Une production de loin inférieure aux prévisions

Le secteur minier figure parmi les 11 piliers de la transformation structurelle de l’économie du Burundi tels que repris dans le Plan National de Développement(PND). Ainsi, pour développer ce secteur et le transformer en un véritable moteur de croissance, beaucoup de mesures ont été prises. Ce sont notamment la mise en place du cadre légal et réglementaire, l’intensification des recherches minières, l’appui et l’encadrement des artisans miniers, la facilitation du regroupement en coopératives, l’encouragement de la transformation des minerais sur place et renforcement de la transparence, lit-on dans le PND.

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Cependant, l’exploitation des mines fait face à deux grands défis : le déficit énergétique et le manque d’infrastructures de transport de qualité. Le pays est enclavé et les minerais broyés transitent par les ports de Dar-es-Salaam avant d’être acheminé dans les cargaisons à destination des pays asiatiques. Le Burundi accuse un déficit énergétique de 412 MW nécessaires pour revitaliser le secteur des mines.

En 2017, le Burundi a lancé la production des terres rares à Gakara dans la commune Mutambu de la province Bujumbura. A l’époque l’information a fait la Une des médias. Tous les yeux étaient braqués sur Gakara pour redresser l’économie du pays en difficulté. D’ailleurs, les terres rares de Gakara ont une teneur très élevée comprise entre 47% et 67% d’oxydes de terres rares (principalement du néodyme et du praséodyme, composants des aimants permanents). L’objectif était d’extraire au moins 5 mille tonnes de terres rares par an sur les collines de Mutambu à Gakara, mais Rainbow Mininng n’exporte que moins de 1000 tonnes par an. L’objectif est loin d’être atteint.

Les terres rares ne sont pas du tout rares. Par exemple, le cérium est aussi répandu dans l’écorce terrestre plus que d’autres métaux plus usuels comme le cuivre. Les terres rares sont généralement mélangées à d’autres minerais.  Ce qui rend leur extraction et leur raffinage coûteux. D’où leur rareté sur le marché.

Une certaine opinion dit que le Burundi pourrait tirer profit de l’exploitation des terres rares en construisant sa propre usine de raffinage. Dans un entretien accordé à la rédaction en novembre 2019, Jean Claude Nduwayo, directeur général de l’OBM n’y est pas allé par quatre chemins. Les terres rares exigent une industrie de raffinage avec des équipements à la pointe de la technologie. Or, seule la Chine dispose actuellement d’une industrie de séparation des terres rares. On ne peut pas prétendre implanter une industrie si sophistiquée au Burundi.

Les statistiques de l’Office Burundais des Mines et des Carrières (OBM) révèlent que la quantité de terres rares exportée était de 750.969, 50 kg en 2019. La valeur à l’exportation était de 1.741.827, 85 USD. La valeur rapatriée était de 1.556.293, 04 USD au moment où celle à rapatrier est de 185.534, 81 USD, soit 10, 65 %. Certes, l’exploitation des mines contribue au développement du pays, mais il faut consentir des efforts supplémentaires pour une gestion durable de cette manne.

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