Depuis la fin de l’année 2019 jusqu’aujourd’hui, il s’observe une speculation sur les prix des produits Brarudi dans les quartiers de la municipalité de Bujumbura. C’est devenu une habitude. Ce qui inquiète les amateurs de la sainte mousse est que cette situation s’observe au vu et au su des administratifs et des agents de la Brarudi. Les consommateurs se demandent si le ministère de tutelle a échoué pour faire respecter les prix
Samedi le 18 juillet 2020, un reporter de Burundi Eco a effectué une visite dans certains quartiers de la municipalité de Bujumbura. Il a été constaté que la spéculation sur les prix des produits Brarudi persiste. Les commerçants s’arrogent encore le droit de revoir à la hausse les prix par rapport à ceux qui sont fixés par l’Etat. Dans la plupart des cabarets visités situés dans les quartiers Mutakura, Cibitoke, Ngagara, Carama, Kinama et Kamenge de la commune Ntahangwa, la spéculation sur les prix des boissons amstel 65 cl et 50 cl, primus 50 cl ainsi que les fanta est devenue comme une habitude. Une bouteille d’amstel 65 cl coûte 2000 FBu au lieu de 1800 FBu et celle d’amstel 50 cl 1500 FBu au lieu de 1400 FBu. Celle de primus 50cl coûte 1100 FBu au lieu de 1000 FBu quand celle du fanta coûte 800 fbu au lieu de 700 FBu.
Les consommateurs se fâchent
Les consommateurs de la sainte mousse ne voient à quel saint se vouer, car ces spéculateurs le font sciemment au vu et au su des administratifs et des agents de la Brarudi et cela depuis l’année dernière. Jean Michel Kimana, rencontré à la 8ème avenue du quartier Mutakura en train d’étancher sa soif fait savoir qu’il s’agit d’un vol légalisé. Néanmoins, il s’inquiète du fait que rien n’est en train d’être fait pour inverser la tendance. Selon, Audace Ciza rencontré au quartier Ngagara II, ces commerçants sont en train de profiter de la négligence des administratifs et des agents de la Brarudi qui ne font rien pour faire respecter les prix. Au moment où la plupart des ménages sont menacés par la pauvreté, les amateurs de la sainte demandent à l’Etat de ramener tous les commerçants des produits Brarudi à l’ordre. «C’est regrettable que ces commerçants s’éternisent à s’enrichir illicitement lorsque les consommateurs sont en train de s’appauvrir», se lamente-t-il. A titre illustratif, par casier d’amstel 65 cl, les commerçants gagnent le triple (6000 FBU) par rapport au bénéfice qu’on devrait engranger. Pour un commerçant qui écoule en moyenne 10 cartons de casiers amstel 65 cl, il enregistre 60 000 FBu par jour.
La spéculation sur les prix des produits Brarudi persiste. Les commerçants s’arrogent encore le droit de revoir à la hausse les prix par rapport à ceux qui sont fixés par l’Etat.
Auparavant, les tenanciers des cabarets faisaient savoir qu’il n’était pas facile de s’approvisionner en produits de la Brarudi. Tantôt les grossistes leur disaient qu’il n’y en a pas, tantôt ils posaient des conditionnalités. On leur obligeait d’acheter les boissons Royal ou Viva alors qu’ils n’en avaient pas besoin. En cas de refus, ces derniers étaient sommés de s’approvisionner à des prix exorbitants. A titre d’exemple, un casier de primus 72 cl se vendait à 18 000 FBu au lieu de 16 500 FBu. Un casier de primus 50 cl se vendait à 20 000 FBu au lieu de 18 600 FBu. Celui du Fanta s’achetait tantôt à 17 000 FBu ou 19 000 FBu au lieu de 14 600 FBu. Un casier d’amstel 65 cl s’achetait à 21 600 FBu au lieu de 19 600 FBu quand celui d’amstel 50 cl coûtait 26 000 FBu au lieu de 25 400 FBu. Face à cette situation, les consommateurs lancent un cri d’alarme du fait que la spéculation criante sur les produits de la Brarudi est devenue monnaie courante sans aucune raison valable. Ils font remarquer qu’actuellement, la pénurie des boissons ne s’observe plus.
Le ministère de tutelle prend la question en mains
Gloriose Ntibarutabe, assistante du ministre et porte-parole du ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme indique qu’on a appris que la spéculation sur les prix des produits Brarudi refait surface depuis le week-end du 18 juillet 2020. Pour cela, elle précise qu’on va diligenter une enquête pour se rendre compte si cette situation est une réalité. Elle va travailler en collaboration avec la police et les élus locaux, car les inspecteurs de ce ministère ne sont pas suffisants pour s’enquérir de l’état des lieux de la speculation dans tout le pays. Elle demande aux consommateurs de dénoncer les speculateurs. Au sujet de la spéculation, Jean Marie Niyokindi, ex ministre du Commerce, de l’industrie et du Tourisme lors de la présentation des réalisations du ministère du 1er trimestre 2019-2020 vendredi le 18 janvier 2020 a révélé que ce n’est pas le ministère qu’il chapeaute qui a avalisé la hausse des prix des boissons de la Brarudi. Ce n’est pas non plus la Brarudi. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui s’arrogent le droit de les revoir à la hausse. Nonobstant, il ne comprend pas pourquoi les consommateurs acceptent d’acheter les boissons à d’autres prix que ceux qui sont fixés conventionnellement. Il leur demande de refuser ces prix dans l’optique de défendre leurs droits.
Les consommateurs de ces boissons tirent la sonnette d’alarme et demandent au gouvernement de prendre toutes les mesures pouvant empêcher cette mauvaise habitude en punissant les récalcitrants.