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Produits de la Brarudi : Pourquoi tant de spéculation ?

Certains commerçants des produits de la Brarudi s’adonnent à une spéculation criante dans la fixation d’autres prix que ceux reconnus officiellement. L’amstel 65 cl s’achète à 2000 FBu au lieu de 1800 FBu. La bière Primus 50 cl (bajou) coûte 1100 FBu au lieu de 1000 FBu. Les consommateurs de la sainte mousse tirent la sonnette d’alarme. Ils demandent au gouvernement de punir les coupables

Dans une descente effectuée par un reporter de Burundi Eco mercredi le 25 septembre 2019 dans certains cabarets de la municipalité de Bujumbura, certains produits de la Brarudi s’achètent  comme si on achetait des produits qui n’ont pas de prix officiel.  On procède à  la négociation.  Le prix Amstel 65 cl change d’un cabaret à un autre. Dans certains cabarets, il s’achète à 1800 FBu, prix reconnu officiellement. Dans d’autres, il s’achète à 2000 FBu, soit une différence de 200 FBu.

Quid de la situation dans différents quartiers?

Au quartier Nyakabiga, les responsables des cabarets  visités font savoir qu’un amstel  65 cl s’achète à 1800 FBu. Il s’agit de celui situé à la 5ème avenue, à côté de la zone Nyakabiga, celui dénommé la diffusion situé à Nyakabiga III ainsi que deux autres, l’un dénommé Sagavumbi et l’autre chez Maman Bébé, tous situés à la 12ème avenue.

Dans certains cabarets de la municipalité de Bujumbura, certains produits de la Brarudi s’achètent comme si on achetait des produits qui n’ont pas de prix officiel

Aux quartiers Ngagara et Mutakura, la situation n’est pas la même.  Le serveur rencontré au bar dénommé «Bethel» situé au quartier Ngagara II à côté de l’Université Hope  indique que l’amstel 65 cl s’achète à 2000FBu. Au quartier Mutakura, les serveurs rencontrés dans  quatre cabarets situés  à la 8ème avenue  juste à coté de la RN 9 font savoir que l’amstel 65 cl coûte 2000 FBu. Dans les cabarets situés à la 4ème avenue dudit quartier, l’amstel 65 cl s’achète à 1800 FBu. Les clients contactés font savoir que ce sont eux qui se sont donnés corps et âme pour  promouvoir leurs droits. Ils révèlent qu’ils ont refusé de payer 2000 FBu, car le prix officiel est de 1800 FBu. Un autre produit de la Brarudi dont le prix sème confusion est la bière Primus 50 cl (Bajou). Dans certains cabarets visités dans certains quartiers, il s’achète à 1000 FBu, son prix officiel. Néanmoins, il s’achète à 1100 FBu dans plusieurs cabarets visités à Nyakabiga, Mutakura , Ngagara et Quartier asiatique.

Les raisons de cette situation

Les responsables de ces cabarets qui se sont entretenus avec Burundi Eco indiquent qu’ils connaissent les prix officiels de ces produits.  Cependant, ils font remarquer qu’ils s’approvisionnent difficilement en produits de la Brarudi. Au quartier Nyakabiga, ils indiquent qu’il s’observe souvent une pénurie de ces boissons dans leurs SSD. Dans ce cas, ils  vont dans les autres quartiers comme Mutanga Nord et Kamenge pour s’approvisionner. Ceux de Ngagara et Mutakura abondent dans le même sens. «Nous nous approvisionnons souvent à Mutanga Nord et Buterere. Les dépenses deviennent nombreuses», révèlent-ils.  Ils ajoutent aussi que les responsables des SSD qui les approvisionnent leur donnent ces produits sous des conditions. Si on a besoin de 5 casiers d’amstel, on t’oblige à acheter 10 casiers de bière ou de coca zéro alors qu’on n’en a pas besoin. Le pire est que ces boissons qu’on t’oblige d’acheter n’ont pas de consommateurs par rapport à l’amstel 65 cl. C’est la même chose pour la bièrePrimus dénommée «Bajou». «Peu de clients en consomment», précisent-ils.  Et de faire remarquer que c’est la raison ils s’arrogent quelque fois le droit d’augmenter. C’est pour ne pas tomber en faillite, martèlent-ils.

Les consommateurs de la sainte mousse tirent la sonnette d’alarme

Les amateurs de la sainte mousse s’inquiètent du fait qu’ils ne cessent d’être spoliés au vu et au su de tout le monde. Joseph Ndereyimana, rencontré à Nyakabiga fait savoir que les commerçants de l’amstel 65 cl s’adonnent à une spéculation à outrance en augmentant les prix. Il indique qu’un casier d’amstel 65 cl coûte 19 600 FBu tandis qu’un casier de petite Primus (Bajou) coûte 18 600 FBu chez les commerçants grossistes. En détail, le commerçant de l’amstel 65 cl devrait en principe gagner 2000 FBu lorsque celui de la biere Primus 50 cl gagne 1400FBu. Néanmoins, s’il vend la bouteille à 2000 FBu ,  il a un bénéfice de 4 400 FBu. Pour la bière bajou qui s’achète à 18 600 FBu par casier chez les grossistes, le détaillant devrait gagner 1400 FBu. Nonobstant, avec cette spéculation, il gagne 3 400 FBu. Ce consommateur précise que ce comportement sylvestre est devenu une habitude dans beaucoup de quartiers de la capitale économique Bujumbura.

Jérôme Ndikumana, rencontré à Mutakura  fait savoir qu’il n’a pas d’autres choix. «J’aime l’amstel. Que son prix soit revu à la hausse ou pas, je la consomme», dit-il.  Il se lamente alors du fait que les administratifs et la Brarudi ne participent pas à la lutte contre ce comportement indigne qui ne cesse de vider les poches des consommateurs des produits de la Brarudi. Ils agissent comme si rien n’était. Il leur demande de punir les coupables. Ils signalent qu’il y des autorités administratives qui ont déjà pris la situation en main pour inverser la tendance. L’exemple cité est le gouverneur de la province Cibitoke. Il a récemment emprisonné les commerçants des produits de la Brarudi qui se sont arrogés le droit de revoir à la hausse les prix de ces produits dans cette province.

Rémy Ndayishimiye, chargé de la communication à la Brarudi fait savoir que ce sont la police et l’administration qui sont chargés de faire respecter les prix des produits de cette société. Il signale que ces prix sont fixés par le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme en collaboration avec la Brarudi.

Le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme demande à tous les commerçants des produits de la Brarudi de respecter les prix officiels.  Sinon, Gloriose Ntibarutaye, assistante du ministre et porte- parole de ce ministère précise que des sanctions seront prises à l’encontre des commerçants récalcitrants. Elle fait savoir que leurs cabarets seront fermés. Et d’ajouter que des amendes leur seront infligées. 

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